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FER — FERI


fer ou forgeron est nommé I Reg., xiii, 19 ; I Par., XX, 16 ; II Par., xxiv, 12 ; Eccli., xxxviii, 29 ; Is., xliv, 12. Salomon demanda au roi de Tyr un habile ouvrier pour la direction générale des travaux en fer, II Par., ii, 7 (hébreu, 6), et on lui envoya le Tyrien Hiram ou Abiram. II Par., ii, 14 (hébreu, 13). Voir Forgeron, col. 2312.

IV. Commerce et usage. — Tharsis apportait sur les marchés de Tyr le fer avec l’argent, l’étain et le plomb. Ezech., xxyii, 12. Tharsis est ici l’Espagne, où Tyr avait des colonies riches en métaux et particulièrement en fer. Pline, H. N., xxxiv, 41 ; Diodore de Sicile, v, 38. Dan ou plutôt Vedan, ainsi que Yavan de Uzzal, contrées situées dans le Yémen, fournissaient à la cité phénicienne du fer travaillé. Ezech., xxvii, 19. Dans le commerce de la grande Babylone de Rome, le fer est également mentionné. Apoc, xviii, 12. — Ce métal, moins facile à extraire et alors moins commun que le cuivre et plus tard le bronze, servait cependant à de nombreux usages. L’Ecclésiastique, xxxix, 31, le range parmi les choses les plus nécessaires à l’homme. Il était employé à la confection d’épées, Num., xxxv, 16 ; de haches, Deut., xix, 5 ; IV Reg., vi, 5 ; Is., x, 31 ; de fers de lances (celui de Goliath pesait six cents sicles), I Reg., xvii, 7 ; II Reg., xxiii, 7 ; de cuirasses, Apoc, ix, 9 ; d’armes diverses. Job, xx, 24. On s’en servait pour barder les chars de guerre, Is., xvii, 16-18 ; Jud., i, 19 ; iv, 3, 13 ; pour certains instruments, comme des herses et des scies, II Reg., xii, 31 ; I Par., xx, 3 ; des ciseaux, Deut., xxiii, 5 ; des instruments à tailler la pierre, Deut., xxvii, 5 ; Jos., vin, 31 ; des pics pour creuser le canal de Gihon, sous Ézéchias, Eccli., xlviii, 19 ; des vases ou ustensiles divers, Jos., vi, 19, 24 ; I Par., xxix, 2 ; des poids, I Par., xxii, 14 ; des clous et des crampons. I Par., xxii, 3. David avait réuni des quantités considérables de fer en vue de la construction du Temple, I Par., xxii, 3 ; jusqu’à cent mille talents de fer, I Par., xxix, 2, 7 ; cependant il n’est pas dit dans le texte sacré que Salomon s’en soit servi pour cet effet ; l’Écriture assure même, III Reg. vi, 7, qu’on n’entendit pendant la construction du Temple le bruit d’aucun instrument de fer ; mais d’après Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 3, ce prince aurait à l’aide de crampons de fer retenu les rochers sur lesquels le Temple fut bâti. C’est aussi à l’aide d’anneaux ou de crampons de fer que l’on retenait les idoles ou images des dieux dans leurs niches. Sap., xiii, 15. Les statues elles-mêmes étaient parfois en fer, comme en divers autres métaux. Dan., v, 4, 23. Rawlinson, Ancient Monarchies, t. ii, p. 567, 568 ; t. iii, p. 28. On utilisait le fer pour les pointes dont on garnissait les traîneaux destinés à battre le blé, Amos, I, 3 ; pour les barres ou verrous des portes, Ps. cvn (Vulgate, cvi), 16 ; Is., xlv, 2 ; pour les portes elles-mêmes, que l’on bardait entièrement, Act., xii, 10 ; pour les chaînes ou anneaux servant à retenir les prisonniers. Ps. cv (Vulgate, civ), 18 ; cvn (Vulgate, cvi), 10 ; cxlix, 8 ; Sap., xvii, 15 ; Dan., iv, 12, 20. D’après Job, six, 24, on en faisait des stylets destinés à graver des inscriptions sur la pierre. Cf. Pline, H. N., xxxiv, 39. Dans Jérémie, xvii, 1, on mentionne également le stylet de fer, mais avec une pointe de diamant. Voir Diamant, col. 1404. Dans Deut., xxxiii, 25, il est dit d’Aser que sa chaussure sera de fer et d’airain, pour marquer l’esprit guerrier de la tribu. Les gens de guerre portaient des chaussures garnies de métal : c’était ou de l’airain ou du fer chez les Grecs et les Romains. En Chanaan, on voit en effet Goliath, I Reg., xvii, 6, portant des bottines d’airain. Mais probablement la traduction du mot hébreu min’dl, Deut., xxxiii, 25, par calceamentum est une erreur, et il faut lire : « fer et airain soient tes verrous, » c’est-à-dire tes habitations, tes forteresses seront d’airain et de fer, en d’autres termes, fortes et capables de résister aux attaques des ennemis. — Il y a lieu aussi de réformer une interprétation commune, d’après laquelle David aurait

exterminé le peuple de Rabbath et des villes de Moab en les faisant passer sous des scies, des herses, des haches de fer, tandis qu’il les condamna simplement aux travaux forcés. Il les mit à la scie, aux pics et aux haches de fer, c’est-à-dire aux travaux de la scie, du pic, de la hache, comme d’extraire et de scier de la pierre, de couper du bois. II Reg., xii, 31 ; I Par., xx, 3. Cf. Condamin, Notes critiques sur le texte biblique, dans la Revue biblique, 1898. p. 253-256.

