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FAULX — FAUNES


ligones, « houes, hoyaux. » — Nous ignorons quelle était la forme de l’instrument tranchant nommé mazmêrôt. C’était ou une espèce de serpette ou une espèce de cisailles. Cf. mezammérét, mezammerôf, qui signifie l’instrument dont on se servait pour moucher le chandelier à sept branches. I (III) Reg., vii, 50 ; Il (IV) Reg., xii, 14 ; II Par., iv, 22 ; Jer., lii, 18. II. Forme. — Les faulx et les faucilles dont se ser 632. — Faucille égyp- 633. — Faucille égyptienne a dents,

tienne. Tnèbes. D’après Tombeau de BéniHassan. D’après

Prisse d’ATesne, MonoChampolllon, Monuments de

ments égyptiens-pi. 41. l’Egypte, t. iv, pi. 400.

vaient les Hébreux pour moissonner (fîg. 628) ressemblaient à celles qu’on voit si fréquemment représentées sur les monuments égyptiens. Voir Agriculture, t. i, fig. 45, col. 277. Elles ne différaient guère de celles qui sont encore usitées de nos jours. Elles consistaient en une poignée et en une lame plus ou moins recourbée (fig. 629-632), quelquefois avec des dents comme celles d’une scie (fig. 633). Le manche consistait parfois en une pièce de bois attachée avec une corde ; d’autres fois l’instrument était d’une seule pièce. Quelques faucilles avaient une forme à peu près pareille à celle des faulx qui servent à nos faucheurs, mais elles étaient moins grandes. — La forme de la faulx chez les Romains nous est connue par plusieurs espèces de monuments, en particulier par les représentations de Kpo’vo ; ou Saturne, qui était figuré armé d’une faulx (fig. 634) pour personnifier le temps (Xpovoç), Macrobe, Satir., i, 7-8, et était, pour ce motif, surnommé porlefaulx, senex falcifer, dit Ovide, Fast., v, 627 ; Ibis, 216. On voit qu’elle avait un long manche droit. On en a trouvé de semblables sur les monuments égyptiens. A. Rich, Dictionnaire des antiquités, 1873, p. 259.

III. La faulx et la faucille dans l’Écriture. — 1° La grande faulx n’est mentionnée dans l’Ancien Testament qu’à l’époque des llachabées. Chez les anciens, on se servait quelquefois dans la guerre de chars armés de faulx. Il y en avait dans l’armée des Séleucides, et ils sont nommés II ilach., xiii, 2, âpaaT-^ opE-ivosdpa, currus cuin falcibus. Voir Char, col. 576. La Vulgate en attribue aussi, mais à tort, aux Philistins, Jud., i, 19, et aux Chananéens du nord, Jud., iv, 3, 13 : ces peuples avaient seu C34. — Faulx de Saturne.

Camée. D’après Smith, Dictionary o/ Greeh and Roman antiguities, 3 S èdit., 1890, t. i, p. 519.

lement des chars garnis de fer. Voir Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iii, p. 13-14.

— 2° La faucille à moissonner est nommée — 1. dans deux passages du Deutéronome, /.termes, xvi, 9 ; xxiii, 26 ; et maggâl, dans Jer., L, 16 ; Joël, m (iv), 13. — 2. Dans le Nouveau Testament, nous lisons, Marc, iv, 20 : « Quand [le froment] a produit son fruit, on y met aussitôt la faucille (SpÉisavov, falcem), parce que la moisson est venue. »

— 3. Saint Jean, à Patmos, voit quelqu’un semblable au Fils de l’homme ayant à la main une faulx tranchante (SpÉTrctvov o£-j, falcem acutani), qui lui sert à moissonner la terre, Apoc, xiv, 14-16, et, 17-19, il voit un autre ange ayant le même instrument, avec lequel « il vendange la vigne de la terre ». La faulx est ici le symbole de la puissance de Dieu (S. Grégoire le Grand, Mot : in Job., xxxiii, 11, t. lxxvi, col. 685) jugeant à la fin des temps les hommes, figurés par le blé et les raisins murs. Celte image devait être familière aux païens convertis au christianisme, qui étaient accoutumés à voir le Temps ou Saturne représenté avec une faulx à la main pour faucher tout sur la terre. F. Vigouroux.

FAUNE DE LA BIBLE. Voir t. i, Animaux, col. 603, et Béte, col. 1643.

    1. FAUNES##

FAUNES (Vulgate : fauni), divinités des champs dérivées du personnage mythologique Faunus, père de Latinus, roi du Latium (fig. 635). Identifiés de bonne heure avec les panes, dérivés de Pan, dieu des forêts, ils furent représentés avec des cornes et des pieds de chèvres. Le dieu Faunus s’appelait aussi Fatuus.

— Il n’est question de faunes que dans la Vulgate, pourtraduire le mot’iyyim dans le texte suivant de Jérémie, L, 39 : « C’est pourquoi les siyyîm y habiteront avec les’iyyim. » Le prophète parle de la désolation de Babylone ruinée et réduite à l’état de désert. Il en caractérise l’abandon en faisant de ce lieu le séjour des siyyîm, bêtes sauvages habitant les déserts, et des’iyyim, qui ne sont autres que les chacals. Cf. col. 474-476. Les Septante traduisent : « C’est pourquoi les fantômes (îvSi).u.a-- %) habiteront dans les îles. » Le mot’iyyim a aussi, en effet, le sens

d’  « îles », qui ne convient pas ici. On lit dans la Vulgate : « C’est pourquoi les dragons y habiteront avec les faunes des figuiers (faunis ficariis). » Saint Jérôme, qui, dans lsaïe, xiii, 22, a rendu’iyyim partante, « chouettes, » le rend ici par fauni ou fatui, selon les manuscrits. Bien entendu, les faunes ne sont pas pour lui des divinités, mais des espèces de bêtes dont il donne lui-même la description et qu’il ne distingue pas des satyres, êtres sauvages habitant les déserts et revêtus de formes étranges, « nez crochu, front armé de cornes, le bas du

635. — Le dlen Faunus. Bronze du Musée devienne. D’après Ed. Ton Sacken, Die antiken Bromen des MUnz-und Antiken - Cabinets In Wien, in-f », Vienne, 1871, pi. xxx, fig. 3.