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FORNICATION — FORTIFICATIONS


fils de se tenir à l’écart de toute fornication et de ne rien savoir de ce qui peut porter atteinte à la fidélité conjugale. — 4. L’auteur de la Sagesse, xiv, 26, met au nombre des conséquences de l’idolâtrie la souillure des âmes, les vices contre nature, l’inconstance des unions, les désordres de la fornication et de l’impureté. — 5. L’Ecclésiastique représente la fornication comme une pourriture qui ronge le cœur et amène la mort, xix, 1-3 ; xix, 3 ; xxiii, 24. Il décrit les conséquences honteuses d’un vice qui ne peut échapper au regard de Dieu, xxiv, 21-38. Il recommande de fuir la fornicatrice, lïôpvv], fornicaria, IX, 6 ; xli, 25, qui est un vrai fumier, ix, 10, et se reconnaît à sa démarche, xxvi, 12. Il prie lui-même, xxiii, 5, 6, pour échapper à un vice qui doit faire rougir de honte, xli, 21, 25. Voir Courtisane, col. 1091.

II. Dans le Nouveau Testament. —1° Notre-Seigneur admet la fornication comme cause de séparation, mais non de divorce, dans le mariage. Matlh., v, 32 ; xix, 9 ; Marc, x, 12 ; Luc, xvi, 18. Voir Divorce, col. 1452 ; Adultère, t. i, col. 245. — Il rappelle que la vraie source du péché est dans le cœur, c’est-à-dire dans la volonté qui consent aux pensées et aux désirs criminels. Matfh., v, 28 ; xv, 19 ; Marc, vii, 21. — 2° À l’assemblée de Jérusalem, les Apôtres mettent la fornication au nombre des trois choses qui seront spécialement défendues aux chrétiens venus de la gentilité. Act., xv, 20, 29 ; xxi, 25. La fornication est spécialement mentionnée parce qu’elle était regardée comme chose indifférente parmi les païens, Platon, Conviv., 9, 16, édit.Teubner, 1874, t.ii, p. 150, 163 ; Térence, Adelplt., i, 2, 21 ; Eunuch., iii, 5, 35 ; Cicéron, Pro Cœlio, 20, et que même on en faisait un acte sacré dans certains cultes. Saint Jérôme, Epist. lxxvii, 3, t. xxii, col. 691, et saint Augustin, De civil. Dei, xiv, 18, t. xli, col. 426, témoignent que de leur temps encore certaines fornications passaient pour licites dans l’opinion des païens. Cf. Sap., xiv, 26, 27 ; Rom., i, 24 ; Eph., v, 19.

— Les Apôtres signalent la présence de ce vice chez les païens, Rom., i, 27-29 ; Apoc, ii, 14, 20 ; chez les Juifs, Rom., ii, 22, et chez les chrétiens. 1 Cor., v, 1, 11 ; Il Cor., xii, 21. Ils le stigmatisent, Gal., v, 19 ; Eph., v, 5 ; Hebr., xm, 4 ; Apoc, xvii, 16 ; xxi, 8, prescrivent sévèrement de s’en abstenir, I Cor., vi, 18 ; x, 8 ; I Thés., iv, 3 ; Hebr., xii, 16, et défendent même de le nommer dans une assemblée chrétienne. Eph., v, 3. Ils rappellent que ce vice exclut du ciel. I Cor., vi, 9 ; I Tim., i, 10 ; Hebr., xm, 4 ; Apoc, xxi, 8 ; xxii, 15. Pour le combattre, saint Paul recommande la mortification, Col., iii, 5, et rappelle le droit de Dieu sur le corps de l’homme, I Cor., vi, 13, 18 ; à ceux qui n’ont pas la force de garder la continence, il conseille le mariage. I Cor., vii, 2. — À l’exemple des prophètes, saint Jean parle de l’idolâtrie sous la figure de la fornication. Apoc, ii, 21 ; ix, 21 ; xiv, 8 ;

xvii, 4, 5 ; xviii, 3.

H. Lesêtre.
    1. FOROJULIENSIS##

FOROJULIENSIS (CODEX), manuscrit de la version latine des quatre Évangiles de la Vulgate, avec des notes de la version antérieure à saint Jérôme. Il est ainsi nommé parce que la majeure partie, c’est-à-dire les Évangiles de saint Matthieu, de saint Luc et de saint Jean, est conservée à Cividale del Friuli (l’ancien Forum Ju’.ii). L’Évangile de saint Marc se trouve en partie à Venise et en partie à Prague. Le manuscrit est écrit sur parchemin, en lettres onciales. Il a appartenu primitivement à l’Église d’Aquilée. Les deux derniers cahiers de saint Marc, comprenant xii, 21-xvi, 20, furent donnés, en 1354, à l’empereur d’Allemagne Charles IV par son frère, Nicolas de Luxembourg, archevêque d’Aquilée. L’empereur en fit présent au chapitre de Prague, où on l’honora comme une relique précieuse, parce qu’on crut, à tort, que c’était l’autographe même de saint Marc. En 1409, à cause des troubles politiques qui désolaient l’Italie, les chanoines d’Aquilée confièrent le Codex des Évangiles, tel qu’il leur restait, à la garde des citoyens

