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EULARD — EUNUQUE


dice ex Silva aUegoriarum F. Hieronymi Laureli Benedictini et ex, Georgii Bulloci Œconomia concordantiarum, in-4°, Anvers, 1625. C. Sommervogel.

    1. EUMÈNE II##

EUMÈNE II (EùjiévYi ; ), roi de Pergame, fils et successeur d’Attale I er (fig. 621). Eumène monta sur le trône à la mort de son père, en 197 avant J.-G. Gomme lui, il fut ami des Romains. I Macli., viii, 8 ; Strabon, XIII, IV, 2. Ceux-ci, après la défaite de Philippe V, roi de Macédoine, firent présent à Eumène des villes d’Oreus et d’Érétrie en Eubée. Tite Live, xxxiii, 34. En 191, le roi de Pergame aida les Romains à combattre la Hotte d’Antiochus III le Grand, roi de Syrie, Tite Live, xxxvi, 43-45, et l’année suivante il leur fournit un " contingent de troupes, qu’il commanda en personne à la bataille de Magnésie. Tite Live, xxxvii, 39-44 ; Justin, xxxi, 8 ; Appien, Syriac, 34. Après la paix, Eumène alla à Rome, et le sénat lui fit don de la Chersonèse de Thrace, des deux Phrygies, de la Mysie, de la Lycaonie, de la Lydie et de l’Ionie. Tite Live, xxxvii, 56 ; xxxviii, 39 ; Polybe, xxii, 27 ; Appien, Syriac, 44 ; Strabon, XIII, iv, 2. C’est à. ce don qu’il est fait allusion dans I Mach., viii, 8. Le texte reçu dit que le don comprit le pays des Indes, la Médie, la Lydie et les meilleures contrées appartenant à

621. — Monnaie d’Eumène II, roi de Pergame. Tête diadémée d’Eumène II, à droite. — sf. BASIAEQiJ ETMENOT. Les Dloscures debout, tenant dans leurs mains ta lance et la clilamyde. Le tout dans une couronne de lauriers. British Muséum.

Antiochus. Cependant ni l’Inde ni la Médie ne paraissent avoir jamais appartenu au roi de Syrie. Pour expliquer ce passage, on a supposé que le mot Médie était une faute de copiste pour Mysie, na au lieu de idd, et que le mot’Iv51xï|v était une mauvaise leçon pour’Iwviiujv, que donnent certains manuscrits. Cf. Josèphe, Ant. jud., XI, x, 9. On peut remarquer aussi que le texte des Machabées ne fait ici que rapporter des bruits populaires, qui s’étaient répandus en Palestine sur la puissance romaine. Eumène II épousa une fille d’Ariarathe IV, roi de Cappadoce. Tite Live, xxxviii, 39. En 172, Eumène alla de nouveau à Rome. À son retour, il fut traîtreusement attaqué par Persée, roi de Macédoine. Tite Live, XLii, 11-lC. La fin de son règne fut troublée par des guerres contre Prusias, roi de Rithynie. Les Romains excitèrent contre lui son frère Attale. Eumène réussit cependant, grâce à son habileté, à rester en bons termes et avec son frère et avec les Romains. Tite Live, xlv, 19, 20 ; Polybe, xxx, 1-3 ; xxxi, 9 ; xxxii, 5. Il mourut probablement en 159. Eumène embellit la ville de Pergame, où il construisit des temples magnifiques et de nombreux monuments. Il y fonda une magnifique bibliothèque, rivale de celle d’Alexandrie. Strabon, XIII, iv, 2 ; Pline, H. N., xxii, 11. Voir Pergame. Eumène reçut les honneurs divins. E. Beurlier, De divinis honoribus quos acceperunt Alexander et successores ejus, in-8°, Paris, 1890, p. 100.

E. Beurlier.

    1. EUNICE##

EUNICE (Eilvréri, « celle qui remporte facilement la

victoire » ), mère de Timothée, disciple de saint Paul, et

probablement fille de Lois. II Tim., i, 5. On rencontre

ce nom dans la mythologie groi/quo, où il est donné à

l’une des cinquante Néréides. Hésiode, Theog., 247 (E-jvî ; xv, ) ; Théocrite, xiii, 45 (Eivsîxa). La mère de saint Timothée est louée à cause de sa foi, dans la seconde Epître que l’Apôtre écrit à son disciple. II Tim., i, 5. Saint Luc, sans la nommer par son propre nom, nous apprend dans les Actes qu’elle était une chrétienne d’origine jaive mariée à un "E).).t]v, c’est-à-dire à un païen. Act., xvi, 1-2. Quoique cela ne soit pas dit expressément, c est elle sans doute qui avait élevé Timothée dans la piété et dans l’étude des Saintes Lettres. II Tim., iii, 15. Les mariages avec des étrangers avaient été interdits par Esdras, I Esdr., x, 2 ; mais ils étaient tolérés parmi les Juifs de la dispersion. — Le manuscrit cursif 25, dans la mention qui est faite de la mère de Timothée, Act., xvi, 1, ajoute qu’elle était veuve, yj t pxç. — ; Elle avait été sans doute convertie au christianisme par saint Paul, lors de son premier voyage à Lystre. F. Vigodrodx.

    1. EUNUQUE##

EUNUQUE (hébreu : sârîs ; Septante : eùvo’j-/o ; , <racc<5mv, Gen., xxxvii, 36 ; Is., xxxix, 7 ; Svvâa-rr) ; , Jer., xxxiv, 19 ; Vulgate : eunuchus, spado), celui qu’une mutilation a rendu impropre au mariage.

I. Chez les anciens peuples. — La mutilation de l’homme a été chez les anciens une des conséquences de

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622. — Eunuque égyption.

Tombeau d’Apoui, Mémoires de la mission archéologique <w Caire, t. v, pi. il.

la polygamie et de la jalousie des princes et des grands, désireux de garder pour eux seuls tous les droits à la débauche. On faisait eunuques non seulement de jeunes enfants, mais encore des jeunes gens ayant atteint l’âge de puberté. Hérodote, iii, 49 ; vi, 32. Les conséquences de la mutilation étaient souvent pour ces malheureux l’effémination et la dégradation du caractère, le penchant à la méchanceté, le développement de tous les vices, souvent la mélancolie et la disposition au suicide. Physiquement, quand la santé résistait aux suites de l’opération pratiquée à un certain âge, le corps prenait cet aspect obèse, lourd et vulgaire, sous lequel les anciens monuments représentent les eunuques (lig. 622). La Sainte Écriture mentionne les eunuques : 1° En Egypte. Les deux officiers du pharaon que Joseph trouva dans la prison étaient eunuques. Gen., XL, 1. Putiphar, auquel fut vendu le fils de Jacob, était eunuque et chef des gardes, Gen., xxxvii, 36 ; xxxix, 1 ; de plus il était marié. Gen., xxxix, 7. Ce dernier renseignement a donné à penser qu’il fallait prendre le titre d’  « eunuque », donné à Putiphar, dans le sens général de fonctionnaire attaché au service du prince. Dans toutes les langues, certains mots perdent leur sens étymologique pour désigner une fonction, une dignité, qui n’a plus rien de commun avec la signification primitive du mot. Tels sont en français les titres de connétable, maréchal, camérier, etc. Dans ce passage de la Genèse, le sârîs ne serait donc qu’un fonctionnaire royal, un Suvia-rv] ; , comme traduisent une fois les Septante. Jer., xxxiy, 19. Toutefois il n’est pas nécessaire d’écarter