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FORUM APPII — FOUET


    1. FORUM APPII##

FORUM APPII, localité d’Italie. Act., xxviii, 15. Voir Appius (Forum d’), t. i, col. 794.

    1. FOSSE##

FOSSE (hébreu : bar, mot qui désigne plus ordinairement la citerne ; voir Citerne, col. 787 ; gûmmâs, du chaldéen gammé ?, « creuser ; » pahat ; sûhâh, sihàh et sa/.iat, de Sûah, « incliner ; » chaldéen : 306 ; Septante : pôOpoc, [566-jvo ; , ).craxoç ; Vulgate : fovea, lacus), trou large et profond creusé en terre. La fosse que l’on creuse pour prendre des animaux au piège est assez profonde pour que l’animal qui y est tombé ne puisse s’en tirer. I. Au sens littéral. — 1° L’auteur de la Sagesse, x, 13, dit que la sagesse descendit avec Joseph dans la fosse, appelant ainsi la prison de Putiphar, dans laquelle le fils de Jacob fît preuve de sagesse en expliquant les songes de ses compagnons. — 2° Les pehâlim dans lesquelles on croit David en embuscade ne sont pas des fosses, mais des cavernes. II Reg., xvii, 9. Mais c’est bien dans une fosse qu"on jette le cadavre d’Absalonï, Il Reg., xviii, 17, et que Raguel se dispose à inhumer le jeune Tobie, comme les précédents maris de Sara. Tob., viii, 11, 13, 20.

— 3° Le désert que traversèrent les Israélites au sortir de l’Egypte est appelé une terre pleine de fosses, c’est-à-dire sans chemin tracé et dangereuse par ses fondrières, invia, comme traduit la Vulgate. Jer., ii, 6. — 4° La fosse aux lions dans laquelle on jeta Daniel, Dan., vi, 7, 16, était une espèce de cave ou de souterrain servant à garder les lions pris vivants à la chasse ou amenés au roi de Babylone par ses tributaires. Rosenmûller, Das aile und neue Morgenland, Leipzig, 1818, t. iv, p. 359 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 379. Cette fosse n’avait qu’une ouverture à son sommet, et cette ouverture pouvait être fermée par une pierre. Dan., vi, 17. Il n’était probablement pas possible de voir ce qui se passait dans la fosse, car le roi fut obligé d’appeler Daniel pour savoir s’il vivait encore, iv, 20. La fosse contenait un certain nombre d’animaux, iv, 24. — 5° La fosse dans laquelle la brebis tombe le jour du sabbat, Matth., xii, 11, est probablement une citerne. — 6° Les fovese des renards, Matth., vin, 20 ; Luc, ix, 58, sont des cpioî.eoî, « des tanières. »

II. Au sens métaphorique. — Pour prendre les animaux dangereux, les lions, par exemple, on creusait des fosses assez profondes sur le chemin par lequel passaient habituellement ces animaux, et on en dissimulait l’ouverture au moyen de branchages entrelacés ou d’une légère couverture recouverte d’une mince couche de terre. L’animal sans défiance se précipitait sur ce fragile support, vers lequel l’attirait un appât ou bien le dirigeaient des filets tendus, et il tombait au fond de la fosse. Xénophon, De venat., xi, 4 ; Oppien, Cyneget., IV, 85. Les auteurs sacrés ne parlent pas directement de cette manière de chasser les animaux ; mais ils en tirent des comparaisons dans lesquelles la fosse représente toujours la perdition et la mort. — 1° Le roi d’Israël est pris dans une fosse et conduit à Babylone. Ezech., xix, 4, 8. Ici la comparaison reproduit exactement le procédé usité pour la chasse des animaux. La terreur et la fosse sont le partage des Israélites vaincus, Lam., iii, 47 ; la terreur, la fosse et le filet menacent les Tyriens, Is. xxiv, 17, et les Moabites. Jer., xlviii, 43. — 2° La femme de mauvaise vie est une fosse profonde. Prov., xxii, 14 ; xxiii, 27.

— 3° Le méchant creuse une fosse pour y faire périr l’homme de bien. Ps. xxxiv, 7 ; Cxviii, 85 ; Eccli., xii, 15 ; 1er., xviii, 20, 22. — 4° Dieu délivre de la fosse et en fait remonter vivant son serviteur. Job, xxxiii, 18, 22, S0 ; Ps. xxxvii, 17 ; xxxix, 3 ; en, 4 ; Jon., 11, 7. — 5° Il y fait tomber le méchant, Ps. xciii, 13, et il dispose les choses de façon que ce dernier périsse dans la fosse qu’il a creusée pour l’homme de bien. Ps. vii, 16 ; ix, 16 ; lvi, 7.

