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CARMEL (MONT)


et quelquefois une invocation. Une excavation pratiquée dans la paroi de l’est paraît avoir été faite en vue de servir de sanctuaire à la grotte convertie en chapelle. Le lieu sert aujourd’hui de mosquée aux musulmans ; il est sous la garde d’un derviche. Les pèlerins de tous les cultes et de tous les rites viennent y prier, comme à la grotte de saint Élie, située dans l’église du monastère. Les traditions actuelles, conformes à celles dont nous avons déjà parlé, veulent que cette salle ait servi de lieu de réunion et de prière aux disciples des prophètes et aux Israélites fidèles, sous la direction d’Élie et d’Elisée. Ses formes et ses dimensions sont en réalité celles d’une ancienne syna pellent ^4 ? » Se’iah, les chrétiens la fontaine de saint Élie, et racontent qu’elle a jailli à la prière du saint prophète. A cent cinquante pas plus loin vers l’est, on trouve les ruines d’un ancien monastère dont quelques pans de murs seuls, avec quelques voûtes ogivales, restent debout. Ces ruines sont celles du célèbre monastère fondé par saint Brocard, où les Carmes reçurent leur règle, en 1207. Une chapelle y a été élevée par les soins des religieux du Carmel.

Si du grand monastère de Notre-Dame-du-Mont-Carmel le pèlerin se dirige par la crête de la montagne vers le sud-est, il rencontre à sa droite, près du chemin venant

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86. — Fontaine d’Élie an mont Carmel. D’après une photographie.

gogue. Si l’Écriture ne donne point de renseignements positifs sur le séjour d’Elie et d’Elisée et de leurs disciples en cette partie de la montagne, elle suppose du moins leur diffusion en divers lieux, et des séjours prolongés des prophètes dans les montagnes du Carmel. Ce choix du Carmel comme leur domicile ordinaire est affirmé, nous l’avons dit, col. 293, par plusieurs des anciens Pères. Les chrétiens assurent de plus que la sainte Famille, à son retour d’Egypte, s’arrêta en cette grotte. Il paraît du moins certain qu’elle a dû passer tout auprès. Elle est à quelques pas du chemin qui vient de l’Egypte, par Gaza, Césarée et le rivage de la mer. Saint Joseph, apprenant qu’Archélaûs régnait en Judée, et voulant éviter d’y passer en se rendant à Nazareth, Matth., ii, 22, semble avoir dû suivre presque nécessairement cette voie du rivage.

A une lieue vers le sud, dans l’enfoncement d’une vallée où l’on cultive l’oranger, le citronnier, le grenadier, la vigne et d’autres arbres fruitiers, est une fontaine sortant du rocher de la montagne (fig. 86). Les indigènes l’ap <ÏEsfia ou de Daliéh, qui descend de la montagne vers Mansourah et le Moqa{(a’(le Cison), un mamelon dont le sommet est couvert de ruines à moitié cachées par des touffes de laurier et de chêne, et où l’on trouve plusieurs citernes toutes entièrement creusées dans le roc ; elles ont le caractère des anciennes ruines de la Palestine. En avant du Khirbet, à l’orient, est un petit plateau où l’on remarque deux carrés d’assises peu distants l’un de l’autre, chacun d’environ quatre mètres de côté. Les bords du plateau étaient soutenus d’un mur dont on voit çà et là les débris. Vers le sud-ouest des ruines est un bloc de rocher tenant au massif de la montagne, taillé en forme de bassin allongé. Ses dimensions intérieures sont celles d’un grand sarcophage. Une ouverture y a été pratiquée à l’un des angles du fond, évidemment pour l’écoulement de l’eau. Deux des côtés extérieurs du roc ont été taillés : celui de la longueur, faisant face au sudest, est à peu près uni ; l’autre, de l’extrémité, faisant face au sud-ouest, porte divers emblèmes sculptés en relief. Au centre est