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CA.RMEL (MONT) — GARMELI


une couronne de laurier ; la figure supérieure de gauche ! me paraît représenter un pain, et l’inférieure une coupe ; celles de droite n’offrent plus de lignes bien distinctes, la figure supérieure me semble toutefois se rapprocher beaucoup des chandeliers à sept branches de quelques | anciennes sculptures, et celle du bas avoir quelque anaj logie avec la forme des couteaux des sacrificateurs. L’en-’semble est encadré d’une moulure fortement accentuée (fig. 87). Les indigènes appellent cet endroit Daouàbêh,

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^o « 5, pluriel inusité, mais composé d’après une forme

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1res commune, de â^s^r. >, dabiliah, « sacrifice, » de la ra_ /

cine « j >, dabah, « immoler. » Ce nom, la plate-forme dont

nous avons parlé, assez semblable à un ancien-rénevoç, « enceinte sacrée ; » cette sculpture, analogue à celle du linteau que l’on trouve dans les ruines de Silôn, avec cette différence qu’elle porte davantage l’empreinte des siècles, et

87, — Sculpture sur un rocher du mont Carmel.

qui rappelle les sacrifices ; la situation du lieu au-dessus duCison, près du chemin qui y mène ; la tradition locale indiquant la place du sacrifice dans le voisinage de Mansourah : tout paraît indiquer que c’est ici le lieu le plus célèbre du Carmel, celui de l’autel élevé au vrai Dieu, où Élie offrit l’holocauste consumé par le feu du ciel. 1Il Reg., xviii, 30-32. Je n’y ai pas vii, il est vrai, les douze pierres disposées en rond et marquées de caractères hébraïques dont parlent Benjamin de Tudèle et les pèlerins, mais je ne les ai pas trouvées ailleurs non plus. Elles peuvent avoir été dispersées ou avoir été employées par des maçons ignorants à la construction de la chapelle de saint Élie. Ce monument, consacré à perpétuer la mémoire du sacrifice, a été élevé, il y a peu d’années, par les Pères Carmes, sur le sommet le plus apparent du Carmel. Il est connu dans le pays sous le nom de Mohraqah, « holocauste, » et situé au sud du Daouubéh, qu’il dépasse en hauteur de quelques mètres. Chaque année, le 20 juillet, jour de la fête de saint Élie, les Pères Carmes viennent célébrer l’office divin en ce lieu, et les foules accourent en masse de la Galilée, de la Samarie et de la Syrie pour s’unir à eui et glorifier le grand prophète d’Israël.

V. Bibliographie. — Un grand nombre d’ouvrages et d’études ont été écrits sur le Carmel. Les relations des pèlerins dans lesquelles on trouve les descriptions les plus complètes et les plus exactes, les récits historiques les plus abondants sont les suivants : R. P. Philippe de la Sainte -Trinité, carme déchaussé, Voyage en Orient, traduit par le R. Pierre de Saint -André, in- 12, Lyon, 1052, 1. iii, ch. i, Véritable description du mont Carmel t p. 147-156 ; 1. viii, ch. xi, de la Mission de la Terre

