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FEMME


ceau de la main droite et se rend compte du résultat qu’elle obtient à l’aide d’un miroir qu’elle a dans sa main gauche (fig. 640). Les miroirs métalliques ont, en effet, dès la plus haute antiquité, servi à la toilette féminine, et nous voyons dans l’Exode que les filles d’Israël en avaient emporté un grand nombre d’Egypte. Exod., xxxviii, 8 (mare’ôt). Voir Miroir. Il est probable que les femmes de haut rang ne se contentaient pas de se peindre les yeux ; elles devaient connaître la pratique, de nos jours universelle en Orient, de se peindre les ongles, la paume des mains et la plante des pieds en rouge à l’aide du henné. Cant., i, 14. Cf. Deut, xxi, 12 ; II Sam. (Reg.), xix, 24. Voir Henné. Elles prenaient enfin des bains et se parfumaient, comme Ruth, iii, 3 ; Bethsabée, II Reg. (Sam.), xi, 2 ; Judith, x, 3 ; Susanne, Dan., xiii, 17 ; cf. Ezech., xxiii, 40. Voir N. G. Schrœder, Commentarius philologico - criticus de vestitu mulierum liebrsearum, in-4°, Liège, 1745 ; A. Th. Hartmann, Hebrâerin am Putztische, 3 in-12, Amsterdam, 1809-1810 ; H. Weiss, Kostûmkunde, 2 in-8°, Stuttgart, 1881, t. i, p. 136-161. VI. Occupations des femmes. — La principale devait consister à prendre soin du ménage, pour employer une expression moderne qui résume tout. Tit., ii, 5. Elles devaient donc vivre surtout chez elles, c’est pourquoi le Psalmiste lxviii (lxvii), 13, les désigne par la périphrase nevat baytf, ci l’habitante de la maison. » Cf. II Mach., iii, 19. Il leur fallait moudre le blé, faire cuire le pain, I Reg. (Sam.), viii, 13 ; préparer les repas, Gen., xviii, 6 ; II Reg. (Sam.), xiii, 6, 8 ; Prov., xxxi, 5 ; Jer., vu, 18 ; aller puiser l’eau à la fontaine. Gen., xxiv, 11, 15-20 ; I Reg. (Sam.), ix, 11 ; Joa., iv, 7, 28. Le temps qui leur restait était employé à filer, Prov., xxxi, 19 ; à tisser, Prov., xxxi, 13, 22 ; Tob., ii, 19 ; cf. Jud., xvi, 13-14 ; II (IV) Reg., xxii i, 7, et à coudre, Act., ix, 39 ; elles fabriquaient non seulement leurs propres vêtements, mais aussi la plupart de ceux des hommes. I Reg. (Sam.), n, 19 ; Prov., xxxi, 21. Les plus habiles ou les plus actives d’entre elles faisaient des tuniques et des ceintures pour les vendre. Prov., xxxi, 24. Au commencement du christianisme, nous voyons dans les Actes, ix, 39, Tabitha, le prototype des futures dames de charité, travailler à Joppé (Jaffa) pour habiller les pauvres. Dès l’époque mosaïque, des femmes pieuses donnent leurs soins aux lieux saints, Exod., xxxviii, 8 ; I Sam. (Reg.), n, 22 ; cf. Luc, ii, 37, les tenant sans doute en état de propreté, confectionnant, lavant, repassant les vêtements sacrés, etc. Voir F. de Hummelauer, Comm. in lib. Samuelis, 1886, p. 50-51. — Dans le désert du Sinaï, les plus adroites avaient filé et tissé des étoffes précieuses pour le tabernacle. Exod., xxxv, 25-26. Ce sont elles qui avaient dû exécuter aussi les broderies. Cf. Exod., xxvi, 36 ; xxviii, 39. — À l’époque patriarcale, les jeunes filles gardaient les troupeaux, Gen., xxix, 9 ; Exod., ii, 16, et il y en eut toujours sans doute qui continuèrent à le faire dans la suite. Les maîtresses de maison surveillaient et gouvernaient leurs servantes. I Reg. (Sam.), xxv, 42 ; Ps. cxxii (cxxiii), 2 ; Prov., xxxi, 15. — Quelques femmes eurent des occupations de plus grande importance. Sous les rois, les reines, comme épouses et surtout comme mères, eurent souvent une grande influence. Jézabel, I (III) Reg., xviii, 13 ; xxi, 25, et Athalie, II (IV) Reg., xi, 3, exercèrent un véritable pouvoir. On peut dire, il est vrai, que ces deux princesses furent exceptionnellement ambitieuses et habiles ; mais le titre de gebirdh, « la puissante, » donné officiellement à la reine-mère, et le soin avec lequel l’historien sacré mentionne le nom de la plupart d’entre elles, montrent bien qu’elles avaient grand crédit. I (III) Reg., ii, 19 ; xv, 13 ; II (IV) Reg., x, 13 ; xxiv, 12 ; Jer., xiii, 18 ; xxix, 2. La femme ne doit pas d’ailleurs chercher à dominer son mari. Is., iii, 12 ; Eccli., ix, 2 ; xxv, 30, etc.

