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FACE — FALACHA (VERSION) DE L’ANCIEN TESTAMENT

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d’où dépendent le bonheur et le salut de l’homme. C’est en ce sens qu’on cherche la face du Seigneur, I Par., xvi, 11 ; Ps. xxiv (xxiii), 6. Le Seigneur la cache, quand il permet l’épreuve, Job, xiii, 24, ou la montre quand il intervient pour sauver et combler de ses bénédictions. Ps. iv, 7 ; xxxi (xxx), 17 ; lxxx (lxxix), 4, 8, etc. — 3° Voir la face de Dieu sur la terre, c’est entrer avec Dieu dans un rapport plus étroit, être l’objet d’une faveur surnaturelle. Gen., xxxii, 30 ; Job, xxxiii, 26 ; Ps. xvii, 15, etc. Cf. Matth., v, 8. — Mais telle est la majesté de Dieu, que l’homme ne pouvait voir sa face, c’est-à-dire entrer en rapport trop intime avec lui, en èlre favorisé d’une manifestation trop directe, sans en mourir. Exod., xxxiii, 20, 23 ; Is., vi, 5, etc. — 4° L’homme ne verra distinctement la face de Dieu que dans l’autre vie, I Cor., xiii, 12, où les anges la contemplent déjà. Is., lxiii ; 9 ; Matth., xviii, 10. — 5° Pendant que le Fils de Dieu était sur la terre, sa face humaine a resplendi à la transfiguration, Matth., xvii, 2 ; elle a été prosternée à terre durant l’agonie, Matth., xxvi, 39, voilée, souffletée, souillée au cours de la passion. Marc, xiv, 65 ; Matth., xxvi, 67 ; Luc,

xxii, 64.

H. Lesêtre.
    1. FAGIUS Paul##

FAGIUS Paul, dont le vrai nom était Buchlein, hébraïsant calviniste, né en 1504 à Reinzabern, dans le Palalinat, mort à Cambridge le 13 novembre 1549, fit ses humanités à Heidelberg et étudia la théologie à Strasbourg, où il apprit l’hébreu sous le célèbre Wolfgang Capiton. Maître d’école, puis ministre à Isny, en Souabe, il put, grâce à la générosité d’un riche marchand de cette ville, établir une imprimerie, où il publia plusieurs ouvrages hébreux qui le firent connaître. Bientôt on lui offrit divers emplois ; il fut ministre à Constance, puis à Strasbourg, où il enseigna en même temps l’hébreu. L’électeur palatin Frédéric II l’appela à Heidelberg pour réorganiser l’université de cette ville ; il ne tarda pas à rentrer à Strasbourg, mais au commencement de l’année 1549 il dut quitter définitivement cette ville, pour avoir refusé de souscrire à V Intérim. Cramner, qui l’appelait en Angleterre, lui fit donner une chaire à l’université de Cambridge. Voici les principaux ouvrages de ce théologien : Liber Thesbitis a doctissimo hebrœo Elija Levita germano grammatice elaboratus, per P. Fagium latinitate donatus, in-4°, Isny, 1511 (pour l’aider dans les travaux de son imprimerie, Fagius avait fait venir près de lui, à Isny, le rabbin Elie Levita, un des plus célèbres hébraïsants du xvi s siècle) ; Commentarius H. David Kimchi in X primos Psalmos Davidicos cum versione latina, in-f°, Isny, 1541 ; Sententise vere élégantes, pis. mirasque veterum sapientium Hebrœorum in latinum versse scholiisqueillustratse, in-4°, Isny, 1541 ; Exegesis sive expositio dictionum hebraicarum litteralis et simplex in quatuor priora capita Geneseos, in-4°, Isny, 1542 (cet ouvrage a été réimprimé dans le t. i des Critici sacri) ; Tobias hebraicus, ut is adhuc hodie apud Judxos invenitur, omnia ex hebrœo in latinum translata, in-4°, Isny, 1542 ; Translationum prmcipuarum Veteris Testamenti inter se variantium collalio, in-4°, Isny, 1543 (voir Critici sacri, t. i) ; Prima iv capita Geneseos hebraica cum versione germanica, hebraicis tamen characteribus exarata, una cum succinctis scholiis et ratione legendi hebrseo-germanico, in-4°, Constance, 1543 ; Paraphrasis Onkeli chaldaica in Sacra Biblia, ex chaldgso in latinum fidelissime versa : additis in singula fere capita succinctis annotationibus, in-f°, Strasbourg, 1546. Les annotations ont été reproduites dans le t. i des Critici sacri. — Voir De vita, obitu, combustione et restitulione Martini Buceri et P. Fagii, in-8°, Strasbourg, 1562 ; J. W. Feuerlin et Ch. Seyfried, Testamen historicum de vita et meritis P. Fagii, in-4°, Altorꝟ. 1736 ; Dupin, Bibliotlièque des auteurs séparés de l’Église romaine du xvi’siècle, 1713, t. i, p. 99. B. IIeltoebize.

