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ÉVÊQUE — ÉVERGËTE


377 ; saint Irénée, Contr. hœr., iii, 3, t. vii, col. 848 ; dans Eusèbe, H. E., v, 6, t. xx, col. 445 ; Denys de Corinthe, dans Eusèbe, H. E., iv, 23, t. xx, col. 384 ; Eusèbe, Chron. arm., ann. 43, 62, t. six, col. 539, 553 ; H. E., il, 24, t. xx, col. 205, remontent en effet jusqu’aux Apôtres. Aussi « vers le milieu du IIe siècle, nous trouvons l’épiscopat fonctionnant partout ; il y a des évêques à Rome, à Lyon, à Athènes, à Corinthe, à Smyrne, à Sardes, à Iliérapolis, dans toute l’Asie, dans le Pont, en Crète, dans tous les pays sur lesquels il subsiste quelque renseignement. Nulle part cette institution ne présente la moindre apparence de nouveauté. Certaines Églises ont déjà dressé des listes qui rattachent l’évêque vivant au fondateur apostolique ou contemporain des Apôtres ». Duchesne, Les origines chrétiennes, p. 57-58. Saint Ignace, dans sa lettre aux Éphésiens, iii, t. 5, col. 648, parle des évêques établis dans l’univers : 01 ètu’ctxotioi oï xarà Ta r.iai-% âpiaOévrEç. Cf. P. Batiffol, dans la

0^4, — Disque antique de plomb trouvé à Carthage portant le nom de l’évêque Fortunius. Musée SaintLouis.

Revue biblique, 1895, p. 476. Voir J. B. Gams, Séries Episcoporum Ecclesiae catliolicse, in-4°, Munich, 1873. a L’épiscopat est donc historiquement, dans ses éléments permanents, la continuation de l’apostolat, dit le protestant A. W. Haddan, Dictionary of Christian Antiquities, t. i, 1875, p. 212. Les raisons pour l’établissement de l’épiscopat sont, telles qu’elles sont données par saint Paul lui-même, de tenir la place des Apôtres, I Tim., i, 3 ; Tit., i, 5 ; de maintenir plus efficacement la foi, ibid.., et d’ordonner comme il faut les ministres [de l’Église], etc. »

IV. Charge et fonctions des episcopi-presbyteri. — Les noms et les titres qui sont donnés dans le Nouveau Testament aux episcopi-presbyteri nous indiquent quelles sont leur charge et leurs fonctions. — 1° En tant que prcsbytcri ou s anciens », ils sont placés à la tête de la communauté chrétienne, comme l’étaient les « anciens » d’Israël. Ils doivent donc la présider et la gouverner : ^poECTTÙTE ; Tupeaô-jTEpoi, « les presbyleri [qui] président. » I Tim., v, 17. Cf. Tit., i, 7, 9-11. (Pour le sens de npoetrtûtsç, cf. I Thess., v, 12 ; Rom., xii, 8 ; I Tim., iii, 4 ; Hermas, Pastor, vis. ii, 4, édit. Funk, 1878, t. i, p. 350.) Ce sont eux sans doute qui sont désignés pour cette raison, Ilebr., xiii, 7, 17, 24, par le terme de r, yoiu.svot. Cf. Clément romain, I Cor., 1, 37, 21, t. i, coi. 208, 281, 256 ; Ilermas, Pastor, vis. iii, 9, 7, édit. Funk, t. i, p. 372. — 2° Le nom de iniav.o-izo : qui leur est aussi donné marque le droit et le devoir qu’ils ont de « surveiller » et de diriger ceux qui sont placés sous leurs ordres. Les mêmes obligations, ainsi que les mêmes pouvoirs, résultent également du titre de « pasteur » ou berger qui leur est plusieurs fois attribué. Eph., iv, 11 ; Act., xx, 28 ; I Petr., v, 2-3. Cf. Joa., xxi, 16. — 3° Les episcopi-presbyteri, étant chargés de rompre le pain eucharistique aux fidèles et par conséquent d’offrir le saint sacrifice, I Cor., x, 16 ; si, 23-25 ; Act., ii, 42, 46 ; xx, 7 ; cf. Hebr., v, 4 ; Jac, v, 14-15 ; Doctr. xii Apostol., xiv, 1, édit. Harnack, p. 53 ; S. Clément de Rome, I Cor., xliv, t. i, col. 360, de gouverner et de paître le troupeau du Sauveur, sont chargés par là même de l’instruire et de l’enseigner, I Tim., iv, 11 ; car la pâture qu’ils doivent lui donner, c’est la parole

de Dieu, nourriture de l’âme des fidèles. I Tim., IV, 5-6. « Il faut donc que l’évêque soit… SiSaxTiv.o’v, doctorem. » I Tim., iii, 2 Les plus méritants des presbyteri, ce sont ceux qui se distinguent par la parole et par la doctrine,

