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travaille ; la vapeur du feu lui brûle les chairs, et il tient bon contre la chaleur du four. » (Fig. 690.’) Le papyrus Sallier, n° II, pi. iv, représente aussi « l’ouvrier en métal à ses travaux, à la gueule du four de sa forge. » Voir Forgeron, col. 2312. Les Hébreux eurent à se servir des fours à métaux (fig. 691), dès leur séjour au désert, pour la fabrication du veau d’or, Exod., xxxii, 4, et des objets de métal destinés au service du Tabernacle. Exod., xxxi, 4-9. — 2° Le four, ’attûn, dans lequel Nabucho nrl M

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690. — Fournaise de forge. — Au milieu, Yuîcain aehère le bouclier de Mars. À gauche, le souffleur de la fouiiiaise cherche a enlever sa coiffure, pour le taquiner, à un ouvrier qui travaille à une pièce de l’armure. La forme de cette coiffure indique un ouvrier juif ou phénicien. La fournaise devait avoir environ l m 50 de haut et m 75 de large. D’après Beck Geschichîe des Eisens, t. i, 1884, pi. 74, p. 461.

donosor fait jeter les trois jeunes Hébreux, Dan., iii, 21, est probablement un four à métaux. « Un basrelief en bronze d’une des portes du palais de Balawat représente un de ces’attûn orientaux (fig. 692). Il paraît de forme rectangulaire et comme partagé en deux étages, à chacun desquels on remarque trois ouvertures, en forme de portes ou de fenêtres, les unes rectilignes, les autres cintrées. Des flammes s’échappent avec violence de plusieurs d’entre elles. Les têtes d’une dizaine de suppliciés sont figurées au-dessus et aux côtés de la fournaise. » Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. iv, p. 328. Cependant, comme le texte ne précise pas, il se pourrait aussi que le four en question fût un four à chaux ou à briques. — 3° Pour marquer la dureté de la servitude d’Egypte, les écrivains sacrés appellent ce pays la « fournaise de fer ». Deut., iv, 20 ; III Reg., « 191. — Petit fourneau égyptien. Thèbes. D’après Wilkiuson, Hanncrs, t. ii, p. 235.

vin, 51 ; Jer., xi, 4. Le four dans lequel on réduit le minerai de fer est tellement ardent, qu’on ne peut rester dans son voisinage sans souffrir beaucoup. Le souvenir de l’Égyptien si implacable pour eux devait remplir d’effroi les Hébreux.

IV. Le four à briques. — 1° En Egypte et en Chaldée, on employait souvent les briques crues et seulement

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séchées au soleil. D’autres fois, on les faisait cuire dans des fours.Voir Brique, 1. 1, col. 1930-1932. Le four à briques se composait de quatre murs de briques crues élevées en carré, avec une ouverture au bas d’un des côtés pour introduire le combustible. — La sixième plaie d’Égyple consista en ulcères que Moïse et Aaron répandirent sur les Egyptiens en jetant vers le ciel « de la cendre de fournaise », Exod., ix, 8, 10, c’est-à-dire de la cendre prise dans un four, soit à chaux, soit à métaux, soit à briques.

— 2° Dans trois passages de la Sainte Écriture, il est question d’un appareil appelé matbên, dans lequel on a cru reconnaître un « four à briques ». Un examen plus attentif de ces textes a fait penser récemment à plusieurs exégètes que le malbên serait bien plutôt un « moule à briques ». Le mot vient de lebênâh, « brique, » et ne désigne pas plus nécessairement un four qu’un moule à briques. — 1. Le premier passage, II Reg., xii, 31, raconte que David prit la ville de Rabbath, et qu’ensuite il fit sortir les Ammonites de leurs villes et « les plaça sous des scies, des roues de fer, des haches de fer, et les fit passer par des fours à briques ». On en conclut que David fit déchiqueter en morceaux ou brûler vifs les habitants de toutes les villes des Ammonites, et l’on explique cette cruauté en disant que tel était alors le droit de guerre et que les ennemis en avaient bien mérité l’application. Voir t. i, col. 497 ; t. ii, col. 1316. Mais

692. — Fournaise assyrienne. Portes de Balawat. D’après Tlie Bronze Ornaments 0/ the Palace Gates of Balawat.

le texte hébreu peut se traduire plus littéralement : « 11 les plaça sur (n) les scies, et sur (s) les haches de fer, et sur (3) les instruments de fer, et il les fit passer aux (a) malbên. » En hébreu, la préposition 3 ne veut pas dire « sous », mais « à, vers, sur ». Le texte, ainsi expliqué, signifie que David a simplement assujetti les Ammonites à la corvée, en faisant d’eux des scieurs de pierre, comme ceux qu’il avait fait venir de Tyr, II Reg., v, 11, des ouvriers maniant la hache ou appliqués à la fabrication des briques. Le texte serait encore plus clair si, en supposant le changement fautif d’un i en un -1, on lisait hé’âbid, « il fit travailler » au malbên, au lieu de hé’âbir, « il fit passer. » Ces sortes de corvées étaient habituellement imposées par les Hébreux aux peuples vaincus. Voir col. 1031. Quant au mot malbên, les Septante le traduisent par nXtv6îov, « petite brique, » et la Vulgate par lypus lalerum, qui veut dire « figure » ou « moule de briques ». — 2. Le Seigneur dit à Jérémie, xliii, 9 : « Prends de grandes pierres et cache-les, en présence des Juifs, dans l’argile du malbên. » Les Septante ne traduisent pas ce mot. Symmaque le rend par xpOcpiov, « cachette, » et la Vulgate par crypta, « souterrain. »

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