de Cividale del Friuli. Quelque temps après, ces derniers, sur la demande pressante du doge de Venise Thomas Mocenigo, lui donnèrent les cinq premiers cahiers de l’Évangile de saint Marc, i-xii, 30. Cette partie, en très mauvais état, est illisible, et n’a jamais été publiée. Les fragments du Codex conservé à Prague ont été édités par l’abbé Joseph Dobrowski, Fragmentum Pragense Evangelii S. Marci, vulgo autographi, in-4°, Prague, 1778 (Bibliothèque Nationale, À 2612). Un spécimen sert de frontispice. — Joseph Biancliini, chanoine de Vérone, a publié la partie principale, saint Matthieu, saint Luc et saint Jean, conservés à Cividale del Friuli, dans un appendice de son Evangeliarium quadruplex latines versïonis antiquæ, seu veleris Italien, in-f°, Rome, 1749, part, ii, t. ii, p. cdlxxiii-dxlii, avec un spécimen, p. dxlii. — Le Codex Evangelioruni de la Bibliothèque Nationale de Paris 17726, >en lettres onciales, est semblable au Codex Forojuliensis. Van Sittart, dans le Journal of Philology, année 1809, t. ii, p. 545. — Pour l’histoire et la description détaillée, voir Bianchini, part, ii, t. ii, p. dxliii-dlxi ; Dobrowski, p. 3-26. — On désigne ordinairement le Codex Forojuliensis.-par l’abréviation For. F. Vigourocx.

FORTIFICATIONS. Constructions destinées à défendre une ville ou un pays contre les attaques de l’ennemi.

I. Noms. — Les villes fortifiées sont désignées en hébreu par les mots’{> mesûrah, II Par., xi, 10, 23 ; xii, 4 ; xiv, 6, etc. ; mibesâr, Num., xxxii, 17, 36 ; Jos., x, 20 ; xix, 35, etc. ; mâ’ôn, Is., xvii, 9. Les Septante traduisent ces mots par ôyypài.x, « ville forte, » Jos., xix, 29 ; IV (II) Reg., viii, 11 ; Is., xxii, 10, etc. ; ô-/’jpo ; , Num., xm, 29 ; xxxii, 36, etc. ; Tei-/r É pïi ; , « entourée de murailles, » Deut., iii, 5 ; xxviii, 52, etc. ; ceTE[y_i(X|jilvo ; , Num., xxxii, 17 ; Tt£pi-c£-c£r/tff|jisvo ; , Os., x, 15 ; la Vulgate par urbs munita, Num., xxxii, 16, 36, etc. ; civitas munita, IV (II) Reg., xvii, 9 ; xviii, 8 ; munitissima, Jos., xi, 13 ; xix, 29 ; II Par., viii, 4, etc. ; clausa atque munita, Jos., vi, 1 ; murata, Num., xiii, 20, 29 ; Deut., ix, 1, etc. ; munitio, IV (II) Reg., xix, 32 ; xxiv, 10 ; civitas firma, IV (II) Reg., x, 2 ; civitas fortitudinis. Is., xvii, 3. Dans Nahum, ii, 1, le texte hébreu porte nâsôr mesûrah, « garde la forteresse ; » les Septante traduisent par èE « ipo’j|j.evo ; èx OXîij/eidç, et la Vulgate par qui custodiat obsidionem, « qui gardera le siège, » ce qui n’est pas un sens acceptable.

II. Espèces diverses de fortifications. — Les fortifications des villes se composaient de murailles ( hébreu : liômâh ; Septante : teî/o ;  ; Vulgate : murus, msenia). Voir Mur. Ces murailles étaient protégées à intervalles et surtout aux angles par des tours (hébreu : bîrûh, migdâl ; Septante : irip-fo ;  ; Vulgate : turris) ; les portes (hébreu : gélét, sa’ar ; Septante : 6-jpa, 7rj), 7, ; Vulgate porta) étaient également protégées par des tours. Voir Porte, Tour. Il y avait souvent une citadelle (hébreu birâh ; Septante : TuOpyo ; , pipi ;  ; Vulgate : arx) à Tinté rieur de la ville ou à côté d’elle. H Esdr., i, 1 ; Esth., r 2, 5 ; ii, 3, 5, 8 ; iii, 15, etc. ; Dan., viii, 2. Parfois ces termes désignaient la ville fortifiée elle-même. II Par, xvii, 12 ; xxvii, 14 ; Esth., i, 5 ; ii, 5, etc. Ce mot a été emprunté par les Juifs aux Perses. Cependant un mot semblable, birtu, existait dans la langue assyrienne.

; Frd. Delitszch, The hebrew language viewed in the light

of Assyrian Research, in-8°, Londres, 1883, p. 22-23 ; F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes,

: 6e édit., in-12, Paris, 1896, p. 625, n. 2. En avant des’, murailles il y avait quelquefois des ouvrages avancés

(hébreu : l.iêl ; Septante : 7upoT2’-/tff|J.a, 711piTE : ’-/o ;  ; Vulgate : antemurale, ager). I (III) Reg., xxi, 33 ; Is., xxvi, 1. Ces ouvrages consistaient en un fossé (hébreu : hârûs ; chaldéen : hâris ; Septante : Klxidz ; Vulgate : platea)

et une contrescarpe ou un mur bas. Dan., ix, 25, etc.