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CAPITATION

CAPPADOCE

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gers ? » Pierre répondit : « Des étrangers. » Jésus repartit : « Les fils en sont donc exempts. Néanmoins, pour éviter le scandale, va à la mer, jette un hameçon, ouvre la bouche du premier poisson que tu prendras, tu y trouveras un statère, donne-le pour toi et pour moi. » Saint Jérôme, In Mattli. xvii, t. xxvi, col. 126, et après lui un certain nombre d’interprètes anciens, Bède, Raban-Maur, Albert le Grand, saint Thomas, Maldonat, Cornélius a Lapide et d’autres ont cru qu’il s’agissait ici d’un tribut à payer à César ou à Hérode. Cette opinion n’est plus soutenue aujourd’hui que par Wieseler, Chronologische Synopse der vier Evangelien, in-8°, 1843, p. 265. L’examen du texte ne permet guère, en effet, de douter qu’il s’agisse de l’impôt dû pour le temple. On ne percevait pas d’impôt fixé à cette somme pour le compte des empereurs, et aucun texte n’indique qu’on en percevait un au profit d’Hérode. De plus, NotreSeigneur montre bien clairement dans son langage qu’il s’agit d’un impôt religieux. Il le compare aux impôts levés par les rois de la terre, ce n’est donc pas un de ces impôts. Il déclare qu’en droit il serait exempt de l’impôt parce qu’il est le fils de celui au profit de qui l’argent est recueilli. Jésus ne veut évidemment se dire ni fils d’Hérode ni fils de César, mais fils de Dieu ; il s’agit donc d’un impôt levé au profit de la maison de Dieu.

L’impôt du didrachme continua à être payé au temple de Jérusalem jusqu’à la destruction de ce temple par Titus. Josèphe, Bell, jud., VII, vi, 6 ; Dion Cassius, lxvi, 7. L’empereur Vespasien décida qu’il serait désormais payé au temple de Jupiter Capitolin. Domitien exigea le didrachme avec la plus grande rigueur. Suétone ; Domitien, 12. Les recherches qui furent faites alors, pour trouver les Juifs qui dissimulaient leur nationalité, furent une des causes de la persécution de cet empereur contre les chrétiens. Gsell, Essai sur le règne de Domitien, in-8°, Paris, 1893, p. 289-291. L’empereur Nerva interdit les dénonciations

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68. — Monnaie de Nerva.

IMP 1WRVA CAE3 AVG PMTRP COS II PP. Tête laurée de l’emperecr Nerva, a droite. — fy FISCI IVDAICI CALVMNIA SVBLATA. Palmier entre les lettres S C.

faites au profit du fisc, et selon toutes les probabilités on n’exigea plus le didrachme que des Juifs restés fidèles à la religion de leurs pères. C’est à cette occasion que furent frappées les médailles qui portent en exergue : Fisci judaici calumnia sublata (fig. 08). Eckhel, Doctrina Numorum, t. vi, p. 401 ; Cohen, Monnaies impériales, Nerva, n os 54 et suiv. — Voir Schiïrer, Geschichte des Judischen Volkes, 2e édit., t. ii, p. 36, 206, 530, 531, 548.

E. Beurlilr.

    1. CAPITON Wolfgang Fabricius##

CAPITON Wolfgang Fabricius, théologien luthérien, né à Haguenau, en Alsace, en 1478, mort à Strasbourg le 10 janvier 1541. Son véritable nom était Kcepfel. Pour obéir aux ordres de son père, il se fit recevoir docteur en médecine ; mais, dès qu’il fut libre, il se livra tout entier aux études de théologie et de droit canon. En 1512, Philippe de Rosenberg, évêque de Spire, l’appela près de lui et lui donna la cure de Bruchsal. Ce fut alors qu’il connut Œcolampade. Du diocèse de Spire, il passa dans celui de

