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CAATH — CABANE

un ancêtre plus éloigné, d’Aaron et de Moïse, et qu’il manque quelques noms dans la généalogie donnée, Exod., vi, 18-20, etc.

On doit toutefois reconnaître que la trame du texte, qui est partout fort serrée, ne laisse pas voir aisément en quel point devraient être introduites les générations omises. Y a-t-il eu un seul Amram, le père d’Aaron et de Moïse ? La lacune serait alors entre lui et Caath, et conséquemment les mots « engendra » et « fils », Num., xxvi, 58, et I Par., vi, 1, devraient s’entendre d’une génération et d’une filiation médiates. Y a-t-il eu deux ancêtres de Moïse portant l’un et l’autre le nom d’Amram, et dont l’un serait fils de Caath, l’autre le père de Moïse ? Dans ce cas, c’est entre ces deux personnages que prendront place les ascendants de Moïse non mentionnés par lui dans sa généalogie. C’est ce dernier sentiment qu’embrasse Keil, qui cite à l’appui un exemple de pareille omission dans I Esdr., vii, 3. Esdras omet dans sa propre généalogie cinq de ses ancêtres, en passant immédiatement d’Azarias (Amasias), fils de Méraïoth, à Azarias, fils de Joachan ; cf. I Par., vi, 7-11. Keil, Comment. on the Pentateuch, trad. anglaise, 1872, 1. 1, p. 470 ; cf. t. i, p. 212. Sur la filiation de Jochabed femme d’Amram, voir Jochabed. Mais quelque embarras qu’on éprouve à déterminer l’endroit où la lacune s’est produite, c’est là une question accessoire, de laquelle on ne saurait faire dépendre la solution du problème principal touchant la réalité d’une omission de noms dans la descendance de Caath.

E. Palis.

CAATHITES (hébreu : benê Qôhâf, « fils de Caath, » Num., iii, 19 ; haqqôhàtî [avec l’article], « le Caathite ; » Septante : util K<xa8 ; Vulgate : flîii Caath, Caathitse), descendants de Caath, second fils de Lévi. Ils formaient quatre branches, issues des quatre fils de Caath : Amram, Jésaar, Hébron et Oziel, Num., iii, 19, qui donnèrent leur nom aux quatre familles des Amramites, des Jésaarites, des Hébronites et des Oziélites. Num., iii, 27. Cette dénomination ne s’étendait pas toutefois aux Aaronites ou descendants d’Aaron, qui étaient tous prêtres, dans les passages où il est question des Caathites considérées comme lévites ou ministres sacrés d’ordre inférieur. Au premier recensement, il y eut huit mille six cents Caathites du sexe masculin, depuis un mois et au-dessus, dont deux mille sept cent cinquante entre trente et cinquante ans. Num., iii, 28 ; iv, 36. Ce chiffre dut se trouver un peu augmenté au second recensement, comme le fut le chiffre total des Lévites, monté de vingt-deux mille ou vingt-deux mille trois cents, Num., iii, 39, à vingt-trois mille. Num., xxvi, 62. Mais on ne peut que le conjecturer, le texte sacré ne donnant plus cette fois le nombre des Lévites par familles. — Les fils de Caath avaient pour chef immédiat Élisaphan, fils d’Oziel, Num., iii, 30, et pour chef suprême Éléazar, fils aîné d’Aaron, placé au-dessus de tous les serviteurs du sanctuaire, selon l’hébreu de Num., iii, 32. — Si l’on avait classé les Lévites selon l’ordre de primogéniture de leurs ancêtres, les Caathites auraient dû passer après les Gersonites, puisque. Gerson était le fils aîné de Lévi. Mais parce que les prêtres avaient été choisis par Dieu dans la descendance de Caath, les Caathites furent toujours placés, par l’ordre du Seigneur, immédiatement après les prêtres, leurs frères, et avant les autres Lévites. Ils reçurent la mission de porter, pendant les marches, le mobilier du tabernacle. Toutefois les vases, les ustensiles et les diverses pièces de ce mobilier devaient être préalablement enveloppés avec le plus grand soin dans des couvertures par les prêtres, et il était défendu aux Caathites, sous peine de mort, soit de toucher directement leur sacré fardeau, soit de regarder et de voir à découvert ces différents objets, avant qu’on les eût enveloppés. Num., iv, 4-20. Les objets dont le transport revenait aux Caathites étaient l’arche d’alliance, la table des pains de proposition avec ces pains, les encensoirs, les mortiers et les coupes pour les libations, le chandelier à sept branches avec ses lampes et tous les accessoires, l’autel d’or des parfums et tous les vases du sanctuaire, enfin l’autel des holocaustes, ainsi que les brasiers et tous les vases ou ustensiles employés dans les sacrifices. Il faut très probablement joindre à cette énumération le bassin d’airain, mentionné dans un verset intercalé après Num., iv, 14, par les Septante et par le texte samaritain, mais dont le texte hébreu ne parle pas.

