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FAMILLE — FAMINE


active, xii, 4 ; xxvii, 23, vertueuse, xiv, 1, vrai trésor de la maison, xviii, 22 ; xxxi, 10, femme forte appliquée à tous les devoirs de son intérieur, xxxi, 10-31. Dieu seul peut préparer une telle épouse, et c’est à lui qu’il faut la demander, xix, 14 ; xx, 7. — L’enfant doit recevoir dans la famille les premières leçons de vertu, i, 8 ; iv, 1-3 ; vi, 20 ; x, 1 ; xv, 20. L’éducation qu’on lui donne doit être ferme ; c’est par la correction qu’on le rend meilleur, xiii, 24 ; xix, 18 ; xxii, 15 ; xxiii, 13. L’enfant se soumettra à cette discipline dans son intérêt, xxix, l, .et dans celui de sa famille, xxiii, 25 ; xxix, 17. Il ne voudra jamais manquer au respect envers ses parents, xix, 26 ; xx, 20 ; xxviii, 21. — L’esclave sera élevé sévèrement, xxix, 21, de manière qu’ensuite, par son intelligence, il serve la famille, xvii, 2, sans se révolter, xix, 10. — 2° D’après l’Ecclésiastique. — Le sage doit avant tout rechercher une épouse vertueuse, xxxvi, 23-26, car la mauvaise femme est une vraie calamité, xxv, 17-36 ; xxvi, 1-24. Le père doit avec soin veiller sur l’éducation de sa fille, xiii, 9-14, et en général de tous ses enfants, vii, 24-30 ; xxx, 1-13. Suivant l’éducation reçue, les enfants sont la honte, xxii, 3-5, ou la consolation de leurs parents, iii, 1-18. — Aux esclaves, il faut la bienveillance et la fermeté, xxxm, 25-33. — 3° D’après les Apôtres. — L’homme et la femme sont faits l’un pour l’autre, mais la prééminence appartient au premier dans la famille. I Cor., xi, 8, 9. La femme doit donc être soumise à son mari. Ephes., v, 22-24 ; Col., iii, 18 ; I Petr., iii, 1, 5, 6. Le mari et la femme doivent travailler réciproquement à leur sanctification. I Cor., vii, 14. Les parents amassent pour leurs enfants. II Cor., xii, 14. — Les enfants doivent l’obéissance à leurs parents, mais de leur côté les parents prendront soin de ne pas provoquer leurs enfants à la colère, par la manière dont il les traitent. Ephes., vi, 1-4 ; Col., iii, 20, 21 ; I Tim., iii, 4, 12 ; v, 4 ; ïit., ii, 4. La désobéissance des enfants caractérise les époques et les pays d’impiété. Rom., i, 30 ; II Tim., iii, 2. Voir Père, Mère, Enfant.

VII. La. sainte Famille. — Dans la sainte Famille de Nazareth, la hiérarchie familiale est d’autant plus frappante, qu’elle se base sur la fonction et non sur la dignité des personnes. Joseph, le moins parfait, commande à Marie et à Jésus, en tant qu’époux de Marie et de père adoptif de Jésus, tenant auprès de ce dernier la place du Père éternel. C’est à Joseph, chef de famille, que sont transmis les ordres divins, et c’est lui qui les met à exécution en vertu de son autorité paternelle. Matin., i, 20-24 ; Luc, il, 4, 5 ; Matth., ii, 13, 14, 19-23. C’est lui qui donne son nom à Jésus, Matth., i, 25, et Marie le nomme le premier et l’appelle père par rapport à son divin Fils. Luc, ii, 48.

— Marie accepte les devoirs de la maternité pour obéir au Seigneur. Luc, i, 38. C’est une épouse discrète, Matth., I, 18-20, obéissante et humble, Matth., i, 14, 21 ; Luc, n, 5, 6, une mère affectueuse et dévouée. Luc, ii, 35, 48.

— Jésus est un fils obéissant, Luc, ii, 51, qui honore son père adoptif en travaillant sous ses ordres au métier de charpentier, Matth., xiii, 55 ; Marc, vi, 3 ; Joa., vi, 42, et sa mère en opérant son premier miracle à sa prière. Joa., ii, 3-10. Cependant la seule parole qui nous ait été conservée de lui jusqu’à l’âge de trente ans a pour but de rappeler que les intérêts et les volontés de Dieu doivent commander la conduite de l’enfant avant les volontés et les intérêts des parents. Luc, ii, 49. Sur le point de mourir, il ne-laissera pas sa mère à l’abandon, mais la conliera au disciple qu’il aime le mieux. Joa.,

xix, 20, 27.

