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FONTAINE


mettent iSpxytûyôi, « aqueduc, » Is., xli, 48, et itrflh, <r source, » Is., lviii, 11. De même la Vulgate rend par exitus aquarum, Ps. cvi, 33, 35 ; rivi aquarum, Is., xli, 18 ; alors qu’elle met fontes aquarum, IV Reg., H, 21 ; Is., lviii, 11. — 4° Mâqôr, de la racine qûr, « creuser, » Jer.. ii, 13 ; xvii, 13 ; li, 36 ; Zach., xiii, 1 ; Septante : nr l -(r ; Vulgate : fons, Jer., ii, 13 ; Zach., xiii, 1 ; vena, Jer., xvii, 13 ; li, 36. Ce terme est souvent employé dans un sens métaphorique, par exemple : Fons lacrymarum, « source de larmes, » Jer., ix, 1 (hébreu, viii, 23) ; Fons vitx, « source de vie. » Ps. xxxv (hébreu, xxxvi), 10 ; Prov., xiii, 14 ; xiv, 27 ; xvi, 22, etc. — 5° Mabbû’a, de nâba’, (( bouillonner, sourdre, » Eccle., xii, 6 ; Is., xxxv, 7 ; xlix, 10 ; Septante : ir^y^. — 6°’Afiq, de’âfaq, « contenir ; » au pluriel état construit, ’âfîqê mayim, Ps. xvii (hébreu, xvin), 16 ; xli (hébreu, xlh), 1 ; Joël, i, 20 ; Septante : mr, Yaf, Ps. xvii, 16 ; xli, 1 ; àcpéaeiç ûSâtwv, Joël, 1, 20.

— Le mot’êd, Gen., ii, 6, que les Septante traduisent par itï|Y » )> et l a Vulgate par fons, signifie plutôt « vapeur ». La fontaine, ’ayin, est ainsi distincte du puits (hébreu : be’êr, de bâ’ar, piel bê’êr, « creuser » ), cavité artificielle dans laquelle viennent se réunir les eaux souterraines, et distincte elle-même de la citerne (hébreu : bôr), qui s’alimente au moyen des eaux superficielles que retiennent ses parois étanches. Cependant la Bible emploie les deux noms, ’ayin et be’êr, pour désigner, par exemple, le puits d’Agar, Gen., xvi, 7, 14, et celui de Rébecca. Gen., xxiv, 11, 13, 16, 20. De même, dans l’histoire de la Samaritaine, Joa., iv, 6-30, le puits de Jacob est appelé’"Wii f°ns, ꝟ. 6, 14, et cppéap, puteus, ꝟ. Il et 12. La différence de ces deux expressions est facile à comprendre, et saint Augustin, In Joa. Tract, xv, 4, t. xxxv, col. 1512, l’explique fort bien en disant que « tout puits est une source, mais que toute source n’est pas un puits : on emploie le nom. de source là où l’eau sort de terre et se prête à l’usage de ceux qui y viennent puiser ; mais si l’eau est d’accès facile et à la surface du sol, on dit seulement une fontaine ; si, au contraire, elle est à une certaine profondeur, le puits existe sans pourtant perdre le nom de source. » Voilà pourquoi du reste la fontaine dont parle saint Jean porte encore dans le langage populaire les deux noms de’Aïn Yakoub, « source de Jacob, » et de Bîr Yakoub, « puits de Jacob, s Voir Puits.

II. Fontaines mentionnées dans la Bible. — En dehors de deux localités appelées Ain et d’une autre nommée Enaïm, « les deux sources » (voir Aïn 2, 3, t. i, col. 315 ; Énaïm, col. 1766), voici, avec l’explication de leurs noms et leur emplacement, les fontaines mentionnées dans la Bible. Nous renvoyons pour les détails à chaque article en particulier.

1° Fontaine de Misphat (hébreu : ’En Mispât, « Fontaine du Jugement ; » Septante : r iii)Y*l tîj ; xpî<rsi ; ). Gen., xiv, 7. C’est l’antique appellation de Cadès ou Cadèsbarné, à l’extrême limite méridionale de la Terre Promise.

2° Fontaines d’Élim, Exod., xv, 27 ; Num., xxxiii, 9, dans la péninsule du Sinaï, à ïouadi Gharandel.

3° Fontaine de Daphnis. Num., xxxiv, 1. Ce nom ne se trouve que dans la Vulgate. L’hébreu porte simplement : lâ’àyin, avec la préposition et l’article ; Septante : èrci irr, Y0(î, « aux sources. » Il s’agit d’une des limites orientales de la Terre Sainte. Voir Aïn 3, t. i, col. 316 ; Daphnis, col. 1293.

4° Fontaine du soleil (hébreu : ’Ên-ëémés ; Septante : fl m^-pî to0 vp.iou, Jos., XV, 7 ; mjYrj Batûaâjrj ; , Jos., xvin, 17), un des points de la frontière nord de Juda, Jos., xv, 7, et de la frontière sud de Benjamin. Jos., xvin, 17. C’est aujourd’hui, suivant une opinion commune, la fontaine appelée’Aïn el-Ifaoud, « source de l’auge, s ou encore Fontaine des Apôtres, sur la route actuelle de Jérusalem à Jéricho, à environ 1 600 mètres au-dessous de Béthanie. Voir Ensé.mès, col. 1815.

