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FLUTE


On perçait le roseau au moyen d’un fer rouge, et les ouvertures étaient le plus souvent disposées du même côté du tuyau, de sorte que l’exécutant n’avait pas à se servir du pouce pour les fermer. La matière de ces instruments était le roseau ou le chaume, Vavena classique, xiX « iioç. Ou en fît ensuite de bois et spécialement, en Egypte, de bois de lotus. Il s’en trouve quelques-unes en os et en ivoire. L’unique spécimen en métal est la flûte de bronze conservée au British Muséum, n° 12742. Les instruments égyptiens (fig. 671et(572)et asiatiques (fig. 673)

tiennes antiques, dans le Journal asiatique, t. xiv, 1889, p. 111-142, 197-237. Grâce à sa longueur, le plagiaule pouvait fournir les notes graves, et il possédait, à la différence de la flûte droite et des flûtes aiguës, une sonorité régulière, que les anciens ont appréciée. On remarque aussi que les monuments égyptiens représentent presque toujours le musicien tenant la llùte traversière du côté gauche, contrairement à l’usage actuel.

Il existait aussi des hautbois et des flûtes de petite dimension, percés seulement d’un ou deux trous, réduc 672.

Flûtes égyptiennes. Musée du Louvre.

ne paraissent pas avoir été munis de clés ; leur facture resta toujours incomplète et défectueuse, parce qu’on ne se souciait pas de la justesse ; enfin ils ne devaient fournir qu’une échelle tonale restreinte. Pour les instruments à anche en particulier, Gevaërt démontre comment, par suite de la simplicité des ressources, ils ne pouvaient être utilisés que pour les régions graves. Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, t. ii, p. 81. Les syringes ou flûtes à sifflet avaient une échelle plus étendue dans le domaine des sons aigus.

Les Hébreux purent connaître toutes les variétés d’aùXoi en usage chez leurs voisins. La llùte droite, (lovauaç, formée d’abord d’un simple tube de roseau. Notre moderne clarinette en est le perfectionnement ; mais le maniement le plus primitif d’un tube simple se retrouve dans le jeu du naï, i$^->, arabe. L’embouchure de cette llùte a le diamètre même du roseau ; le joueur en incline l’orifice de manière à frapper par son souffle la paroi intérieure du tuyau. De bonne heure pourtant on pratiqua les autres modes d’insufllation, et l’embouchure du chalumeau fut taillée en sifflet, comme dans le flageolet moderne, ou munie d’une anche, faile d’une entaille pratiquée dans le tube, selon le procédé champêtre toujours usité, ou encore construite au moyen d’une languette ou d’une paille, type de l’embouchure de la clarinette et du hautbois. Les Orientaux ont gardé la pratique de faire

vibrer l’anche de leur zamr, y*, sorte de hautbois, en

l’introduisant tout entière dans la bouche. Le monaule avait à peu près les dimensions de la coudée, et son diapason était plus élevé que celui de la flûte oblique. Celle-ci, appelée par les Grecs 71).afîïu).o ; , atteignait en Egypte, si nous nous en rapporlons aux représentations monumentales, une longueur de soixante - quinze ou quatre-vingts centimètres ; mais les flûtes obliques égyptiennes conservées dans nos musées, quoique beaucoup plus longues que les flûtes droites, n’atteignent pas ces dimensions. La plus longue, celle de Florence, a exacment m 693 ; la plus courte, un monaule gardé au musée de Berlin, a m 214. Voir Y. Loret, Les flûtes égijp 673. — Joueur de flûte assyrien. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 48.

tions des divers types de monaule. On les appelait vt’yXïpo’ç, yfyXoipo ; , et aussi serrana ou sarrana, c’est-à-dire « tyriennes » (Sûr, « Tyr » ), et cette origine donne à conclure que les Juifs en empruntèrent. l’usage à leurs voisins. La sonorité aiguë de cette sorte d’instrument permettrait, selon Gevaërt, Histoire et théorie de la musique, t. ii, p. 273, 278, de le rapprocher de la flûte dite « phénicienne ». Voir Chanteurs du Temple, col. 557. On l’employait dans les funérailles aussi bien que dans les cérémonies nuptiales.

Enfin Vaulos double, fréquemment représenté, consistait soit en deux tuyaux droits, de longueur égale et accordés au même diapason, tibias pares, soit en deux tubes inégaux, tibise impaves, réunis à l’embouchure ou parfois attachés ensemble dans toute leur longueur. h’aulos à deux tuyaux parallèles est le plus ancien type de la flûte double, le seul conservé chez les Orientaux, qui « n’eu jouent pas autrement aujourd’hui qu’on en jou ait autrefois ». Voir V. Loret, L’Egypte au temps des Pharaons, Paris, 1889, p. 144. Le tuyau de gauche fournit l’accompagnement, formé souvent d’une

simple tenue à l’aigu ; l’autre, celui de la main droite, donne le chant. Voir V. Loret, Joum. asiat., 1889, p. 111-142, 197-237.

III. La flûte dans l’Écritlre. — La llùte apparaît dans la Bible lors de la rencontre de SaiU et des prophètes, I Reg.. x, 5 : « Une troupe de prophètes descendra de la hauteur, ayant devant elle un nable, un tain 674. — Double flûte punique. Musée Saint-Louls-de-Carthage.