Sainte, p. 471-478 ; le P. Bernardin Surius, récollet, Le pieux pèlerin, ou Voyage de la Terre Sainte, in-8°, Bruxelles, 1666, 1. 1, ch. xx, Description du célèbre mont Carmel, p. 345-348 ; ch. xxi, Récit de l’admirable désert du Carmel, p. 348-351 ; Les mémoires du chevalier d’Arvieux (1660), publiés par le P. Jean-Baptiste Labat, O. P., 6 in-18, Paris, 1735, t. ii, p. 286-318 ; Morisson, chanoine de Bar-le-Duc, Relation historique d’un voyage nouvellement fait au mont Sinaï et à Jérusalem, in-4°, Toul, 1704, ch. xxxiii, Du mont Carmel, etc., p. 558-571 ; de Géramb, Pèlerinage à Jérusalem et au mont Sinaï, 3 in-18, 8e édit., Paris, 1848, t. ii, p. 284-293 ; Mo’Mislin, Les Saints Lieux, 3 in-8°, Paris, 1888, t. ii, p. 37-68 ; Victor Guérin, Description de la Palestine, Samarie, in-4°, Paris, 1876, t. ii, p. 244-278 ; le P. Marie-Félix de Jésus, carme, La ville du Carmel ; les possesseurs du Carmel, dans la revue La Terre Sainte, Paris, 1 er juin 1879 ; id., La ville de Sycaminum, ibid., I e1’juillet 1879 ; id., Villes du Carmel, ibid., 15 juillet. Le P. Quaresmius consacre au Carmel le ch. ni de la vni B Peregrinatio, 1. vii, De sacro Carmelo monte, dans Terrse Sanclx elucidatio, 2 in-f°, Anvers, 1639, t. ii, p. 892-896 ; Hadrien Reland, le ch. L, De Carmelo, 1. i, t. s, de la Palsestina ex monumentis veteribus illustrata, in-8°, Utrecht, 1714, p. 327-330. — Pour l’histoire du Carmel, on doit consulter encore le P. Thomas de Jésus, O. C, Libro de la Antiquidad y sanctos de la Orden de Nuestra Senora del Carmen, in-8°, Salamanque, 1599 ; Le P. François de Sainte-Marie, O. C, Hisloria profetica de la Orden deN. S. del Carmen, in-f", Madrid, 1641 ; le P. Philippe de la SainteTrinité, O. C, Theologia Carmelitana seu apologia scholastica religionis Carmelitanse pro tuenda sues nobilitatis antiquitate, in qua ejus fundatio ab Elia propheta et continuata successio hsereditaria demonstratur, in-f°, Rome, 1665 ; les Pères Isidore de Saint-Joseph et Pierre de Saint-André, O. C, Hisloria generalis fratrum discalceatorum ordinis B. M. Virginis Marias de monte Carmelo congregationis S. Elise, 2 in-f", Rome, 1668-1671 ; P. Valentin de Saintvmand, O. C, Prodromus Carmelitanus, seu D. Papebrochii S. J. Acta sanctorum colligentis erga Elianum ord. Carmelit. sinceritas, in-12, Cologne, 1682 ; P. Sébastien de Saint-Paul, O. C, Exhibitio errorum quos D. Papebrockius S. J. suis in notis ad Acta sanctorum conimisit, in-4°, Anvers, 1693 ; Anonyme, Scutum antiquitatis Carmelitanse inexpugnabile, lela oppugnantium, religionem Carmelitanam contra jacula adversariorum erectum et oppositum, in-4, Wilua, 1741 ; F. Jean-Baptiste de Saintvlexis, O. C, Compendium historicorum de statu antiquo et moderno S. montis Carmeli, in-4°, Augsbourg, 1772 ; le P. Julien de SainteThérèse, O. C, Le sanctuaire du mont Carmel depuis son origine jusqu’à nos jours, in-12, Marseille, 1876. Les dissertations et notes du P. Dan. Papebrock sur l’histoire du Carmel, dans les Acta sanctorum, se trouvent au t. m de mai, Tractatus preliminarius de episcopis et patriarchis S. Hierosolymitanse Ecclesise, Parergon i, p. n-iv ; Parergon iii, p. vn-ix ; Parergon vi, p. xix-xxi ; Parergon x et xi, édit. Palmé, p. xlvii-liii ; Parergon xiii, p. lix-lxix ; t. n d’avril, Propylei antiquarii, pars ii, De prselensa qitorumdam Carmeliticorum conventuum antiquitate, p. xxxiii-xli ; Henschen et Papebrock, ibid., t. I er d’avril, De beato Alberto (8 avril), p. 764-789 ; ibid., nie vol. de mars, De sanclo Bertholdo (29 mars), p. 787-788 ; P. J. Pin, .4cta sanctorum, De sancto Brocardo (Il sept.) ; ibid., 1. 1 de sept., p. 570-782 ; Conrad Janning, ibid., 1. 1 de juin, Pro actis Sanctorun, opuscula apologetica, p. i-xlviii. L. Heidet.

    1. CARMELI Michel-Ange##

CARMELI Michel-Ange, helléniste et hébraïsant italien, né à Citadella, dans le Vicentin, le 27 septembre 1706, mort à Padoue le 15 décembre 1766. Il entra dans l’ordre des Frères Mineurs et professa les langues orientales à