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FILTRA.TION — FIN DU MONDE


tarque, Symp. Probh, vi, 7, 2, Op. mor., édit Didot, t. ii, p. 843 ; Dioscoride, ii, 86. — Les auteurs iatins nous apprennent qu’on filtrait le viii, pour le purifier, dès qu’il sortait du pressoir, Virgile, Georg., ii, "242, en le faisant passer à travers un colura (rfiy.6 ; ), sorte de passoire ou couloir en jonc ou autre matière analogue (Caton, De re rust., 11, édit. ÎS’isard, 1844, p. 7 ; Columelle, xii, 19, cola juncea vel spartea, édit. Nisard, 1844, p. 468). Un bas-relief romain qui représente plusieurs opérations relatives à la vendange nous en a conservé l’image telle

665. — Filtrage du vin chez les Romains. Bas-relief. D’après Zoega, Bassirilievi antichi di Borna, 2 in-4°, 1808, pl.xxvi.

qu’on la voit fig. 665. On a trouvé à Pompéi plusieurs passoires qui ont servi à purifier le vin. Celle qui est reproduite ici, fig. 666, est en argent. Elle est conservée aujourd’hui au musée de Naples. On peut en voir d’analogues dans les Antiquités du Bosphore cimmérien,

CCG. — l’a&oire d’argent de Pompéi.

D’après le Museo Borbonico, t. vni, pi. 14, fig. 4 et 5.

pi. xxxi ; Th. Reinach, Antiquités du Bosphore, etc., rééditées avec un commentaire nouveau, in-l°, Paris, 1892, p. 82. Cf. aussi Micali, Monumenti inediti a illustrazione délia storia degli antichi popoli italiani, texte, in-8°, Florence, 184’t, p. 162, 175 ; Atlas, in-f », pi. xxvii, 8 ; xxx, 2, deux vases où la passoire fait partie intégrante de l’orifice par où coulait le vin.

1° Il est fait une fois allusion au vin filtré dans l’Ancien Testament. — 1. Dans une de ses visions, Isaïe, xxv, 6,

dit que le Seigneur donnera sur la montagne (de Sion) un festin somptueux, où seront servis semârim mezuqqàqim (Yulgate : vindemise defacatse), c’est-à-dire « des vins filtrés », purifiés de la lie. Comme les filtres qu’on employait étaient très imparfaits, il devait rester souvent dans les outres un fond de lie. Les vins bien clarifiés étaient ainsi d’autant plus précieux qu’ils étaient plus rares. — 2. Une comparaison de Jérémie, xlviii, 11-12, montre qu’on clarifiait aussi le vin en le transvasant : « Moab, dit-il, est tranquille depuis sa jeunesse ; il 3’est reposé sur sa lie (semârâv ; Vulgate : in fœcibus suis), il n’a pas été versé d’un vase dans un autre et il n’a pas été transporté, de sorte que son goût lui est resté et que son odeur n’a pas changé. C’est pourquoi voici que les jours viennent, dit Jéhovah, et je lui enverrai des hommes qui l’inclineront (comme un vase pour le faire couler) et qui videront ses outres (à vin) et les briseront. » — 3. Amos, vi, 6, décrivant le luxe des riches de Jérusalem, parle, entre autres choses, des coupes dans lesquelles ils boivent le vin. Les Septante, au lieu de traduire ainsi le texte, disent qu’ils boivent tôv SiuV.ajjiivov olvov, « du vin filtré, » clarifié. Ils ont lu probablement mezuqâqîm, comme Is., xxv, 6, au lieu de mizraqîm, « cratères, coupes, » que porte ici le texte hébreu.

2° Dans le Nouveau Testament, il est fait une fois allusion à la filtration. Notre -Seigneur, Matth., xxiii, 24, reproche aux pharisiens de filtrer leur boisson, de peur d’avaler tôv y.mvoita, culicem, « un moucheron, » sous prétexte d’observer la loi de Moïse, Lev., xi, 20, 23, tandis qu’ils ne se font pas scrupule d’avaler un chameau, c’est-à-dire de négliger les prescriptions les plus graves de la loi en attachant la plus grande importance aux plus petites choses. F. Vigouroux.

1. FIN (le plus souvent, dans l’hébreu : qês, et dans les Septante : TéXo ;  ; Vulgate : finis), ce qui termine une chose, un acte, un état, l’espace, le temps, ce qui est au bout. — Ainsi 1° les extrémités de la terre sont appelées fines (qeséh) orbis terrée, Ps. xviii, 5, etc. ; les frontières d’un pays, fines (gebûl) JEgypli, Exod., x, 14, etc. ; la fin des temps, fines sxculorum. I Cor., x, 11, etc. — 2° Le bout, le terme d’une chose : « La fin (’ahârît) de la prière (hébreu : d’une chose) est meilleure que le commencement, » Eccle., vii, 9, etc. ; « la grandeur (de Dieu) n’a pas de fiu » ( hêqér, « investigation » ), Ps. cxliv, 3, c’est-à-dire est sans limite, etc. ; Apoc, i, 8 ; xx, 1, 13, xé).o ; . Voir Alpha, t. i, col. 1. — 3° La destruction qui est le terme d’une personne ou d’une chose : finis (qcs) universse carnis, Gen., vi, 13, etc. ; finis (qés) venit, Ezech., vii, 2, etc. ; notum fac mihi, Domine, finem (qês) meuni. Ps. xxxviii, 5, etc. — 4° La récompense qui suit la vie du fidèle. Rom, vi, 22 (té), o ; ), etc. — 5° Le but : Finis (Té).o ; ) prsecepti. I Tim., i, 5. — 6° In finem est, dans la Vulgate, en tête de cinquante-cinq Psaumes, Ps., iv, 1, etc., la traduction (d’après les Septante : eî ; tô ts).o ; ) de l’hébreu la-mnasêaft, mot qui signifie « au chef de chœur » ou « au maître de musique ». D’après certains interprètes, les mots si ; tô té).o ?, in finem, seraient une indication musicale équivalente au fortissimo de la musique moderne ; mais il est plus probable que les traducteurs appliquaient par là le Psaume « à la fin » des temps, expression qui désigne l’époque de la venue du Messie, ou mieux encore à Jésus-Christ lui-même, qui est finis legis. Rom., x, 4. F. YiGounoux.

2. FIN DU MONDE. Le monde actuel, qui a été créé par Dieu dans le temps, ne durera pas éternellement ; il prendra fin. Nous exposerons successivement la certitude, le mode et l’époque de la fin du monde.

I. Certitude. — 1° Plusieurs écrivains de l’Ancien Testament ont affirmé en passant que le monde matériel, comprenant la terre et les deux, cesserait d’être tel qu’il est maintenant, et que l’ordre qui y règne disparaîtra.