Après l’érection du tabernacle, les chars et les bœufs offerts, à l’occasion de cette solennité par les princes du peuple furent, sur l’ordre de Dieu, donnés aux Gersonites et aux Mérarites, pour leur servir à transporter la charpente du tabernacle, les tentures, les couvertures, etc. ; mais les Caathites ne reçurent ni chars ni bœufs, parce qu’ils devaient porter eux-mêmes sur leurs épaules leur part de bagage sacré, et cela à cause de la sainteté plus grande de leur fardeau. Num., vii, 1-9.

Lorsqu’on levait le camp pour se mettre en marche, dans le désert, les Caathites ne partaient qu’à la suite de la seconde tribu, celle de Ruben, Num., x, 21, tandis que les Gersonites et les Mérarites décampaient à la suite de la première tribu, celle de Juda, afin que le tabernacle dont ils étaient porteurs fût dressé et prêt à recevoir le mobilier religieux porté par les Caathites. Num., x, 17. Dans le camp, la place des Caathites était au sud du tabernacle, Num., iii, 29, à la suite des prêtres, campés à l’orientCe fut aussi à proximité des enfants d’Aaron qu’ils reçurent leur part de villes lévitiques dans les tribus de Dan, d’Éphraïm et de Manassé occidental. Jos., xxi, 4-5.

Il n’est plus question des Caathites depuis le partage de la Terre Promise jusqu’à l’époque des rois. Lorsque, de la maison d’Obédédom, où elle avait été déposée, l’arche d’alliance fut transportée à Jérusalem, nous les voyons convoqués par David à cette cérémonie, où ils furent plus nombreux que les Gersonites et les Mérarites, I Par., xv, 2-15 ; et c’est parmi eux que durent être pris, conformément à Num., iv, 15, les lévites qui portèrent l’arche sur leurs épaules. I Par., xv, 15. En dehors de cette fonction, qu’ils avaient exercée dès le commencement, il n’existe aucune prescription attribuant à la famille de Caath un emploi spécial et distinct dans le service du tabernacle ou du temple. Cf. I Par., vi, 33-48. Nous voyons seulement, I Par., ix, 32, qu’ils avaient la charge de pourvoir au renouvellement des pains de proposition tous les jours de sabbat ; et ce ministère fait supposer qu’ils conservèrent toujours parmi les autres enfants de Lévi le premier rang, que Dieu leur avait assigné dès le commencement. Num., iv, 4-15. On trouve encore un indice de cette prééminence dans les hautes charges que David leur confia lors de la réorganisation de l’ordre lévitique. I Par., xxvi, 26-32 ; cf. I Par., ix, 19 ; xxvi, 1-3. Il est fait mention des Caathites sous les règnes de Josaphat, d’Ézéchias et de Josias, mais dans des circonstances qui n’offrent aucun intérêt particulier pour leur histoire. II Par., xx, 19 ; xxix, 12 ; xxxiv, 12.

E. Palis.

CAB, nom hébreu de mesure, qab, qui signifie « petit vase, coupe ». La Vulgate a simplement latinisé le nom sémitique, cabus, à l’imitation des Septante, qui l’avaient grécisé sous la forme κάβος. Cette mesure n’est mentionnée qu’une fois dans l’Écriture, IV Reg., vi, 25, où il est raconté que du temps d’Élisée, par suite de la famine terrible qui sévit à Samarie, lors du siège de la ville par les Syriens, « le quart d’un cab de fiente de colombes se vendait cinq sicles d’argent. » Le cab équivalait à un tiers de hin ; c’était la sixième partie du seʾâh, la dix-huitième de 1’ʾêfâh, c’est-à-dire à peu près 1 litre 16 centilitres. Le quart du cab était donc environ de 0, 29 centilitres.

CABALE. Voir Kabbale.

CABANE. Voir Maison.