— Certaines femmes se distinguèrent par leur esprit naturel, et aussi par une certaine éducation. Débora,

l’auteur du beau cantique sur la défaite de Sisara, dont le souffle poétique est si vif, Jud., v ; Anne, mère de Samuel, qui remercie Dieu de lui avoir donné un fils, en un langage que devait reproduire plus tard en partie la Sainte Vierge dans son Magnificat, I Reg. (Sam.), ii, 1-10 ; Luc, i, 46-55, devaient avoir reçu une certaine formation littéraire. — Du reste, à toutes les époques, par suite de circonstances diverses, indépendamment des reines, un certain nombre de femmes jouèrent un rôle plus ou moins considérable dans les affaires publiques, telles que Débora, juge d’Israël, col. 1331. Quelquesunes sont qualifiées de prophétesses : Marie, sœur de Moïse, Exod., xv, 20 ; Holda, qui répond au nom de Dieu aux principaux de Jérusalem sous le règne de Josias, II (IV) Reg., xxii, 14-20 ; Anne, fille de Phanuel, qui annonçait dans le Temple de Jérusalem la venue du Messie, Luc, ii, 36-38 ; les quatre filles de Tévangéliste Philippe, à Césarée. Act., xxi, 8. Cf. I Cor., xi, 5. Noadia, qui avait cherché avec d’autres à empêcher Néhémie de relever les murs de Jérusalem, est aussi appelée nebi’àh, « prophétesse » (Vulgate : « prophète » ). — Les Livres Saints, en particulier les livres sapientiaux, relèvent souvent (en opposition avec la femme méchante, Prov., xix, 13 ; xxi, 9, 19 ; xxx, 23 ; Eccli., xxv, 17, 36, etc. ; cf. Eccle., vii, 29 ; Sap., iii, 12) le mérite d’une bonne maîtresse de maison, qui remplit fidèlement ses devoirs d’épouse et de mère. Prov., xi, 16 ; xii, 4 ; xiv, 1 ; xviii, 22 ; xix, 14 ; xxxi, 10-31 ; Mal., ii, 14-15 ; Eccli., xxv, 11 ; xxvi, 1-4, 16-24 ; xxxvi, 24-27, etc. Le rôle de la mère était d’autant plus important, que, pour éviter les scènes de discorde et de jalousie, les frères et les sœurs d’un même père ne demeuraient pas ordinairement tous ensemble ; les enfants d’une même mère vivaient séparément avec elle, et c’était elle qui les élevait et qui les formait. Voir Enfant, col. 1788. — Nous voyons par plusieurs passages des Écritures que certaines femmes s’adonnaient volontiers à la magie et à la sorcellerie. I Reg. (Sam.), xxviii, 7 (voir Évocation des morts, col. 2129). Dieu, dans l’Exode, xxii, 18, ordonne de mettre à mort la kassêfâh, « celle qui s’adonne à la divination » (Septante : <pocpu.axoii ;  ; Vulgate : maleficos). Une prescription analogue se lit Lev., xx, 27. — Voir Courtisane, Enfant, Éducation, Fille, Mariage, Veuve, Vierge.

VII. Femmes mentionnées dans l’Écriture, d’après l’ordre alphabétique.

Abigaïl (1), femme de Nabal, puis de David. I Reg., xxv, 3, etc.

Abigaïl (2), fille de Naas. II Reg., xvii, 25, etc.

Abihaïl (1), femme d’Abisur. I Par., ii, 29.

Abihaïl (2), femme de Roboam. II Par., xi, 18.

Abisag la Sunamite, servante de David devenu vieux. III Reg., i, 3, etc.

Abital, femme de David. II Reg., iii, 4.

Achinoam (1), femme de Saûl. I Reg., xiv, 30.

Achinoam (2), une des femmes de David, mère d’Amnon. I Reg., xxv, 43, etc.

Achsa (ou Axa), femme d’Othoniel. I Par., ii, 49.

Ada (1), première femme de Lamech, mère de Jabel et de Jubal. Gen., iv, 19, etc.

Ada (2), femme d’Ésaù. Gen., xxxvi, 2, etc.

Adultère (Femme). Joa., viii, 3, etc. Voir col. 2199.

Agar, servante de Sara, mère d’Ismaël. Gen., xvi, 1, etc.

Aggith (ou Haggith), femme de David. I Par., iii, 2.

Amital, femme du roi Josias. IV Reg., xxxiii, 31, etc.

Anne (1), mère de Samuel. I Reg., i, 2, etc.

Anne (2), femme de Tobie. Tob., i, 9, etc.

Anne (3), femme de Raguël. Tob., vii, 2, etc.

Anne (4), fille de Phanuel. Luc, ii, 36.

Antiochide, concubine d’Antiochus IV Épiphane. II Mach., iv, 30.

Appia, femme de Philémon ( ?). Philem., 2.

Asalelphuni, fille d’Étam. I Par., iv, 3.