I Tim., v, 17. Voir aussi Tit., i, 9 ; ii, 1, 10 ; I Thess., v, 12 ; I Tim., vi, 2. Le droit qu’ils ont d’enseigner apparaît d’une manière éclatante dans la part qu’ils prennent aux décisions du concile de Jérusalem, où ils sont nommés après les Apôtres. Act., xv, 2, 6, 22, 23. — 4° Les évêques proprement dits ont également le pouvoir de commander, de réprimander, de juger et de corriger, I Tim., v, 7 ;

II Tim., ii, 25 ; iv, 2, non seulement les fidèles, mais aussi les presbyteri qui sont placés sous leurs ordres. 1 Tim., v, 19-20. — 5° Un des pouvoirs les plus importants des chefs des presbyteri est celui de conférer l’ordination comme les Apôtres. C’est ce que nous voyons par l’exemple de Timothée, cf. I Tim., iii, 1-7 ; v, 22, et de Tite, i, 5. Voir S. Jérôme, Epist. cxlvi, ad Evang., 2, t. xxii, col. 1195.

V. Élection des évêques. — Les premiers évêques furent choisis par les Apôtres et par leurs disciples. Tit., 1, 5 ; S. Clément de Rome, / Cor., xlii, xliv, 1. 1, col. 292, 297 ; Eusèbe, H. E., iii, 11, t. xx, col. 245. À l’époque de saint Clément de Rome, on commence à remarquer la coopération de la communauté au choix de l’évêque.

I Cor., xliv, t. i, col. 297. Au IIe et au m 8 siècle, il est nommé par les évêques voisins, mais avec l’approbation du peuple et du clergé, comme il résulte du témoignage d’Origène, Hom. viinLev., 3, t. xii, col. 469 ; Eusèbe, H. E., VI, 10, 11, t. xx, col. 541. S. Jérôme, Epist. cxlvi, ad Evang., i, t. xxii, col. 1194, dit qu’à Alexandrie, depuis saint Marc l’Êvangéliste jusqu’à Héraclas et Denys, les presbyteri choisissaient l’un d’entre eux pour le mettre à leur tête comme évêque. Le décret de Gratien reproduit ce passage, Dist. cxiii, c. 24, t. i, p. 328.

VI. Bibliographie. — * F. Chr. Baur, Der Ursprung des Episkopats, in-8°, Tubingue, 1838 ; * R. Rothe, Anfcinge des christlichen Kirche, Wittenberg, 1837 ; A. Ritschl, Entstehung der altkatholischen Kirche, Bonn, 1857 ; I. Dôllinger, Christenthum und Kirche in der Zeit des Grundlegung, Ratisbonne, 1860 ; * Lightfoot, St. Paul’s Epistle to the Philippians, 9e édit., in-8°, Londres, 1888, p. 179-267 ; "Ed. Hatch, The Organization of the early Christian Churches (Bampton Lectures), in-8, Londres, 1881 ; de Smedt, S. J., L’organisation des Églises chrétiennes jusqu’au milieu du ine siècle (dans le Congrès scientifique international des catholiques de 1888), t. ii, Paris, 1888, p. 297-338 ;

  • Ch. Gore, The Church and the Ministry : a Review of

the Rev. E. Hatch’s Bampton Lectures, 2 8 édit., in-8°, Londres, 1882 ; Id., The Ministry of the Christian CJiurch, in->i°, Londres, 1889 ; * E. Loehning, Die Gemeindeverfassung des Urchristenthums, eine kirchenrechtliche L’ntersuchung, in-8°, Halle, 1889 ; * R. Sohm, Kirchemecht, Die geschichtliche Grundlagen, in-8°, Leipzig, 1892 ; * C. "Weizsàcker, Das apostolische Zeitalter, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1892, p. 613-621 ;

  • YV M. Ramsay, The Church in the Roman Empire,

in-8°, Londres, 1893. p. 361-374, 428-432 ; * J. Réville, Les origines de l’épiscopat, étude sur la formation du gouvernement ecclésiastique au sein de l’Église chrétienne dans l’empire romain, in-8°, Paris, 1894. F. Vigouroux.

    1. EVERGËTE##

EVERGËTE (E-j^pysTr, ; , « bienfaisant, » cf. Sap., xix, 13 ; Evergetes), surnom de deux rois grecs d’Egypte, Ptolémée III Évergète I er (247-222) et Ptolémée VirÉvergète II Physcon (170-117). Le Prologue de l’Ecclésiastique désigne un roi d’Egypte par ce simple titre : è-i toO E-jcpyîTo-j ; d’après les uns, c’est Ptolémée III ; d’après les autres, Ptolémée VII. Voir Ecclésiastique, col. 1545.

II est question de ces deux rois dans d’autres passages de l’Écriture. Voir Ptolémée III et Ptolémée VII Physcon.