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    1. ÉZÉGHIEL##

ÉZÉGHIEL (LE LIVRE D’) — ÉZEL (PIERRE D’)

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jardin de volupté », 27 a -32, 33. La messianité de ces prophéties est prouvée parles arguments ordinaires, c’est-à-dire par l’interprétation des Pères et des docteurs, par le contexte ou la matière inapplicable, totalement et strictement du moins, à Israël, et par l’analogie avec d’autres oracles certainement messianiques. En voir les preuves dans J. Knabenbauer, In Ezech., p. 371-374, et G. K. Mayer, Die messianischen Prophezieen, Vienne, 1864. — Insistons seulement un instant sur la dernière vision, le rétablissement du royaume de Dieu. XL-XLvni. Les uns, les Juifs et les rationalistes, l’entendent au sens littéral proprement dit ; plusieurs, du temple de Salomon, dont le prophète veut perpétuer l’image ; d’autres, du temple de Zorobabel, dont il trace par avance le plan strict et obligatoire ; les millénaristes, du temple, du culte, du pays, tels qu’ils existeront, selon eux, dans « le règne de mille ans ». Ils se trompent. Ils ont contre leur conception — 1. l’histoire et le texte : ces temples, ni le premier ni le second, ne répondent pas exactement à celui de la vision, et — 2. l’évidente irréalisation des détails, par exemple, xlvii, 1-12. Les autres, presque tous les catholiques, l’entendent au sens littéral improprement dit ou allégorique et figuré ; un petit nombre, partie au sens littéral, partie au sens spirituel ; la plupart, au sens littéral allégorique de l’Église et du royaume messianique, présenté dans des symboles au goût et selon le génie du prophète. Nommons entre autres saint Jérôme, In Ezech., t. xxv, col. 388 ; saint Éphrem (Syrien), ]n Ezech., XL, Op. syr., t. ii, p. 209. Le temple, dans cette doctrine, symbolise l’Église répandue par toute la terre, appelée « Maison de Dieu, » I Tim., iii, 15 ; « Édifice de Dieu, » I Cor., iii, 9 ; « Temple de Dieu, » 1 Cor., iii, 10 ; cf. vi, 19 ; Ephes., ii, 20-22 ; « Maison spirituelle, » I Petr., il, 5. Le culte rituel, les offrandes et les sacrifices sont la liturgie extérieure et la sainteté intérieure produite par la grâce et les sacrements. L’absence de grand prêtre, car il n’en est rien dit, répond à l’absence visible du prêtre invisible, le Christ, seul grand prêtre. Telle est par le sommet extrême la signification générale réelle de la vision. Poursuivre dans le menu détail cette réduction de symboles et de ligures n’est pas nécessaire : on pourrait aisément tomber dans l’arbitraire. Voir à ce sujet J. Knabenbauer, p. 500-526 ; R. Cornely, ii, 2, p. 454-458. Cf. S. Davidson, An Introduction to the Old Testament, Londres et Edimbourg, 1863, t. iii, p. 152-157 (rationaliste ) ; E. Ki’ihn, Ezechiel’s Gesicht vom Tempel der Vollendungszeit, dans Theologische Studien und Kritikev, t. lv, 1882, p. 001-088 ; J. J. Balmer-Rinck, Des Propheten Ezechiel Gesicht vom Tempel, in-8°, Ludwigsburg, 1858. VII. Bibliographie. — 1° De très savants rabbins ont commenté Ézéchiel. Indiquons entre aubes : Raschi, traduit en latin par Breilhaupt, 3 in-4°, Gotha, 1713 ; David Kimchi (Radak), Biblia rabbinica, 2 in-f », Bâle, 1618 ; Abarbanel, éditions de Pesaro’, 1520 ; d’Amsterdam, 1661 et 1685, in-f°. — 2° Les Pères ont moins écrit sur Ézéchiel que sur les autres grands prophètes. Pères grecs : Origène, Homélies (xix), t. xiii, col. 065-708 (traduites par saint Jérôme, t. xxv, col. 691-786) ; Selecta in Ezech., t. xiii, col. 768-828 ; Fragments d’un commentaire en vingt-cinq livres provenant des Chaînes grecques. S. Éphrem (Syrien), Explanatio in Ezech., Op. syr., t. ii, p. 165-202, cultive le sens littéral ; Théodoret, Commentarii in Ezech., t. lxxxi, col. 807-1256, s’attache aussi au sens littéral ; d’autres bons extraits sont entrés dans les Chaînes grecques.

