Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1122

Cette page n’a pas encore été corrigée

F

F. Voir PilÉ, Pé.

FABLE. Voir Apologue, t. i, col. 778.

    1. FABRICIUS Jean Albert##

FABRICIUS Jean Albert, luthérien, né à Leipzig le Il novembre 1C68, mort à Hambourg le 30 avril 1736. Il commença par étudier la médecine, qu’il abandonna bientôt pour la théologie. À Hambourg, il devint le bibliothécaire de Jean Frédéric Mayer, savant pasteur de cette ville, où Fabricius obtint la chaire d’éloquence et de philosophie. Il put alors s’abandonner entièrement à ses travaux littéraires, et à l’abri du besoin, grâce aux générosités du sénat de Hambourg, il refusa de quitter cette ville, malgré les offres brillantes qui lui étaient faites de divers côtés. Parmi ses nombreux écrits : Codex apoeryphus Novi Testamenti eollectus, castigatus, testimoniisque, censuris et animadversionibus illustratus, 2 in-8°, Hambourg, 1703-1719 ; Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti seu pseudepigrapha Testamenti Veteris, sive scripta sanctis patriarcharum ac prophetarum nominibus temere supposita ; eollectus, castigatus, testimoniisque censuris et animadversionibus illustratus, 2 in-8°, Hambourg, 1713 ; une seconde édition augmentée en 2 in-8°, Hambourg, 1723 ; Votum Davidicum : Cor novum créa in me Deus, a centum quinquaginta amplius metaphrastis expressum, carminé hebraico, greeco, latino, gerrnanico, etc. Prœmissus est elenchus, subjunctaque brevis notifia alphabetica metaphrastarum qui Psalmos vel universos vel nonnullos per linguas sive idiomata amplius viginti versibus reddiderunt, in-4<>, Hambourg, 1729 ; Bibliotheca antiquaria sive introductio in notitiam Scriptorum qui antiquitates hebraicas, grsecas, romanas et cliristianas scriptis illitstraverunt, in-4°, Hambourg, 1713. Dans sa Bibliotheca grseca, dont la meilleure édition fut publiée en 14 in-4°, à Hambourg, 1718-1754, nous signalerons les dissertations suivantes : De versionibus grsecis librorum Veteris Testamenti, t. iii, p. (558 ; De Jesu Sirachide et aliis scriptoribus sacris qui non fuere in canone hebrseorum primorumve christïanorum, t. iii, p. 718 ; De Sacris Libris Novi Fœderis, t. iv, p. 755 ; De catenis Patrum grœcorum in Sanctse Scriptural libros, t. viii, p. 037. — Voir S. Reimar, Commentarius de vita et scriptis J. A. Fabricii, in-8°, Hambourg, 1737 ; De vita et scriptis J. A. Fabricii, en tête de l’édition de la .Bibliotheca latina de cet auteur, 6 in-8°, Florence, 1858.

B. IIeurtebize.

FACE (hébreu : pdnim, mot qui n’est employé qu’au pluriel ; Septante : ïipoaaraov ; Vulgate : faciès, vultus), visage de l’homme.

I. La face de l’homme. — 1° C’est sur la face que se Teflètent les sentiments du cœur, Gen., xxxi, 2 ; Eccli., xm. 31, etc. ; la joie et la tristesse, Gen., xl, 7 ; I Reg., i, 18 ; Prov., xv, 13 ; Ecole., vii, 3 ; Il Esdr., ii, 2, 3 ; Eccli., xxv, 24, etc. ; la honte. Ps. lxix (lxyiii), 8 ; ixxxm (lxxxii), 17, etc. — 2° Comme c’est au visage qu’on reconnaît la personne, la face est souvent prise

