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FOUET — FOULON

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Les versions traduisent littéralement par axopnio ; , scorpio. Saint Isidore, Étymol., v, 27, n° 18, t. lxxxii, col. 221, dit qu’on donne en latin le nom de scorpio à une verge noueuse et épineuse qui produit sur le corps des déchirures. Les auteurs classiques connaissent sous ce nom

p. 504. Voir Flagellation. —Saint Paul fut sur le point d’être soumis au supplice du fouet par le tribun de Jérusalem. Act., xxii, 24.

3° Fouet dans le sens métaphorique. — En hébreu, comme en grec, Iliad., xii, 37 ; xiii, 812 ; Eschyle, Pro — Fouet égyptien. XVIIe Dynastie. El kab. D’après Lepsius. Dertkmdler, Abth. iii, Bl. 10.

une espèce de jonc épineux, le spartlum scorpio. Théophraste, Hist. plant-, IX, 18, 2 ; Pline, H. N., xxii, 15, 17. Rien dans le texte ne permet de décider si l’auteur sacré entend par’aqrâb un fouet d’espèce particulière ou une plante épineuse. C’est en tous cas quelque chose de plus terrible que le simple sôt. — Le coup de fouet produit une meurtrissure. Eccli., xxviii, 21. Cet instrument doit être employé dans l’éducation des enfants. Eccli., xxii, 6 ; xxiii, 2 ; xxx, 1. — On frappa avec le fouet les sept frères Machabées, qu’on voulait forcer

à transgresser la loi. II Mach., vu, 1. — NotreSeigneur fit

un fouet avec des cordes, qui

probablement attachaient les

animaux, pour chasser les

marchands du Temple. Joa.,

il, 15. — Lui-même fut fla gellé à l’aide du flagellum romain. Marc, xv, 15. Le fla grum était un fouet de cordes

ou de lanières assez grosses,

quelquefois armées d’osselets

ou de boules de métal. Plaute,

Amph., IV, 2, 10 ; Juvénal,

Sat., v, 173. Le flagellum,

diminutif du flagrum, était

cependant plus terrible, parce

que, formé de lanières plus

minces et plus tranchantes,

quoique non muni d’osselets

ni de plombs, il entrait

dans la chair et la déchirait

quand on le retirait brusque ment. Horace, Sat., i, iii, 9,

l’appelle « horrible » et dé clare qu’on mourait sous ses

coups. Sat., i, II, 4L Les évangélistes ne nomment pas le flagellum. Saint Marc écrit seulement zpxyî’/J.ûtjx : , « l’ayant flagellé, » et c’est dans la Vulgate seule qu’on lit flagellis cœsum, « battu avec le flagellum. » Comme il s’agit d’un supplice romain, le verbe grec ne fait que traduire le latin flagello, qui ne dit pas par lui-même si l’instrument employé est le flagellum ou le flagrum. On croit cependant qu’il s’agit plutôt du premier. Cf. Friedlieb, Archéologie de la Passion, trad. Martin, Paris, 1897, p. 146 ; Ollivier, La passion, Paris. 1891, p. 275 ; Knabenbauer, Evang. sec. Matth., Taris, 1893, t. ii,

C88. — Fouet assyrien.

D’après Layard, Monu ments 0/ Xineveh, t. i,

pi. 16.

meth., 682, et en latin, Lucrèce, iii, 1032 ; Juvénal, Sat., xm, 195, le fouet prend la même acception que le mot « fléau » en français, et désigne une calamité quelconque. Si les Hébreux ne chassent pas les Chananéens de Palestine, ceux-ci deviendront pour eux « un fouet dans leur flanc », un sôtit, mot qui n’apparaît qu’en cet endroit, et que les versions traduisent par r, ), o ; , « clou, » et offendiculum, obstacle, gêne. — Dieu agitera le fouet contre les Assyriens. Is., x, 26. Les Israélites incrédules se flattent en vain d’échapper au fouet du Seigneur. Is., xxviii, 15, 18 ; Eccli., xl, 9. — La mauvaise langue est un fouet, un fléau. Job, v, 21 ; Eccli., xxvi, 9.

H. Lesêtre.
    1. FOULLON Jean Érard##

FOULLON Jean Érard, jésuite belge, né à Liège le 6 janvier 1609, admis au noviciat le 4 octobre 1625, prêcha pendant quatorze ans à Liège, fut recteur du collège de Tournai et y mourut le 25 octobre 1668, en soignant les pestiférés. Il a laissé : Commentarii historici et morales perpetui ad primum Machabseorum librum, in-f°, Liège, 1660 ; — ad secundum Machabxorum librum, 1665. Il est plus connu par son histoire ecclésiastique de Liège. C. Sommervogel.

1. FOULON (hébreu : kôbês ; Septante, yvaae’jç, xvaçsu ;

; Vulgate : fullo), ouvrier apprêtant les étoffes neuves

ou nettoyant les anciennes. — 1° Les foulons sont nommés plusieurs fois dans la Bible. IV (II) Reg., xviii, 17 ; Is. vii, 3 ; xxxvi, 2 ; Mal., iii, 2 ; Marc, K, 2. Nous n’avons pas de renseignements directs sur la façon dont opéraient les foulons chez les Juifs. Il semble que dans la première partie de l’opération ils foulaient les étoffes avec leurs pieds. C’est pourquoi la fontaine, appelée en hébreu’En rôgêl « la fontaine du foulant (du pied) », est, d’après la tradition rabbinique, la fontaine des foulons. Gesenius, Thésaurus, p. 1019 ; Synésius, Ep. 44, t. lxvi, col. 1370. Ils devaient aussi battre l’étoffe avec des pièces de bois. Eusèbe, H. E., ii, 1, t. xx, col. 176. Les mauvaises odeurs que répandaient leurs ateliers, la nécessité où ils étaient d’avoir de grands espaces pour faire sécher leurs étoffes, avaient obligé à les reléguer hors des villes, comme cela se faisait partout. Martial, Epig., vi, 93 ; Plaute, Asin., v, ii, 57. Le Talmud, Midrash kohel, xci, 2, parle d’un atelier de foulon qu’il appelle bêt hammïserah, « la maison de macération. » II semble que leur travail consistait surtout à nettoyer et à blanchir les vêtements. C’est pourquoi l’Évangile dit des vêtements de Notre-Seigneur, pendant sa transfiguration, qu’ils étaient