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FÈVE — FIANÇAILLES


et irrégulièrement dentées. Les fleurs, grandes, blanches ou rosées, avec une large tache noire sur les ailes, sont réunies en grappes courtes et pauciflores à Faisselle des feuilles supérieures. La gousse, épaisse, renflée-cylindracée, longue de un à deux décimètres, noircissant à la maturité, renferme de trois à cinq graines, tronquées à un bout, du côté du hile, qui est marqué par une tache

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652. — Fèvo, feuilles et fleurs.

A gauche, gousse. — À droite, graine sortie de la gousse.

linéaire, et séparées par de fausses cloisons cellulaires. Le Faba vulgai’is Mœnch est la seule espèce connue. La spontanéité de cette plante reste douteuse dans toutes les régions où elle a été indiquée, notamment sur les rives méridionales de la mer Caspienne et en Mauritanie. Sans ioute la race en eût disparu sans l’intervention de l’homme, qui l’a sauvée par la culture. Elle constitue d’ailleurs l’un des plus anciens légumes, dont on a retrouvé des traces certaines datant de l’âge préhistorique. F. Hy.

II. Exégèse. — L’identification du pol hébreu avec la fève n’a jamais souffert de difficulté : c’est le même mot, pol, polà’, dans les Targums, la Jlischna, en arabe, foui,

et en éthiopien, fal, et même en égyptien, **>,

aour, ou wow, qui équivaut à four, foui, nom assez fréquent dans les listes d’offrandes funéraires. Les fèves sont mentionnées dans deux endroits seulement de la Bible. — 1° Quand David s’enfuit devant Absalom, les habitants de Mahanaïm l’accueillirent avec empressement et lui offrirent du blé, de l’orge, de la farine, « des fèves, » des lentilles, etc. c’est-à-dire ce qui était nécessaire à sa subsistance dans la détresse où il se trouvait. II Reg., xvii, 28. — 2° Dans les prophéties symboliques d’Ézéchiel, iv, 9, se trouve aussi la mention de la fève. Pour figurer la famine que doivent endurer les habitants de Jérusalem pendant que la ville sera assiégée, le prophète reçoit l’ordre de prendre du froment, de l’orge, « des

fèves, » des lentilles, etc., et de s’en faire des pains de vingt sicles, c’est-à-dire de trois cents grammes, pour chacun des jours du siège. L’énumération des aliments va en gradation descendante pour exprimer qu’il en sera ainsi durant ces jours de calamité. Pline, H. N., xviii, 30, remarque, lui aussi, qu’on faisait parfois du pain avec des fèves ; mais plus généralement elles se mangeaient avec de l’huile. La fève est abondamment cultivée en Palestine ; il est probable qu’il en a toujours été ainsi. En Egypte, on les semait en octobre ou novembre, et la récolte avait lieu au milieu de février ; elle était plus tardive en Palestine. E. Levesque.

    1. FIANÇAILLES##

FIANÇAILLES, engagement que prennent deux futurs époux de contracter mariage.

I. Les fiançailles chez les Hébreux. — 1° Le mariage était précédé de différents préliminaires. Tout d’abord, les parents entamaient des négociations pour acquérir une épouse à leur fils, et l’affaire se concluait sans même que les deux intéressés se fussent vus. Gen., xxiv, 3 ; xxxviii, 6. Plus tard, les rapports qui s’établirent entre les familles, au milieu d’une population plus agglomérée, permirent aux jeunes gens de faire eux-mêmes leur choix. D’après le Talmud, Taanith, iv, 5, deux fois l’an, les filles de Jérusalem, vêtues de blanc, allaient danser dans les vignes en répétant : « Jeune homme, vois donc et tâche de bien choisir ; ne t’attache pas à la beauté, mais consulte plutôt la famille ; car la grâce est mensongère et la beauté vaine. C’est la femme qui craint Dieu qui sera louée. » Mais, même quand il arrêtait lui-même son choix, le jeune homme faisait adresser par ses parents la demande au père de la jeune fille. Jud., xiv, 2. — 2° Ces négociations s’entamaient de manière à permettre l’union des futurs époux à l’âge nubile, dix-huit ans pour les jeunes gens, douze ans pour les jeunes filles, d’après la tradition rabbinique. Aboth, v, 21 ; Munk, Palestine, Paris, 1881, p. 37a. Cependant Joram dut se marier à dix-sept ans, IV Reg., viii, 17, 26 ; Arnon à quinze ans, IV Reg., xxi, 19 ; xxii, 1 ; Josias à treize ans, IV Reg., xxii, 1 ; xxiii, 36 ; Joakim à dix-sept ans. lVReg., xxiii, 36 ; xxiv, 8. On ne peut savoir si l’exemple donné par les familles royales était suivi dans les autres. — 3° Quand le choix de la future épouse était arrêté, le père du jeune homme s’entendait avec les parents de la jeune fille sur le mohar à fournir par le premier. Voir Dot, col. 14951497. — 4° On demandait alors le consentement de la jeune fille, pour se conformer à l’exemple donné à l’occasion de Rébecca. Gen., xxiv, 57, 58. Puis on concluait la négociation par un contrat verbal, Ezech., xvi, 8 ; Mal., ii, 14, qu’un contrat écrit ne commença à remplacer qu’à l’époque de la captivité. Tob., VII, 16. — 5° Tout étant ainsi réglé de part et d’autre, on célébrait les fiançailles avec une certaine solennité. La Sainte Écriture ne parle pas de la manière dont on procédait pour cette cérémonie. D’après le Talmud, les deux familles se réunissaient en s’adjoignant quelques témoins. Le fiancé remettait à la fiancée, ou à son père, si elle était mineure, un anneau d’or ou quelque autre objet de prix, en disant : « Voici, par cet anneau tu m’es consacrée, selon la loi de Moïse et d’Israël. » Kidduschin, i, 1 ; 5 b ; 65 a. Un festin terminait la fête. Gen., xxiv, 51 ; xxix, 22. — 6° La durée des fiançailles était de douze mois, et d’au moins un mois si la fiancée était une veuve. Dans les premiers temps, on n’exigeait que quelques jours d’intervalle entre les fiançailles et le mariage. Gen., xxiv, 55. Le délai beaucoup plus long que l’usage établit par la suite avait pour but, prétendent les docteurs juifs, de laisser à la jeune fille le temps de préparer son trousseau. Keluboth, 5, 2. D’autres raisons plus graves avaient dû sans doute inspirer cette longue préparation au mariage définitif. — 7° Pendant le temps des fiançailles, les deux futurs époux demeuraient chacun dans leur famille. Ils ne communiquaient ensemble que par l’intermédiairs