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FIEVRE — FIGUIER


Égyptiens vénéraient un dieu de la lièvre, auquel on attribuait la maladie et qu’on chassait par des formules magiques. H. Joæhim, Papyros Ebers, in-8°, Berlin, 1890, p. 88, 93. En Assyrie, on attribuait également la fièvre à un démon, Asakku (en suméro-aecadien, Idpa). C’était, d’après Fr. Lenormant, La magie chez les Chaldéens, in-8°, Paris, 1874, p. 34 (cf. Frd. Delitzseh, Assyrisches Handwôrterbuch, 1896, p. 144), l’un des plus forts et des plus redoutés. « L’exécrable Idpa, dit un fragment reproduit dans les Western Asia-tic Inscriptions, t. iv, pi. 29, 2, agit sur la tête de l’homme. » Fr. Lenormant, Chaldean Magic, in-8°, Londres (1877), p. 36. Voir aussi A. Laurent, La magie et la divination chez lesChaldéo-Assyriens, in-12, Paris, 1894, p. il. Ce sont ces croyances qui avaient amené à se servir de pratiques superstitieuses et de formules magiques pour la guérison de la fièvre et de beaucoup d’autres maladies. Voir Magie.

F. Vigouroux.

    1. FIGUE##

FIGUE, FîGUlER. Hébreu : te’ênâh, pour l’arbre et le fruit ; Septante : jm, , pour l’arbre et le fruit ; o>-/.o-> pour le fruit, et suzîwv, ctjv.ùv, pour un lieu planté de figuiers ; Vulgate : ficus et ficulnea pour l’arbre, et ficus pour la figue.

I. Description. — Le figuier est un arbre de la famille des Urticées, tribu des Artocarpées, caractérisé par son

r.

653.

Hameau de figuier ; feuilles et fruit. A droite, figue ouverte.

ovale, plus ou moins profondément incisé, à cinq divisions principales, suivant le mode palmé, rarement indivis. Le bourgeon terminal est protégé par les stipules de la dernière feuille, qui tombent aussitôt que la feuille suivante vient à s’épanouir. Tous les tissus blessés laissent épancher un latex abondant et blanc comme du lait. Les nombreuses variétés du figuier diffèrent entre elles par la découpure du limbe foliaire, mais surtout par la grosseur du réceptacle, qui peut être en outre sessile ou assez longuement pédoncule, globuleux ou plus ordinairement piriforme, et diversement coloré à maturité. — 2° Pour le Ficus Sycomorus, voir Sycomore. F. Hy.

II. Exégèse. — I. arbre. — 1° Nom et extension. — Le nom te’ênâh, dont l’étymologie est inconnue, semble remonter très haut dans la famille des langues sémitiques ; car il se rencontre en phénicien, ; t, fin, comme en arabe, en araméen, te’întâ", en assyrien tittu. Le sens est sans conteste celui du figuier ou son fruit. Il n’y a qu’au sujet de Gen., iii, 7, qu’un petit nombre d’exégètes ont voulu voir dans les feuilles du te’ênâh, dont Adam se fit une ceinture, celles du bananier, Musa paradisiaca. C’est à cause de la largeur de ses feuilles, et sans doute aussi parce que cet arbre ou son fruit figure souvent dans les monuments assyriens, E. Bonavia, The Flora of tiie assyrian monuments, in-8°, "Westminster, 1894, p. 15 à 25, qu’on a songé au bananier. Voir t. i, col. 1426. Mais il n’y a aucune raison sérieuse de s’écarter du sens ordinaire du mot. — Comme le nom, le figuier

inflorescence incluse dans un rameau raccourci et reni ! é, formant un réceptacle clos pris vulgairement pour le fruit et nommé la figue. Celte figue reste petite et sèche chez la plupart des espèces répandues en grand nombre dans la région tropicale, mais devient charnue et comestible dans quelques autres habitant la zone tempérée, et que l’on peut rattacher à deux types principaux. — 1° Le figuier commun (Ficus Carica h.], spontané aux bords de la Méditerranée et cultivé de temps immémorial dans cette région, d’où il s’est répandu par tous les pays où les hivers sont doux. Le tronc, formé d’un bois mou, se termine par une cime naturellement arrondie ; les feuilles, alternes et pétiolées (fig. 653), ont un limbe hérissé de j iils rudes en dessus, pubescent en dessous, cordiforme,

654. — Cueillette des figues en Egypte. XIIe Dynastie. Beni-Hassan. D’après Lepsius, Denkmiiler, Abth, ii, Bl. 127.

était répandu dans toute l’Asie occidentale. On le voit figurer sur les monuments assyriens. Layard, Monuments, 2e série, pi. 14, 15, 20, 22. Il était également très connu de l’Egypte, où on le nommait nouhi net dab, « sycomore à figues. » Une sépulture de Beni-Hassan nous représente la récolte des figues (fig. 051) ; le fruit, dont on a retrouvé quelques spécimens dans les tombeaux, était employé non seulement comme comestible, ou pour une liqueur de figues, mais servait en médecine. VoirLoret, Flore pharaonique, 2e édit., in-8°, Paris, 1892, p. 47.

2° Mention dans la Bible ; comparaisons. — Le figuier était très répandu en Palestine, aussi est-il souvent mentionné dans les textes sacrés. Il était regardé comme un des arbres les plus utiles : c’est pourquoi, dans la description delà Palestine, Deut., viii, 8, il figure à côté de la vigne, de l’olivier et des grenadiers. De même dans son apologue des arbres qui veulent élire un roi, Joatham leur fait dire au figuier : « Viens régner sur nous. » Mais celui-ci répond : c< Est-ce que je puis abandonner ma douceur et mes fruits si suaves pour aller balancer ma tête au-dessus des autres arbres ? » Il a quelque chose de plus utile à faire. Jud., ix, 10-11. Le figuier était souvent planté dans la vigne, Luc, xiii, 6 ; et c’est ainsi qu’on le