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FRANÇAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


Paris, 1888-1898, et dans les Saints Évangiles, in-12, Paris, 1896. Voir Pozzy, La Bible et la version de Le Maistre de Sacy ; E. Pétavel, La Bible en France, p. 139-161. Cf. Analecta juris ponlificii, Rome, 1857, col. 38-70.

21. photesta&tes. — 1. Jean Diodati traduisit la Sainte Bible en italien et en français. La version française, in-f », Genève, 1644, fut goûtée de quelques personnes, parce qu’elle était plus claire que la Bible de Genève ; mais on lui reprocha de paraphraser le texte et d’être parfois incorrecte. Elle ne prévalut donc pas et ne fut qu’une tentative individuelle pour mieux interpréter l’Écriture. Voir col. 1438. — 2. Jean Daillé et Valentin Conrart publièrent, en 1669, une traduction française du Nouveau Testament, dans laquelle ils avaient mis à profit les versions de Mons et d’Amelote. Mais leur édition fut immédiatement censurée par le synode provincial tenu à Charenton au mois de mars 1669.

Vil. Versions du xviiie siècle. — I. catholiques. — 1° Richard Simon, qui, en 16713, avait communiqué à Claude, ministre de Charenton, un plan ou projet d’une nouvelle version de la Bible ( Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 352-371) et avait accepté de revoir sa traduction (Lettres choisies, 2e édit., Amsterdam, 1730, t. iii, p. 267-291), publia à Trévoux, sous le voile de l’anonyme, en 1702, une traduction du Nouveau Testament. Le célèbre critique ne fut pas fidèle aux principes qu’il avait exposés et il ne rend pas toujours le texte avec exactitude. Sa version fut condamnée par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Bossuet écrivit deux Instructions pastorales, dans lesquelles il accusait, non toutefois sans quelque exagération, Richard Simon de favoriser le socinianisme par ses interprétations et ses commentaires. Œuvres complètes, Besançon, 1836, t. vii, p. 90-187. Cf. R. Simon, Lettres choisies, t. iii, p. 291-320 ; J. Denis, Critique et controverse, ou Richard Simon et Bossuet, Cæn, 1870, p. 49-54. Le Nouveau Testament de Trévoux a été traduit en anglais par W. Webster, en 1730. — 2° Bossuet a été plus heureux que R. Simon dans ses essais de traductions bibliques, et il a mieux réussi à rendre exactement le texte sacré, L’Apocalypse avec une explication, in-8°, Paris, 1689, voir 1. 1, col. 1865, Le Cantique des cantiques de Salomon, 1695. H. Wallon a mis en ordre Les Saints Évangiles, traduction de Bossuet, in-8°, Paris, 1855, 2 in-8°, Paris, 1863 ; édit. illustrée, 2 in-f°, Paris, 1873. Sur Bossuet, traducteur de la Bible, voir R. de la Broise, Bossuet et la Bible, in-8°, Paris, 1891, p. 1-37, et t. i, col. 1865. — 3° Dom Jean Martianay, de la Congrégation de Saint-Maur, publia Le Nouveau Testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ, traduit en français sur la Vulgate, avec des explications littérales, 21n-12, Paris, 1712. — 4° Matthieu de Barneville publia sousle voile de l’anonyme : Le Nouveau Testament traduit en français sur la Vulgate, in-12, Paris, 1719. Il y en eut plusieurs éditions que l’auteur distribuait à bas prix ou gratuitement, au moyen d’avances faites par des personnes aisées. Voir t. i, col. 1467. — 5° De Mésenguy nous avons Le Nouveau Testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ, traduit en français, avec des notes littérales pour en faciliter l’intelligence, in-12, Paris, 1752, et 1754. Cette version est peut-être la plus remarquable de toutes celles qui ont été faites sur la Vulgate ; elle est plus simple, plus littérale et en même temps plus élégante que celle de Sacy. Les notes sont généralement plus instructives. Silvestre de Saci l’a fait entrer, mais sans les notes, dans sa Bibliothèque spirituelle. — 6° Signalons enfin la traduction du Nouveau Testament par l’abbé Valart, imprimée en 1760 et réimprimée en 1860. n. protestantes. — 1° Jean Le Clerc fit paraître un Nouveau Testament en français, in-4°, Amsterdam, 1703. Cette traduction, qui favorisait les erreurs arminiennes dont son auteur était infecté, ne fut pas employée en France ; elle se répandit uniquement parmi les Réfugiés français en Hollande et en Allemagne. — 2° Charles Le

IlIGT. DE LA BIBLE.

