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FRANÇAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE
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Les docteurs de la Faculté de Poitiers avaient concédé une approbation, refusée par ceux de Sorbonne. Ils déclarent la traduction « très élégante, très littérale et très conforme » à la Yulgate. R. Simon, Hist. critiq. des versions du N. T., p. 353, dit au contraire qu’elle est « rude et barbare dans les expressions ». — 2o Michel de Marolles, abbé de Villeloin, fit imprimer : Le Nouveau Testament de NotreSeigneur Jésus-Christ, Paris, 1649. Il avait fait sa traduction sur le grec, ou pour mieux dire sur la version latine d’Érasme. Une suit pas toujours son guide et se rapproche le plus qu’il peut de la Vulgate.. Sa traduction a été rééditée en 1653 et en 1655 avec quelques corrections, et encore en 1660. L’abbé de Villeloin avait entrepris aussi une version de l’Ancien Testament et il était parvenu dans le travail de l’impression au chapitre xxiii du Lévitique, en 1671, lorsque le chancelier Seguier retira le privilège donné par Matthieu Mole, son prédécesseur. On reprochait surtout à Michel de Marolles d’avoir joint à sa traduction des notes d’Isaac de la Peyrère, son secrétaire. — 3o Le père Denis Amelote, de l’Oratoire, traduisit le Nouveau Testament sur la Vulgate, et sa version parut pour la première fois, 31n-8°, Paris, 1666-1670. L’auteur, qui était bien préparé à ce travail par ses études critiques antérieures, recourut au texte grec afin de mieux rendre la Vulgate. Sa traduction est lidèle et assez élégante ; les mois ajoutés pour éclaircir le sens sont imprimés entre crochets. Les éditeurs d’Arnauld prétendent « que sa traduction, du moins celle des quatre Évangiles, n’était autre que celle de Port-Royal, déguisée seulement par quelques légers changements, qui avaient peu coûté à leur auteur ». Œuvres, in-4o, Paris et Lausanne, 1776, t. vi, préface historique et critique, p. 5. Elle a été plusieurs fois réimprimée voir t. r, col. 474), et Félix Neff la trouvait, vers 1820, entre les mains des protestants des Hautes-Alpes. — 4o Antoine Godeau, évêque de Vence, joignit au texte latin de la Vulgate une Version expliquée du Nouveau Testament, 2 in-8o, Paris, 1668. Elle tient le milieu entre une traduction littérale et une paraphrase. Godeau a traduit purement et simplement les passages faciles à comprendre ; mais il a ajouté quelques mots d’éclaircissement aux endroits obscurs, et il a ménagé les liaisons. Il suit d’ordinaire et d’assez près la Vulgate, quoique parfois il donne la préférence au texte grec. Il a adopté le tutoiement en usage chez les protestants. Le texte français revu a paru dans une seconde édition, in-12, Paris, 1671. R. Simon. Hist. critiq. des versions du N. T., p. 389-395. — 5o Le jésuite Dominique Bouhours, avec l’aide des PP. Eesnier et le Tellier, a donné une traduction fidèle et élégante du Nouveau Testament, 2 in-12, Paris, 1697-1703. Voir t. i, col. 1891. D’autres éditions virent le jour à Paris en 1704, 1708 et 1709. Le P. Lallemant l’adopta dans ses Réflexions spirituelles sur le Nouveau Testament, 8 in-12, Paris, 1709-1712. Elle a été réimprimée avec les corrections de l’abbé Herbet, Paris, 1818, 1860 et 1866. L’abbé Rambouillet a revu et annoté la traduction des Saints Évangiles, in-12, Paris, 1888.