5° Fontaine de Rogel (hébreu : ’En Rôgêl, « Fontaine

du foulon ; » Septante : mw^’Pw-ffa), Jos., xv, 7 ; xviii, 16 ; II Reg., xvii, 17 ; III Reg., i, 9, aujourd’hui Bîr’Éyoub ou « puits de Job », au sud-est de Jérusalem, un peu au-dessous de la jonction des deux vallées de Hinnom et de Cédron.

6° Fontaine des eaux de Nephtoa (hébreu : Ma’yan mê Néftôâl} ; Septante : mjyri ûSaraj Nacpâw), Jos., xv, 9 ; xvin, 15, probablement Aïn Liftâ, à l’ouest de Jérusalem.

7° Fontaine de Taphua (hébreu : ’En Tappûah ; Septante : nriy^ ©aç8(16), Jos., xvii, 7, sur la frontière des deux tribus d’Éphraïm et de Manassé. Inconnue.

8° Fontaine de Harad (hébreu : ’En Hârôd, « Fontaine de la terreur ; » Septante : it-ijyvi Ap18), Jud., vu, 1, actuellement Aïn Djaloud, source très abondante qui coule au pied du mont Gelboé (Djebel Foqou’a), au nord-ouest.

9° Fontaine de celui qui invoque (hébreu : ’En haqqôrê’; Septante : Kryr zov ènixïXoujiivou), Jud., xv, 19, nom donné par Samson à la source que Dieu fit jaillir, à sa prière, pour le désaltérer. Inconnue. Voir Samson et Ramathléchi.

10° Fontaine de Jezraël (hébreu : ’Ayin’âSér be-Yizre’é'l, « la fontaine qui est en Jezraël ; » Septante : ’Asv8<ip r) lv’IeÇpaéX ; Vulgate : Fons qui erat in Jezraël), I Reg., xxix, 1, probablement Aïn Djaloud, l’ancienne fontaine de Harad.

11° Fontaine de Jéricho ou d’Elisée, IV Reg., ii, 19-22, aujourd’hui’Aïn es-Soultân. Voir Elisée 2, col. 1606.

12° Fontaine de Gihon (hébreu : Môsâ’même Gîhôn ; Septante : ISjoSoç toO ùShtoç Teniv ; Vulgate : Fons aquarum Gihon), II Par., xxxii, 30, ’Ain Oumm ed-Déredj, appelée aussi Fontaine de la Vierge, sur la pente orientale de la colline d’Ophel, à Jérusalem.

13° Fontaine du Dragon (hébreu : ’En hat-tannîn ; Septante : hï)yï| twv ctuxùv), II Esdr., iii, 13, auprès de Jérusalem.

14° Fontaine de Jacob (itï|Y*i toO’Iaxwë), Joa., iv, 6, le puits de la Samaritaine ou Bîr Yakoub, non loin de Naplouse.

Ajoutons les localités suivantes, qui doivent leur nom à une source :

15° Endor (col. 1781), Jos., xvii, 11 ; I Reg., xxviii, 7 ; Ps. lxxxii (hébreu, lxxxih), 11, au pied du Djebel Dâhy ou Petit-Hermon, avec une source appelée’Aïn Endour, qui coule au fond d’une caverne et en sort par un petit canal pour arroser plusieurs jardins.

16° Engaddi (col. 1796), Jos., xv, 62 ; I Reg., xxiv, 1, 2, etc., sur le bord occidental de la mer Morte, avec des eaux abondantes et pures, d’une température assez élevée (27°).

17° Engannim (col. 1801), nom de deux villes de Palestine : l’une de la tribu de Juda, Jos., xv, 34, peut-être Khirbet Umm Djina, près à" Aïn Schems ; l’autre de la tribu d’Issachar, Jos., xix, 21 ; xxi, 29, devenue Djenîn, au sud de la plaine d’Esdrelon, et dont les jardins bien arrosés rappellent l’antique dénomination hébraïque.

18° Enhadda (col. 1805), ville de la tribu d’Issachar, Jos., xix, 21, peut-être Kefr’Adân, au nord-ouest et près de Djénîn.

19° Enhasor ( col. 1806), ville de Nephthali, Jos., xix, 37, probablement Khirbet Hazîréh.

20° Engallim (col. 1801), Ezech., xlvii, 10, localité située aux environs de la mer Morte.

21° Ennon (col. 1809), Joa., iii, 23, endroit où baptisait saint Jean et choisi par lui « parce qu’il y avait là beaucoup d’eau ».

III. Importance. — On connaît l’importance des sources. Un pays leur doit une partie de sa beauté et de sa richesse ; sans elles, ce serait le désert. La Palestine, six mois de l’année brûlée par le soleil, sans nuages et sans pluie, serait inhabitable si, pendant la saison d’hiver, les eaux..