— Pères latins : S. Jérôme, Commentarii in Ezech., t. xxv. col. 15-512, le maître excellent des interprètes qui suivirent ; S. Grégoire pape, Homiliarum in Ezech. libri duo (vingt-deux homélies allégoriques et morales), t. xxvi, col. 785-1072 ; Rhaban Maur, Commentarii in Ezech., t. ex, col. 493-1084 (vingt livres écrits à la prière de l’empereur Lothaire) ; Rupert de Deutz, In Ezech. propketam libri duo, t. clxvii, col. 1419-1498 ; Richard

de Saint-Victor, In visionem Ezech. ( vision des chérubins et du temple), t. exevi, col. 527-600. — 3° Les principaux interprètes d’Ézéchiel dans l’âge d’or de l’exégèse catholique sont : H. Pinto, Commentarii in Ezechielem, in-f », Salamanque, 1568, réimprimés cinq fois ailleurs ; P. Serrano, Commentarii in Ezechielem, Anvers, 1572 ; H. Prado et J. B. Villalpando, jésuites, In Ezechielem explanatio et Apparatus urbis ac templi commentariis et imaginibus illustratus, 3 in-f°, Rome, 1595-1604, travail immense, plein d’érudition, dont une juste appréciation, mérites et défauts, se lit dans J. Knabenbauer, In Ezech., p. 14 et 15 ; cf. H. Hurter, Nomenclator litterarius, Inspruck, 1873, t. i, p. 165 ; G. Sanctius, Commentarius in Ezechielem, in-f°, Lyon, 1612 ; J. Maldonat, Commentarius in quatuor prophetas…, Ezechielem, Paris, 1609. — 4° Les modernes ont bien mérité aussi du grand prophète. Interprètescatholiques : Trochon, Ézéchiel, Paris, 1897 ; Le Hir, Les grands prophètes, in-12, Paris, 1876 ; J. Knabenbauer, In Ezechielem, Paris, 1890, et Beitràge zur Wïtrdigung des Propheten Ezechiel, dans les Stimmen aus Maria-Laach, xvii, xviii, Fribourg, 1879-1880 ; le cardinal Meignan, Les prophètes d’Israël. Quatre siècles de lutte contre l’idolâtrie, Paris, 1892. — Interprètes non catholiques marquants : F. Hitzig, Der Prophet Ezechiel, Leipzig, 1847 ; Kliefoth, Dus Buch Ezechiel’s, 2 in-8°, Rostock, 1864 ; Hengstenber, Die Weissagungen des Prophet Ezechiel, Berlin, 1867, 1868 ; C. Fr. Keil, Der Prophet Ezechiel, 2e édit., Leipzig, 1882 ; J. Schrdder, Der Prophet Hesekiel, Bielefeld et Leipzig, 1873 ; R. Smend, réédition de Hitzig, Leipzig, 1880 ; C. II. Cornill, Der Prophet Ezechiel geschildert, Leipzig, 1882, et Das Buch des Propheten Ezechiel, Leipzig, 1886 ; H. Meulenbelt r De prediking van den profeet Ezechiel, 1888 ; P. Fairbairn, Ezechiel and the Book of his prophecy, 4e édit., Edimbourg, 1870 ; G. Currey, Ezekiel, in-8°, Londres, 1882 ; A. Bertholet, Das Buch Hesekiel, in-8°, Fribourg, Leipzig et Tubingue, 1897. Cf. Trochon, Ézéchiel, p. 1820 ; R. Cornely, Introductio, ii, 2, p. 402-465 ; J. Schroder, Hesekiel, p. 26-28. E. Philippe.

3. ÉZÉCHIEL, chef de la vingtième famille sacerdotale sous David. I Par., xxiv, 16. Dans la Vulgate, l’orthographe du nom est Hézéchiel.

4. ÉZÉCHIEL (hébreu : Yahàzî’êl ; Septante : ’A^ir’), ), père de Séchénias, qui fut un des Juifs qui revinrent delà captivité de Babylone avec Esdras. I Esdr., viii, 5. Dans la Vulgate comme dans l’hébreu, on lit : « Des fils de Séchénias, le fils d’Ézéchiel ; » construction qui suppose l’omission d’un nom propre. Les Septante nous montrent que c’est le nom de famille qui a été omis : ’Arco Tôiv ulwv Za9xr] ; Ssxévttxi ; uîô ; ’AÇi-qX. Cf. III Esdr., vin, 32.

    1. ÉZÉCIAS##

ÉZÉCIAS (hébreu : Hizqiyyàh ; Septante : ’EÇexfoeç), ancêtre du prophète Sophonie, i, 1. Voir Ézéchias 4, col. 2148.

ÉZEL (PIERRE D’) (hébreu : hâ-ébén hâ-Ézél ; Septante : Codex Vaticanus, to’Epyào èxsîvo ; Codex Alexandrinus : k’p-pv ; Vulgate : lapis cui nomen est Ezel), pierre près de laquelle se tenait David le jonr où, d’après un signe convenu, Jonathas, en lançant des flèches, lui lit connaître les sentiments de plus en plus haineux de Sa ii 1 contre lui. I Reg., xx, 19. Le même endroit est mentionné plus loin, ꝟ. 41, mais sous une formule tout à fait vague et obscure : mc-’ésél han-négéb, « d’auprès du midi ; » Vulgate : de loco qui vergebat ad austrum, « du lieu qui regardait le midi. » Les Septante ont mis, comme plus haut (avec un À au lieu d’un E), àirb xo0’Apyàô. Il est donc probable que, dans un cas pour’ébén, et dans l’autre pour négéb, ils ont lu’argôb, « monceau de pierres. » Voilà pourquoi Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sa-