Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1142

Cette page n’a pas encore été corrigée
2205
2206
FENETRE — FER


t. ii, p.’260. Cf. (ï. Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 186. Les chambres recevaient la lumière par la porte ou par des ouvertures ménagées dans la toiture. Cependant dans les tours des forteresses on aperçoit des fenêtres carrées. Layard, Monuments of Kineveh, in-f°, Londres, 1851, 1° série, pi. 33, 62. Cf. t. ï, col. 1563.

V, Fenêtres grecques. — Elles étaient ordinairement quadrangulaires et simples, quelquefois géminées et formées par un cadre de quatre pièces de bois ou par des pierres. Elles pouvaient se fermerpar des volets, que l’on faisait glisser dans des rainures de bois, comme on le voit dans les ruines de la maison du poète tragique à Pompéi ; mais elles s’ouvraient toutes grandes, de manière qu’on put regarder ce qui se passait dehors en s’appuyant sur le rebord fig. 645), et non pas derrière des jalousies, comme dans les fenêtres de Palestine. C’est cette disposition qui nous explique comment Eutyque s’assit sur la fenêtre d’une maison à Troade et tomba sur le sol. Act., xx, 9. Voir EltïQue, col. 888.

E. Beurlier.

    1. FENTON Thomas##

FENTON Thomas, théologien protestant anglais, vivait dans la première moitié du xviiie siècle, et est auteur d’un livre intitulé Annotations on the book of Job and the Psalms, in-4°, Londres, 1732. A. Régnier.

FER (hébreu : barzél ; chaldéen : farzél, Dan., vii, 7, 19, et farzelâ’, Dan., v, 4, 23 ; Septante : o-îSr.po ; , <718ï ; pov ; Yulgate : ferrum, ferreus, (’errata, ferramentum, ferrarius), métal d’un blanc grisâtre très anciennement connu.

I. Nom. — Il n’y a aucune difficulté à reconnaître le fer dans le barzél hébreu, nom du reste qui se retrouve dans le chaldéen, parzelâ ou farzelâ’; dans le syriaque, farzelo ; dans l’assyrien, parzillu, et même dans l’égyptien, parzal. Cf. phénicien, Vn3, Corpus Inscript, semitic, t. ï, fasc. ï, 67, pi. xi, 15. Ce nom de barzél est cependant appliqué au basalte, soit parce qu’il contient du fer, soit plutôt parce qu’il en a la couleur et la densité. Ainsi le lit de fer du roi Og, Deut., iii, 11, paraît n’avoir été qu’un sarcophage en basalte. De même l’expression du Deutéronome, viii, 9, « une terre dont les pierres sont de fer, » semble bien aussi être une allusion à cette pierre. "Voir Basalte, t. ï, col. 1485.

II. Antiquité de la connaissance du fer. — La Genèse fait remonter la connaissance de la fabrication du fer, non pas aux origines mêmes de l’humanité, mais à une antiquité extrêmement reculée, près de ce commencement, et en attribue la découverte à Tubalcaïn. Gen., IV, 22. C’est lui qui le premier fabriqua des œuvres de cuivre et de fer. La science reconnaît que l’industrie humaine a été progressive, et qu’après s’être servi d’instr uments en pierre, plus à sa portée, l’homme vint à découvrir les métaux. Il est vrai qu’elle place ordinairement làge du cuivre ou du bronze avant l’âge du fer, tandis que la tradition biblique fait contemporaines les deux industries. Toutefois il est bon de remarquer, d’une part, que le cuivre est placé en premier lieu dans le texte de la Genèse, et, d’autre part, que dans certains milieux, où les minerais de fer étaient plus à portée, plus abondants, l’industrie de ce métal a suivi de très près celle du cuivre, si elle n’a pas été même contemporaine. Les traditions et les légendes des peuples indiquent comme berceau et point de départ de la métallurgie les contrées qui avoisinent le Caucase. Fr. Lenormant, Les inventeurs de la métallurgie, dans l’Histoire ancienne de l’Orient, t. i, Paris, 1881, p. 181-208.

Quoi qu’il en soit du lieu d’origine, il est certain que le fer était connu en Chaldée des les temps les plus reculés. Dans les plus vieilles sépultures de Warka et de Moughéir, à côté d’outils et d’armes de pierre, on rencontre le cuivre, le bronze et le fer. Sans doute, la fabrication de ce dernier métal exigeant une chaleur plus intense et plus d’efforts, le bronze est encore d’un usage plus cou rant, et le fer n’est guère employé que pour les anneaux, les bracelets. Rawlinson, Fivegreat monarchies, 4e édit., 1879, t. ï, p. 99. Mais les habitants de la Chaldée et de l’Assyrie ne tardèrent pas à donner une très large place au fer dans leur industrie. Perrot, Histoire de l’art, t. ï, p. 718-722. On peut s’en faire une idée en considérant l’énorme amas d’objets et d’instruments en fer trouvés par V. Place dans une chambre des dépendances du palais de Khorsabad, qu’il appela le magasin des fers. Tous ces objets, disposés symétriquement les uns sur les autres, comme dans un entrepôt, formaient comme un mur de fer de 5 m 80 de long sur l m 40 de hauteur et 2 m 60 d’épaisseur, et, avec quelques petits tas de fer déposés à côté, donnaient environ 160000 kilogrammes de fer. C’étaient des pics, des pioches, des marteaux, des espèces de bouchardes (fig. 646), des socs de charrue,

646. — Instruments assyriens en fer trouvés à Khorsabad. A gauche, pioche. — En haut et à droite, bouchardea. — Au milieu, en bas, marteau. — D’après Place, Ninive et l’Assyrie, pi. 71.

des grappins, des crochets, des chaînes, une scie, des pointes de flèches et de lances, etc. ; le tout d’un métal d’une sonorité remarquable, d’une qualité excellente. V. Place, Ninive et l’Assyrie, t. i, p. 81-88et pi. 70-71. Layard a tiré des ruines de Nimroud des cuirasses et des casques en fer avec des ornements de bronze. Nineveh and its remains, t. ï, p. 341.

Le fer n’était pas non plus inconnu à l’Egypte, bien qu’on retrouve peu d’objets de ce métal dans les tombeaux : cela est du sans doute à ce qu’il s’oxyde facilement. Son introduction dans ce pays remonte bien avant l’époque de Moïse ; elle doit être fort ancienne, puisque des morceaux de fer ont été constatés dans la maçonnerie des grandes pyramides. Saint John Vincent Day,