H. Lesêtre.
    1. FAMINE##

FAMINE (hébreu : rà’ûb et re’àbôn ; Septante : hu.6c ; Vulgate : famés), manque d’aliments dans un pays ou dans une ville.

1. Famines dans l’histoire des Hébreux. — La famine était un phénomène fréquent chez la plupart des peuples anciens, comme elle l’est encore aujourd’hui dans les

pays où les communications ne sont pas assez faciles ni le commerce assez actif pour le transport des vivres, quand les récoltes du pays lui-même ont fait défaut. — 1° Les famines naturelles. — Une sécheresse trop prolongée a toujours amené la disette en Palestine. Les livres historiques et prophétiques y font souvent allusion. Cf. en particulier la parabole de l’enfant prodigue. Luc., xv, 14, 17. — Au temps d’Abraham, une famine sévit ainsi dans la terre de Chanaan et obligea le patriarche à se rendre en Egypte. Gen., xii, 10 ; Judith, v, 9. Voir t. i, col. 76. L’Egypte a toujours été regardée dans l’antiquité comme un grenier d’abondance où chacun venait puiser. Aussi, quand une nouvelle famine se produisit du temps d’Isaac, il fallut un avertissement particulier du Seigneur pour empêcher ce patriarche de descendre en Egypte. Gen., xxvi, 1, 2. — Mais des famines pouvaient se produire en Egypte comme en Chanaan, par suite de l’irrégularité des saisons. C’est ce qui arriva au temps de Joseph. Il expliqua au pharaon le songe qu’il avait eu : sept vaches grasses, représentant sept années d’abondance, et sept vaches maigres, représentant sept aimées de disette. Gen., xii, 25-31. L’événement arriva comme Joseph l’avait annoncé. Gen., xli, 54-57. Sept années consécutives de famine ne sont pas impossibles en Egypte, et il n’est pas nécessaire de prendre ici le chiffre sept dans un sens indéfini ou symbolique. Une inscription attribuée à un roi de la IIIe dynastie, Zoziri, mais en réalité fabriquée sous Osortésen III, qui appartenait à la XII 8, fait ainsi parler le prince à propos de la famine en Egypte : « Je suis accablé de douleur pour le trône même et pour ceux qui résident dans le palais ; mon cœur s’afilige et souffre grandement, parce que le Nil n’est pas venu en mon temps durant huit années. Le blé est rare, les herbages manquent et il n’y a plus rien à manger. Quelqu’un appelle-til ses voisins au secours, ils s’empressent de n’y point aller. L’enfant pleure, le jeune homme s’agite, le cœur des vieillards est désespéré ; les jambes repliées, accroupis à terre, les mains croisées, les courtisans sont à bout de ressources. Les magasins qui jadis étaient bien garnis de provisions, l’air seul y entre à présent, et tout ce qui s’y trouvait a disparu. » Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1895, t. i, p. 240. Ovide, De art. amat., i, 647-648, mentionne une famine de neuf ans sur les bords du Nil. On en cite une autre de sept ans, en 1064-1071. La disette a pour cause en Egypte l’insuffisance de la crue du Nil. Au-dessous de treize coudées de cinquante-quatre centimètres, les eaux ne peuvent inonder et fertiliser le pays, et la famine est inévitable. Aussi, aujourd’hui encore, on observe avec anxiété la montée des eaux, et l’on ne se réjouit que quand le minimum indispensable est dépassé. Cf. Maspero, Histoire ancienne, 1. 1, p. 2 i. Dans un tombeau situé àEl-Kab, on a trouvé une autre inscription dans laquelle un Égyptien, nommé Baba, raconte qu’une famine survint de son temps pendant beaucoup d’années ; mais qu’il avait pris ses précautions, et qu’il réussit à nourrir ses cinquante-deux enfants. Cf. Brugsch, Histoire de l’Egypte, trad. franc., 2e édit., t. i, p. 176 ; Yigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. ii, p. 172-178. La famine prédite par Joseph ne se lit pas sentir en Egypte seulement ; elle sévit dans tous les pays voisins. Aussi Jacob, apprenant qu on avait fait des provisions en Egypte, y envoya ses fils une première fois, Gen., xlii, 2-5, et une seconde. Gen.. xliii, 1, 2, 15 ; Ps. civ’cv), 16 ; Act., vu, 11. Jacob se décida ensuite à aller retrouver son fils Joseph, quand il y avait encore cinq ans de famine à subir. Gen., xlv, 11 ; xlvii, 4. — Une famine désola de nouveau le pays de Chanaan au temps des Juges et obligea Élimélech et sa femme Noémi à se réfugier dans le pays de Moab. Ruth. i, 1. — Il y eut une famine de trois ans sous David, pour punir les fautes de Saùl et des siens. II Reg., xxi, 1. — Après le dénombrement de son peuple,