— 6° De là le proverbe : « Qui creuse une fosse y tombera. » Eccle., x, 8 ; Prov., xxvi, 27 ; Eccli., xxvii, 29. — 7° Xotre -Seigneur dit au sujet des pharisiens, aveugles

docteurs du peuple juif : « Quand un aveugle conduit un aveugle, tous deux tombent dans la fosse. » Matth.,

xv, 14.

H. Lesêtre.

FOU (hébreu : nâbâl ; Septante : jioipô ; , aypwv, âtrjvetoç ; Vulgate : stultus, fatuus, insipiens), celui qui est privé de raison. — 1° Dans le sens propre. Prov., xvii, 7, 21. David contrefit le fou à la cour d’Achis, roi de Geth, pour échapper au danger qui l’y menaçait, I Reg., xxi, 13, parce qu’on ne faisait aucun mal aux fous. Aujourd’hui, dans les pays musulmans, ils sont considérés comme des êtres sacrés. Leurs coreligionnaires « croient que la pensée de Dieu habite ces cerveaux laissés vides par la pensée humaine. Ils traitent les fous avec les plus grands égards, recueillent avidement leurs paroles, estiment que les toucher, recevoir leurs crachats ou leurs coups porte bonheur ». Ed. Cal, L’islamisme et les confréries religieuses du Maroc, dans la Revue des deux mondes, 15 septembre 1898, p. 381. — 2° Le plus souvent, « fou » signifie, au figuré, le méchant, I Reg., xxv, 23 ; Job, xxx, 8 ; Is., xxxii, 5, 6, etc. ; l’impie. Ps. xm (xiv), l ; lu (lui), 2 ; Deut., xxxii, 21, ’etc. — Les Samaritains, à cause de leur schisme, sont appelés « un peuple fou » dans Eccli., L, 28. — C’est aussi dans le sens d’impie que Notre-Seigneur emploie le mot (iwpô ; , fatuus, dans le Sermon sur la montagne. Matth., v, 22. Traiter son prochain de « fou », dans cette acception irreligieuse du mot, est une injure plus grave que raca, « vide, sans valeur, » parce que le « fou » méprise Dieu et néglige son salut. Voir Folie et Raca. F. Vigouroux.

FOUDRE. Voir Tonnerre.

    1. FOUET##

FOUET (hébreu : iôt, Sâtit, ’aqrâb ; Septante : (istaxiÇ ; Vulgate : flagellum, flagrum), instrument ordinairement composé d’un bâton portant à son extrémité une matière flexible, lanière, corde, etc., dont on se sert pour exciter

83. — Denier restitué deTrajan. — Tête de la déesse Rnmo, a droite ; dessous * ROMA. (en monogramme.) — ip. T. DEI.DI. Le préteur T. Didius frappant a coups de fouets un esclave armé.

les animaux à la marche ou au travail, pour châtier l’homme, etc. (fig. 683).

1° fouet pour les animaux. — On l’emploie pour mener le cheval. Prov., xxvi, 3. Voir fig. 681 ett.i, lig. 582, col. 1882 ; t. ii, fig. 481, col. 1308 ; fig. 193, col. 565, le fouet servant à exciter le cheval. On s’en sert également pour conduire les bœufs, fig.681 ett. 1, fig. 71, 72, col. 325 ; t. 11, fig. 214, col. 604 ; les "chèvres, 1. 11, fig. 263, col. 693, et les brebis, t. 1, fig. 613, col. 1914. — Dans sa prophétie contre Mnive, Nahum, iii, 2, entend le bruit du fouet (fig. 685), des roues, des chevaux et des chars ennemis qui accourent contre la ville coupable.

2° Fouet pour lès hommes. — Roboam déclare aux Israélites que, si son père les a frappés avec des fouets, sôtîm, lui les frappera avec des’aqrabbim. III Reg., xii, 11, 14 ; II Par., x, 11, 14. Le mot’aqrâb est le nom du scorpion. On admet que les’aqrabbim ne sont pas des scorpions proprement dits, pris d’ailleurs au figuré, mais des fouets terminés par des pointes qui ressemblent à des queues de scorpions. Robertson, Thésaurus linguie sanctse, Londres, 1680, p. 791 ; Gesenius, Thésaurus, p. 1062.