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CAPHÉTÉTHA — CAPHTORIM


inconnue, et la forme véritable en est elle-même incertaine. Le texte syriaque porte J J^*lâ.flOâ, Kesfomfo’, et quelques manuscrits grecs (Cod. 64, 93) Xao-çevafià. On a rapproché ce mot du chaldaïque xii’JSD, kafnîtâ", « datte non mure, » Buxtorf, Lexicon chaldaicum, col. 1071, et l’on y a vu une allusion à la fertilité de la vallée, comme dans le nom de Béthanie, « maison des dattes, » de Bethphagé, « maison des figues, » et du mont des Oliviers lui-même, toutes localités voisines de Céphététha ou Céphénatha. Josèphe ne parle point de ce mur.

F. Vigouroux.

CAPHIRA. La Vulgate écrit ainsi, Jos., ix, 17, le nom de la ville de Palestine qu’elle écrit Caphara, Jos., xviii, 26, et Céphira, I Esdr., ii, 25 ; II Esdr., vii, 29. Voir Caphara.

    1. CAPHTOR##

CAPHTOR (hébreu : Kaftôr ; Septante : KairoaSoxi’a ; Vulgate : Cappadocia), nom du pays d’où venaient les Caphtorim. Deut., ir, 23 ; Jer., xlvii, 4 ; Amos, IX, 7. Voir Cappadoce 1 et Caphtorim.

    1. CAPHTORIM##

CAPHTORIM (hébreu : Kafpôrim, Gen., x, 14 ; Deut., il, 23 ; I Par., i, 12 ; Septante : ra ?Topiei|jL, Gen., x, 14 ; K « 7t7tâ80-/.E{, Deut., Il, 23 ; omis I Par., i, 12 ; Codex Alexandrinus : Kaçpopieîjj. ; Vulgate : Caphtorim, Gen., x, 14 ; I Par., i, 12 ; Cappadoces, Deut., ii, 23. — Hébreu : Kaftôr, Deut., ii, 23 ; Jer., xlvii, 4 ; Amos, ix, 7 ; Septante : KaTCTiafioxïa ; Vulgate : Cappadocia), nom d’une population comptée parmi les descendants de Mizraïm dans la table ethnographique du chapitre x de la Genèse. D’après Deut., ii, 23, elle chassa lés Hévéens qui habitaient jusqu’à Gaza et en occupa le territoire. En ce dernier passage les Septante traduisent par KaTt71dc80xEç, . suivis en cela par d’anciens commentateurs comme Eusèbe, saint Jérôme, saint Cyrille, Théodoret, Procope et d’autres plus récents. Calmet, après avoir pensé que les Caphtorim

sortaient de l’île de Chypre, soutint ensuite qu’ils étaient venus de Crète. Voir Crète. À cette dernière g) opinionsesontrangésLenormant, f - Dillmann. Voir Céréthéens, col. 413.Mais Ebers, Aegyptenunddie Bûcher Moses, m-9f>, Leipzig, 1886, p. 127 sq., et H. Brugsch, Geographie ^, ii, p 87, prétendentque les Caphtorim sont partis d’Egypte. 1° Les noms des peuples indi qués dans la Genèse comme descendants de Mizraïm, père des

Égyptiens, ont été reconnus dans les monuments par Ebers, ouvr. cité, et ses conclusions ont été en général favorablement accueillies

67 - Kfa Soleb d68 é gyP tolo g ues - Pour les Ka f~

xW ajnakk D^rès * Jr&w - U reconnaît t i racine de

Lepsius, ner, kmà<er, ce nom > K f a ou Ka f l > dans

Àbth. iii, Bl. 88. quelques monuments égyptiens,

comme dans l’inscription du trône

de Thothmès III, où parmi les peuples vaincus figure

Kfa ( lig. 67). Lepsius, Denkmàler, Bl. iii, Abth. 88 a.

Dans d’autres monuments on lit’—Y — " ! tr J » *- « , « JV’* I I II i^iMt’Kfa àau hir uat’ur, « Kfa, côtes sur la grande mer. » Le signe <^, déterminant des iles, a fait croire à plusieurs que Kfa était

une île, l’Ile de Crète. Mais <^s ou I jk egsa, àa,

signifie « côte » aussi bien qu’  « île », comme >N, ’î, en hébreu, employé précisément devant Kaftôr, Jer., XL vii, 4.