Cène, publia un Projet d’une nouvelle version française de la Bible, in-8°, Rotterdam, 1696. Il y indiquait deux raille changements à faire à la Bible de Genève. La Sainte Bible, nouvelle version française, à laquelle il travailla toute sa vie, fut imprimée par son fils, libraire à Amsterdam, in-f°, 1741. Bizarre, inexacte et paraphrasée, cette traduction, qui n’avait pas même le mérite du style, favorisait les erreurs sociniennes et pélagiennes. L’auteur falsifiait les textes dans l’esprit de sa secte. Aussi sa Bible futelle condamnée dans un synode français de Hollande. O. Douen, dans V Encyclopédie des sciences religieuses de Lichtemberger, t. viii, Paris, 1880, p. 50-55. — 3° Isaac Beausobre et Jacques Lenfant collaborèrent au Nouveau Testament de Notre-Seigneur JésusChrist, traduit en français sur l’original grec, avec des notes littérales pour éclaircir le texte, 2 in-4°, Amsterdam, 1718. Le premier volume, qui comprend les Évangiles et les Actes, est l’œuvre de Lenfant ; le second, qui contient les autres livres, est l’œuvre de Beausobre, au moins pour les épîtres de saint Pau). La traduction est faite avec indépendance et une connaissance parfaite de la langue grecque ; on lui a reproché de manquer de fraîcheur. Le texte sacré est divisé en paragraphes qui donnent un sens complet ; les notes en expliquent toutes les difficultés. Cette version a été adoptée par les protestants français réfugiés à l’étranger ; aussi a-t-elle été réimprimée en Allemagne et en Suisse, 1736, 1741, avec la traduction allemande de Luther, Bàle, 1746. Voir t. i, col. 1532.

VIII. Versions du xixe siècle. — I. catholiques. — 1° Versions complètes. — E. de Genoude, Sainte Bible traduite d’après les textes sacrés, avec la Vulgate, 20 in-8°, Paris, 1821-1822 ; 2e édit., 1828 ; 3e édit., 3 in-8°, 1841, revue par l’abbé Juste ; 4e édit., 5 in-4°, 1858 ; édition diamant, in-12, Paris, sans date (n’a pas de notes). Celte traduction, qui est coulante et élégante, fourmille d’inexactitudes et de contresens. — J.-J3. Glaire, après avoir traduit sur le texte hébreu la Genèse et l’Exode, Thorath Mosché, le Pentateuque, 2 in-8°, Paris, 1836-1837, a fait une version complète de la Bible sur la Vulgate. Le Nouveau Testament, qui a paru d’abord, a été approuvé le 22 janvier 1861 par la Congrégation de l’Index. La Bible entière a été imprimée pour la première fois, 41n-18, Paris, 1871 -1873. Les dernières éditions ont été enrichies de notes nouvelles par M. Vigouroux, qui reproduit aussi la version de Glaire dans La Sainte Bible polyglotte, commencée en 1898. On a publié à part Le Nouveau Testament et Le livre des Psaumes. Cette version est très exacte, mais trop littérale et par suite un peu lourde et obscure. — J.-J. Bourassé et P. Janvier, La Sainte Bible, traduction nouvelle selon la Vulgate, 2 in-f », Tours, 1835 ; 5e édit., 1893. Les Saints Évangiles ont été imprimés à part, in-8°, Tours, 1868, el Le Nouveau Testament, 1885. Cette traduction se distingue par la clarté et la limpidité du style. Voir t. i, col. 18941895. — L’abbé Bayle avait entrepris une traduction nouvelle qui est restée inachevée. La Sainte Bible avec commentaires, éditée par Lelhielleux, reproduit la version de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome, des autres livres historiques de l’Ancien Tes ; tament, de Josué aux Paralipomènes, d’Isaïe et de Jérémie et du Nouveau Testament tout entier. Voir t. i, col. 1526.

— L’abbé Arnaud, curé d’Ollioules, La Sainte Bible, traduction française seule, avec commentaire, 4 in-8°, Paris, 1881. Des livres ont été édités à part avec ou sans le texte latin. Cette version est simple et élégante. — F. P. Vivier, La Bible, Ancien et Nouveau Testament, texte de la Vulgate, avec traduction et commentaires, 6 in-8°, Paris, 1892-1893 qusqu’à Ézéchiel inclusivement). — L’abbé Crampon, qui avait publié une traduction nouvelle des Évangiles, en 1864, des Actes, en 1872, de tout le Nouveau Testament, en 1885, et des Psaumes, en 1889, d’après la Vulgate, avait achevé, avant de mourir, une

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