Bâle, puis de Mayence. Il se lia avec tous les hérétiques célèbres de son époque, et, en 1517, il était en relations avec Luther. Cependant il dissimulait encore ses erreurs, et, en 1521, Léon X lui accordait, à la demande de l’électeur de Mayence, la prévôté de Saint -Thomas, à Strasbourg. Bientôt il se maria, et se déclara aussitôt partisan zélé des nouvelles doctrines. Il abolit le culte catholique à Haguenau, sa patrie. Il prit part à un grand nombre de conférences et de synodes, où, ainsi que Bucer, il se montrait partisan de la conciliation entre les diverses sectes qui déjà divisaient le protestantisme. La peste l’enleva à Strasbourg, en 1541. Voici quelques-uns de ses ouvrages : Institutiones hebraicx, in-4°, Bâle, 1518 ; Enarrationes in Habacuc, in-8°, Strasbourg, 1526 ; Commentarius in-Hoseam, in-8°, Strasbourg, 1528 ; Hexameron sive opus sex dierum explicatum, in-8°, Strasbourg, 1539. Outre la Vie d’Œcolampade, il donna une édition des commentaires de cet hérétique sur Jérémie et sur Ézéchiel. — Voir Dupin, Bibliothèque des auteurs séparés de l’Église romaine du xrie siècle (1718), t. i, p. 97 ; Baum, Capilo und Butzer, Leben und ausgeivàhlte Schriften, in-8°,

Elberfeld, 1860.

B. Heurtebize.
    1. CAPONSACCI DE PANTANETO Pierre##

CAPONSACCI DE PANTANETO Pierre, dune noble famille d’Arezzo, en Toscane, vivait dans la seconde moitié du xvie siècle, et appartenait à une branche de l’ordre franciscain que l’on ne trouve nulle part indiquée. Il a donné au public un ouvrage dont la première édition, in-4°, ’parut à Florence, en 1571, sous le titre A’Observationes in Cantica canticorum. Une seconde édition parut au même lieu, in-f°, en 1586, sous ce nouveau titre, rapporté par plusieurs bibliographes : Pétri Caponsachi de Pantaneto, Aretini, in Joannis apostoli Apocalypsim observatio ad Selymum II, Turcarum Imperatorem. L’écrit relatif au Cantique des cantiques ne venait qu’en second lieu dans cette édition.

P. Apollinaire.

CAPPADOCE. Nom de deux pays différenlsdans la Vulgate.

1. CAPPADOCE. La Vulgate, à la suite des Septante, a rendu par ce mot l’hébreu Kaftôr, Deut., ii, 23 ; Jcr., xlvii, 4 ; Amos, ix, 7. Voir Caiuitor.

2. CAPPADOCE (KaiticaSoxfa), province d’Asie Mineure. Saint Luc, dans les Actes, ii, 9, nomme la Cappadoce immédiatement après la Judée parmi les pays qui eurent des représentants à Jérusalem, au jour de la Pentecôte, et qui entendirent la première prédication de saint Pierre. — La première Épilre du chef des Apôtres est adressée, entre autres Églises, à celle de Cappadoce. I Petr., i. Il y avait donc une colonie juive en Cappadoce, et de bonne heure une Église chrétienne y avait été fondée.

Le mot Cappadoce, en perse Katpatuha, est d’origine sémitique. Les Grecs appelaient Syriens ceux que les Perses, dit Hérodote, i, 72 ; vii, 72, appelaient Cappadociens, et qui furent sujets des Médes, puis des Perses. Quoique les descriptions d’Hérodote soient assez confuses, on peut en inférer que, pour lui, les Cappadociens sont situés à l’est de l’Halys et s’étendent jusqu’au Pont-Euxin. Hérodote, i, 72. Ailleurs, v, 49, il leur donne pour voisins les Phrygiens à l’ouest, les Ciliciens au sud. Ailleurs encore, v, 52, il fait de l’Halys la limite entre la Phrygie et la Cappadoce On ne peut donc tirer de là qu’une seule conclusion, c’est que pour Hérodote la Cappadoce est de moindre étendue que le pays qui porta plus tard ce nom. Au temps de Strabon, xii, 3, 10, les Cappadociens étaient encore désignés par les Grecs sous le nom de Leucosyriens ou Syriens blancs, pour les distinguer des peuples situés au delà du Taurus, qui avaient la peau plus brune. Sous les Perses, la Cappadoce fut divisée en deux satrapies, qui, après la conquête de l’Asie par Alexandre, for-