V. Comparaisons et symboles. — Le nom du fer revient fréquemment dans les comparaisons bibliques, surtout à cause de sa solidité, de sa dureté et de sa rigidité. Ainsi on dit un sceptre de fer, Ps., ii, 9 ; Apoc, ii, 27 ; xii, 5 ; xix, 15 ; un joug de fer, Deut., xxviii, 48 ; Eccli., xxviii, 24 ; Jer., xxviii, 13, 14 (Vulgate, au ꝟ. 13, « chaîne » ) ; une terre, un ciel de fer. Deut., xxviii, 23 ; Lev., xxvi, 19. Une colonne de fer est une métaphore appliquée à un homme, Jer., i, 18 ; une muraille de fer est un rempart inexpugnable. II Mach., xi, 9. Les côtes de Eéhémoth sont comparées à des barres de fer, Job, xl, 13 ; mais quelque solide que soit ce métal, Léviathan le brise comme de la paille. Job, xli, 18. L’obstination est marquée par une barre de fer. Is., xlviii, 4. — Le métier de la fonte du fer était extrêmement pénible : c’est pourquoi on appelle l’Egypte une fournaise de fer pour les Israélites durant leur dure servitude. Deut., iv, 20 ; III Reg., viii, 51 ; Is., xi, 4. — « Le fer aiguise le fer » est un proverbe qui s’applique au bien que les hommes se font entre eux par ces frottements continuels qui aiguisent, pour ainsi dire, les esprits et les coeurs. Prov., xxvii, 17. Si le fer n’est pas bien aiguisé, dit l’Ecclésiaste, x, 10, et a perdu son fil, le fendeur de bois devra redoubler d’efforts : ainsi, dit-il, il faut souvent un long travail pour acquérir la sagesse. — On prend le fer comme comparaison à cause de son poids, Eccli., xxii, 18 (grec, 15) ; on fait allusion à sa valeur dans Isaïe, lx, 17 : pour peindre la prospérité du royaume messianique, le prophète dit qu’au lieu de fer Dieu donnera de l’argent, et au lieu de pierres du fer. De même dans Isaïe, vi, 28 : au lieu d’or et d’argent qu’on devrait trouver dans le creuset d’Israël, il n’y a que du cuivre et du fer. — Dans les prophéties par action le fer est employé : Jérémie portait un joug de bois pour marquer le joug que le roi de Eabylone imposerait aux nations de l’Asie occidentale ; le faux prophète Ilananie brisa ce joug, voulant lui aussi donner par là un symbole de la délivrance. Mais le Seigneur dit à Jérémie de s’en faire un autre en fer. Jer., xxviii, 10, 13, 14. La corne, en Orient, est un symbole de puissance ; une corne de fer marque une grande force. Mich., iv, 13. Le faux prophète Sédécias se mit des cornes de fer et prononça comme au nom du Seigneur ces paroles : « Avec ces cornes, vous soulèverez toute la Syrie jusqu’à son entière destruction. » III Reg., xxii, 11. Dans la fameuse statue que Nabuchodonosor vit en songe, Dan., ii, 33, les jambes étaient de fer, les pieds de fer mêlé d’argile. C’était le symbole d’un quatrième empire, empire de fer, qui réduirait tout en poussière ; mais la puissance romaine désignée par là sera périssable et sera brisée par le royaume messianique. Dan., ii, 40-43, 45. De même dans la vision des bêtes symbolisant les empires, la quatrième avait des dents et des ongles de fer. Dan., vu, 7, 19. Comme au chapitre ii, le fer s’applique ici au quatrième empire, l’empire romain.

E. Levesqde.

    1. FÉRI Jean##

FÉRI Jean, frère mineur allemand, passa la plus grande partie de sa vie à Mayence, où, pendant vingt-quatre ans, il fut le prédicateur le plus goûté dans cette ville et même, dit-on, dans l’Allemagne. Il y mourut saintement, en l’an 1554. Il a laissé quantité de bons ouvrages, notamment des Commentaires sur presque tous les Livres Saints, dans lesquels il a résumé d’une façon merveilleuse la science des commentateurs qui l’avaient précédé. Malheureusement, beaucoup de ces ouvrages

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