De plus il faut observer que dans l’inscription de Tothmès III, déjà citée, le nom de Kaf est associé à celui de Naharina ou Mésopotamie et à d’autres contrées qui ne sont certainement pas des îles. Le même nom se lit sur la stèle bilingue de Tanis ou de Canope, où l’on parle du blé apporté de différentes régions : Em Rotennu abli, em ta en Kaft, em aa Nabinaï enli em hir ab uat’ur, « Des Rotennu de l’est (Syrie), de la terre de Kaft, de l’île de Nabinaï (Chypre), qui est dans la grande mer. » Dans la traduction grecque du décret égyptien, au mot Rotennu correspond’iv. Evpîaç ; à Nabinaï, KÛTipov, et le nom de Kaft est traduit par çoivt’xri ; . Cf. Reinisch, Die Zweisprachige Inschrift von Tanis, Vienne, 1866, lign. 9. D’où Ebers conclut que Kaft et la Phénicie sont la même chose ; de plus, rapprochant ce nom de celui de Koptos, qui se trouve écrit Kabt et Kba, il pense que Kaft devint le nom même de Afyvmto ; . Ainsi nous

avons I a~ » a J^ I fi, « Isis de Kabt, » Brugsch, Geogr. Inschriften, 1, 198, et l.<*>." « » Q J II Q, « Osiris,

seigneur de Kabta, » Lepsius, Denkmàler, iii, 223 c, où le signe des peuples étrangers indique que dans Koplos il y avait des colonies étrangères. D’après Ebers, les Phéniciens s’étaient établis sur les côtes du Delta à une époque très ancienne, et peut-être même furentils les premiers que les Égyptiens rencontrèrent jusqu’à la mer. Ils avaient appelé ce littoral sinueux iii, ’î, « île, » et nr ; , Kefat, « sinuosité, » d’où l’égyptien kab et akab, avec la même signification. Le nom même de mnSD >n, ’i Kaftôr, se trouve dans Jérémie, xlvii, 4. Donc le nom de Kaft, que les Égyptiens donnaient aux Phéniciens et à leurs colonies, dérive, d’après Ebers, de celui-là même que les Phéniciens portaient durant leur séjour dans le Delta. Les Phéniciens appelaient tout leur pays du nom de Kaft ; mais pour distinguer leurs colonies d’Egypte de la Phénicie proprement dite, ils donnèrent aux colonies le nom de Kaft-ur, Magna Phœnicia ; cf. Magna Grsecia.

2° L’opinion d’Ebers sur les Caphtorim n’a pas été universellement acceptée ; et récemment le P. de Cara, Gli Hethei-Pelasgi, Ricerche di storiae di archeologia orientale, greca ed italica, Rome, 1894, t. i, p. 459 et suiv., a proposé une autre explication. Il soutient que l’origine Cretoise des Caphtorim n’est pas bien établie, puisqu’elle est fondée seulement sur le nom de » m3, Cerethi, de I Reg., xxx, 14, et sur celui de D>rTD, Kerêfîm, d’Ézéchiel, xxv, 16 (Vulgate : inlerfectores) et de Sophonie, ii, 5 (Vulgate : perditorum). Dans ces trois passages, les Septante et le syriaque ont vu les Cretois. Mais ce nom est synonyme de Philistins et indique une tribu de ce peuple au sud-ouest du pays de Chanaan. Nous n’avons aucune preuve non plus que les Philistins soient venus de la Carie, comme le prétendent ceux qui rattachent étymologiquement ce nom à celui de Cerethi. Du reste, ce nom de Cerethi peut s’expliquer autrement, et il est à noter qu’il se donne aussi à quelques gardes du corps.

Le pays de Caphtor est appelé « île », >N, ’i ; mais ce nom peut signifier aussi « plage » ou « côte maritime » : donc les Caphtorim ne sont pas nécessairement les Cretois. D’un autre côté, on ne peut prouver certainement que Ai-Capht soit l’élymologie de AiyurcTo ; , qui du reste, d’après le plus grand nombre des égyptologues, se

dérive de À j J | J Q, Ha-Ka-Ptah, « la demeure

du double de Ptah, » nom très ancien de Memphis, où il y avait un temple consacré au dieu Ptah. Et à son avis il n’y a pas de preuve historique qu’un peuple soit venu d’Egypte pour chasser les Hévéens et prendre leur place.

Selon son opinion, Caphtor dérive de » —, Kaf ii,

ou jk --, Kafa, des inscriptions hiéroglyphiques,

nom qui exprime la Phénicie, d’après l’inscription do