en hébreu pour la personne elle-même. Ps. xlii (xli), 6, 12 ; XLin (xlii), 5 ; lxxxiii (lxxxii), 10 ; Is., iii, 15 ; etc. — a Voir la face » de quelqu’un, c’est le regarder avec un sentiment d’affection ou de respect pour sa personne. Gen., xxxii, 20 ; xlvi, 30 ; II Reg., iii, 13 ; II Par., IX, 23, etc. — Il est à remarquer que le grec Trpôcw^ov prend aussi quelquefois ce sens de « personne ». I Thess., il, 17 ; Polybe, VIII, xiii, 5 ; XII, xxvii, 10, etc. — 3° La Sainte Écriture se sert de plusieurs locutions dans lesquelles entre le mot « face » avec un sens particulier. Voir, parler, connaître, juger « face à face », c’est voir et connaître directement, sans voile, Gen., xxxii, 30 ; Deut., xxxiv, 10 ; Jud., vi, 22 ; I Cor., xiii, 12, parler et juger sans intermédiaire. Exod., xxxiii, 11 ; Ezech., xx, 35, etc. — Faire une chose « à la face » de quelqu’un, c’est agir vis-à-vis de lui avec effronterie, Job, i, 11 ; ii, 5 ; Is., lxv, 3, ou sans crainte d’être démenti. Job, xiii, 15 ; xvi, 8 ; Os., v, 5 ; vii, 10 ; Gal., ii, 11, etc. — « Tourner la face vers quelqu’un, » c’est avoir pour lui des sentiments tantôt bienveillants, III Reg., ii, 15, tantôt malveillants. Ezech., xxix, 2, etc. — « Tourner la face vers un lieu, » c’est s’efforcer de l’atteindre. Gen., xxxi, 21 (hébreu : il mit sa face vers la montagne de Galaad) ; IV Reg., xii, 18 ; Jer., xlii, 15 ; Luc, ix, 53 : « Il avait la face de quelqu’un qui va à Jérusalem. » — « Mettre sa face sur quelqu’un » se prend toujours en mauvaise part. Lev., xx, 5 ; Ps. xxxiv (xxxm), 17 ; Jer., xxi, 10 ; Ezech., xv, 7, etc. — « Tomber sur sa face, » c’est se prosterner à terre par respect ou par crainte. Lev., ix, 21 ; Num., xvi, 4 ; Ruth, ii, 10 ; Tob., xii, 16 ; II Reg., i, 2 ; III Reg., xvin, 39 ; Matth., xvii, G ; Luc, v, 12, etc.

II. La face de Dieu. — 1° Bans la Sainte Écriture, la face de Dieu ne désigne jamais autre chose que la personne même de Dieu. Job, i, 12 ; Ps. xxxi (xxx), 21 ; lxxx (lxxix), 17 ; lxxxix (lxxxvih), 15 ; cxxxix (cxxxviii), 7, etc. — Dans les inscriptions carthaginoises revient fréquemment, appliquée à la déesse Tanit, l’appellation de pen-Ba’al, « face de Baal. a Cette appellation s’appliquait primitivement à Baal considéré comme le dieu unique. Par la suite, Tanit, « face de Baal, » devint comme « une forme subjective de la divinité primitive, une deuxième personne divine, assez distincte de la première pour pouvoir lui être associée conjugalement, mais pourtant n’étant autre que la divinité elle-même dans sa manifestation extérieure ». De Vogué, Mélanges d’archéologie orientale, Paris, 1808, p. 55. Chez les Hébreux, l’expression « face du Seigneur », bien que figurée, n’a jamais désigné quelqu’un de distinct du Seigneur. On l’employait par respect, pour ne point multiplier l’appellation de la personne elle-même et donner une idée de la majesté souveraine de Jéhovah, si grand, si puissant, que sa face, comme son nom, sa main, etc., suffisent à accomplir des merveilles. Cf. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6 B édit., t. iv, p. 445. — 2° En conséquence, la face de Dieu est nommée quand on veut parler de la présence de Dieu : Samuel est élevé devant la face du Seigneur, I Rj ?g., ii, 18 ; de sa faveur, de son assistance,