FAIM (hébreu : kâfân, Job, xxx, 3 ; Septante : ).t[j.ôç ; Vulgate : famés), besoin de manger, qui devient de plus en plus impérieusement douloureux, à mesure qu’on attend davantage. Voir Famine. — 1° La faim corporelle.

— Au désert, les Hébreux se plaignent d’avoir été tirés d’Egypte, où abondaient la viande et le pain, et ils reprochent à Moïse de vouloir les faire mourir de faim. C’est alors que le Seigneur leur envoie les cailles et la manne. Exod., xvi, 3 ; Deut., viii, 3. — Les mendiants nomades sont « desséchés par la misère et la faim », kàfàn, Job, xxx, 3, mot poétique qui se lit aussi v, 22. — Les Apôtres ont faim un jour de sabbat et se mettent à manger des épis dans le champ qu’ils traversent. Matth., xii, 1-3 ; Marc, ii, 23-26 ; Luc, vi, 1-3. — Notre -Seigneur a faim après son jeune de quarante jours au désert. Matth., iv, 2 ; Luc, iv, 2. — Il a encore faim, quand il cherche des fruits sur le figuier stérile. Matth., xxi, 18 ; Marc, xi, 12. — Saint Pierre a faim quand il a sa vision à Joppé. Act, x, 20. — Cette faim n’existe pas au ciel. Apoc, vii, 11. Cf. Ps. l (xlix), 12. — 2° Ses causes. — La faim a pour causes parfois la persécution, II Reg., xvii, 29 ; I Cor., iv, 11 ; II Cor., xi, 27 ; Phi]., iv, 12 ; ainsi Jérémie, xxxviii, 9, est jeté dans une citerne pour y périr de faim ; d’autres fois la paresse de l’homme, Prov., xix, 15 ; le plus souvent la justice de Dieu, qui punit les méchants. Deut., xxxii, 24 ; Job, v, 5 ; xviii, 12 ; Jer., xi, 22 ; Lam., v, 10. Miellée, vi, 14, dit à l’impie : « Au dedans de toi sera la faim, » yésah, littéralement le vide du ventre, l’inanité. Pour châtier les Israélites, Dieu leur envoie la faim, Am., iv, 6, niqqdyôn, littéralement « la pureté des dents », qui se produit quand on n’a rien à manger. — 3° Ses effets. — La faim est une mauvaise conseillère ; elle fait murmurer contre Dieu, Is., viii, 21, et porte à voler. Prov., vi, 30. Celui qui a faim rêve qu’il mange, mais se réveille l’estomac vide. Is., xxix, 8. La faim n’empêche pourtant pas de servir Dieu. Rom., vm, 35. — 4° Son soulagement. — 1. Par la providence de Dieu, qui ne laisse pas le juste souffrir de la faim, Prov., x, 3 ; Ps. xxxiii, 10, 11 ; xxxvi, 25, ou qui l’en délivre. Ps. xxxii, 19 ; xxxvi, 19 ; evi, 9 ; cxlv, 7 ; Job, v, 20, 22 ; Luc, i, 53. — 2. Par la charité des hommes. C’est mal de refuser le pain à l’affamé. Job, xxii, 7. Le Seigneur tient pour faite à lui-même la charité exercée envers celui qui a faim. Matth., xxv, 35-44. Il faut donc donner à manger à ceux qui ont faim, même à ses ennemis. Tob., i, 20 ; iv, 17 ; Prov., xxv, 21 ; Eccli., iv, 2 ; Is., lviii, 7, 10 ; Jer., xxxi, 25 ; Ezech., xviii, 7, 16 ; Rom., xii, 20. — 5° La faim spirituelle. — Isaïe, xlix, 10, prédit que dans le nouveau royaume d’Israël, c’est-à-dire dans l’Eglise, on n’aura ni faim ni soif, parce que toutes les grâces y seront distribuées en abondance. — Ames, vm, 11, annonce que, pour le châtiment de son peuple, Dieu va envoyer « la famine dans le pays, non la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre la parole du Seigneur ». — Le Sauveur proclame « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés », Matth., v, 6 ; Luc, vi, 21 ; mais malheureux, au contraire, ceux qui se croient rassasiés, parce qu’ils auront faim. Luc, vi, 25. Les premiers, en effet, désirent humblement ce qu’ils ne croient pas encore assez posséder ; les seconds ont l’orgueil de sroire qu’il ne leur manque rien. Cf. Apoc, iii, 17. — NotreSeigneur déclare que celui qui vient à lui n’aura plus faim, Joa., vi, 35, parce qu’il trouvera en lui l’abondance de tous les biens spirituels. L’auteur de l’Ecclésiastique, xxiv, 29, avait dit, en parlant de la Sagesse : oc Ceux qui me mangent auront encore faim, » parole qui se concilie bien avec la précédente, puisqu’il est dans la nature des biens spirituels, en cette vie, de satisfaire et à la fois

d’activer les désirs de l’âme.

H. Lesêtre.
    1. FALACHA##

FALACHA (VERSION) DE L’ANCIEN TESTA MENT. — Il existe dans les régions montagneuses de