— 6o Le Nouveau Testament de Mons et la Bible de Sacy. Les solitaires de PortRoyal voulurent donner au public une version de l’Écriture, plus exacte, plus claire et d’un meilleur style que celles qui existaient alors. Avant 1657, Antoine Le Maistre avait déjà traduit sur la Vulgate les Évangiles et l’Apocalypse. Son frère, Louis -Isaac Le Maistre, plus connu sous le nom de Sacy, et Antoine Arnauld avaient corrigé le manuscrit. Pour compléter ce travail, Arnauld traduisit sur le grec les autres livres du Nouveau Testament. Isaac revit d’après le texte original la traduction faite auparavant par son frère. Les autres solitaires, sous la direction d’Arnauld, confrontaient et revisaient le texte français sur l’original, les versions anciennes et les commentaires des Pères. Interrompue en 1660, cette version fut reprise en 1065. Quand elle fut achevée, on demanda la permis sion d’imprimer qui fut refusée par le chancelier Seguier. Avec l’autorisation de l’archevêque de Cambrai, la nouvelle version fut imprimée à Amsterdam, par les Elzévier pour le compte de Gaspard Migeot, libraire de Mons : Le Nouveau Testament de Nostre-Seigneur Jésus-Christ traduit en françois selon l’édition Vulgate, avec les différences du grec, 2 in-8o, 1667. Elle obtint un grand succès. À Paris, on en vendit cinq mille exemplaires en quelques mois. Il y en eut cinq éditions dans le cours de cette même année, et quatre l’année suivante. Elle fut violemment attaquée par plusieurs personnes, et Arnauld en prit plusieurs fois la défense. Voir t. i, col. 1018-1019. Elle fut condamnée, le 18 novembre 1667, par Hardouin de Péréfixe, archevêque de Paris, et par les papes Clément IX en 1668, et Innocent XI en 1679. Ces condamnations étaient justifiées par la témérité de certaines interprétations et par les divergences d’avec la Vulgate. Néanmoins on continuait à l’imprimer et à la répandre. Le P. Quesnel y joignit ses Réflexions morales, qui furent condamnées par Clément XI, le 13 juillet 1708 et le 8 septembre 1713. Cf. Duplessis d’Argentré, Collectio judiciorum, Paris, 1736, t. iii, 2 a pars, p. 461-476. Les Œuvres d’Arnauld, Paris et Lausanne, 1776, t. vi, ont reproduit la vingtcinquième édition, revue et corrigée par Arnauld et imprimée à Mons, en 1684. Cf. R. Simon, Hist. critiq. des versions du N. T., p. 396-483. Une édition, corrigée par C. Huré, a paru avec notes, 4 in-12, ou sans notes, in-12, Paris, 1703. Isaac Le Maistre, enfermé à la Bastille, le 13 mai 1666, eut l’idée d’entreprendre la traduction de l’Ancien Testament. Quand il fut rendu à la liberté, le 1er novembre 1668, son œuvre était achevée. Le privilège nécessaire à l’impression ne lui fut accordé qu’à la condition qu’il joindrait des notes à la traduction. Commencée en 1672 par le livre des Proverbes, l’impression ne fut achevée qu’en 1695, après la mort de Sacy. La première édition compte trente volumes in-8°. Les explications ne sont pas toutes de la main du traducteur, elles furent continuées par Du Fossé et achevées par Huré et Thouret de Sainte -Catherine. Elles exposent le sens littéral et spirituel et sont tirées des saints Pères ; mais elles sont sèches et froides comme tous les écrits des jansénistes. La traduction elle-même, qui est faite sur la Vulgate, n’est pas toujours assez littérale ; elle vise plus à la clarté et à l’élégance qu’à la fidélité. De toutes les versions françaises, elle est la plus pure au point de vue du langage, et la mieux écrite. Pour le Nouveau Testament, ce n’est que la version de Mons, retouchée et corrigée dans la plupart des passages qui avaient été critiqués. La Bible de Sacy a été très souvent réimprimée avec ou sans notes, seule ou accompagnée du texte latin de la Vulgate. Dom Calmet l’a adoptée dans son Commentaire littéral (voir col. 73-74), et le P. de Carrières y a joint sa paraphrase reproduite dans la Bible d’Avignon et la Bible de Vence (voir col. 323-324) et dans les Bibles publiées au xixe siècle par les abbés Sionnet et Drioux. L’abbé de Beaubrun donna une bonne édition de la version de Sacy, 3 in-f », Paris, 1717. Elle a été revue et retouchée par Nicolas Legros dans la Bible dite de Cologne, dont la première édition date de 1739 et n’a point de notes. Cette revision a été complétée plus tard de telle sorte que tous les livres ont été traduits sur les originaux avec les différences de la Vulgate, 5 in-18, Cologne, 1753. La première édition a été reproduite, in-8o, Paris, 1819. Au xix> siècle on a imprimé de belles éditions illustrées de la totalité ou d’une partie de la Bible de Sacy. Elle a été revue par l’abbé Jager, in-8o, Paris, 1840, par l’abbé Delaunay, 5 in-4o, Paris, 1860, par l’abbé Jacquet, 2 in-12, Paris, 1875, , et pour les Évangiles par l’abbé L. Verret, in-12, Paris. Depuis 1816, les Sociétés bibliques elles-mêmes l’ont répandue dans des éditions de divers formats et de diverse étendue. Enfin M. Fillion l’a adoptée, en la retouchant, dans La Sainte Bible commentée, 6 in-8° pour l’Ancien Testament,