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ETHIOPIE


pie. Le pharaon Scsac (XXII dynastie) avait des Éthiopiens parmi ses soldats, lorsqu’il envahit le royaume de Juda, sous Roboam, fils de Salomon. II Par., xii, 3. — Le second livre des Paralipomènes, xiv, 9-13 ; xvi, 8, raconte un événement qui eut lieu sous Asa, second

620. — Asarhaddon, roi de ÏTinive, vainqueur de Tharaca, roi d’Egypte et d’Ethiopie. Stèle de Sendjlrli. Musée de Berlin. D’après une photographie.

successeur de Roboam (voir Asa, t. i, col. 1052) : l’invasion en Palestine d’un roi éthiopien nommé Zara, qui fut battu par le roi de Jérusalem. Sa campagne suppose qu’il avait soumis l’Egypte ou y avait au moins quelque pouvoir. Voir Zara. — Sous les dynasties suivantes, la XXIIIe et la XXIV 8, il y eut en Egypte de grandes divisions, dont nous retrouvons les traces dans l’Écriture. Is., xix, 11-13. Le roi pontife de Napata,

Piankhi Mériamen, dont la famille était d’origine égyptienne, les mit habilement à profit pour établir son autorité en Egypte. Ce dernier pays s’était morcelé entre une vingtaine de princes, jaloux les uns des autres. Quelques-uns d’entre eux s’adressèrent à Piankhi Mériamen, pour qu’il les soutint contre leurs adversaires. Il en profita pour s’emparer de toute la vallée du Nil, et il domina depuis les sources du Nil Bleu jusqu’à la Méditerranée. Son second successeur, Schabak (Sabakon), fonda la XXVe dynastie égyptienne, qui fut ainsi une dynastie d’origine éthiopienne. C’est principalement par elle que l’histoire biblique a des points de contact avec l’histoire de l’Ethiopie. Plusieurs des rois qui la composent sont nommés dans l’Écriture, qui ne sépare pas l’Egypte de l’Ethiopie, Is., xx, 3-5, à cause de l’union des deux royaumes. Les allusions que font les prophètes au règne des pharaons éthiopiens étaient restées jusqu’ici fort obscures ; mais elles ont été éclaircies par les monuments cunéiformes, qui nous racontent les campagnes des rois de Ninive contre l’Egypte. Le fondateur même de la XXVe dynastie, Schabak, est mentionné dans l’Écriture sous la forme Su" (Vulgate : Sua), défigurée par la transcription hébraïque et massorétique. IV Reg., xvii, 4. Le dernier roi d’Israël, Osée, conclut avec lui une alliance contre les Assyriens, dont les progrès ne menaçaient pas moins l’Egypte que la Palestine ; mais le pharaon n’interunt pas assez promptement pour sauver Samarie et Israël. Voir La Bible et les découvertes modernes, 6° édit., 1896, t. iii, p. 537-542. Il devint lui-même tributaire de Sargon, roi de Ninive. Ayant voulu porter secours à Hannon, roi de Gaza, contre les Assyriens, il fut battu a Raphia, en 719 avant J.-C. Ibid., p. 587-588. Le prophète Isaïe, xviii-xx, avait prédit ces événements. Ibid., p 592-594. Voir Sua. — Seliabak eut pour successeur son fils Schabatak ; mais celui-ci fut vaincu, pris et tué par un autre Éthiopien, Tharaca, qui réunit sous son sceptre 1 Egypte avec l’Ethiopie. Son nom se lit dans la Bible. IV Reg., xix, 9 ; Is., xxxvii, 9. Il était contemporain de ^ennæhérib et essaya d’arrêter la marche envahissante du roi de Ninive, au moment où celui-ci menaçait Jérusalem. La ruine miraculeuse de l’armée assyrienne sauva Juda et l’Egypte. IV Reg., xix, 35. Cependant Tharaca ne devait pas être aussi heureux plus tard contre Asarhaddon, fils et successeur de Sennachérib. Le roi de Ninive fit contre lui une première campagne et le battit, la septième année de son règne (674-073). Dans une seconde campagne, la dixième année de son règne (671-670), il lui fit plus de mal encore. Il pénétra en Egypte par Péluse et battit si complètement les Éthiopiens, que Tharaca dut s’enfuir jusqu’à Napata. — Une atele d’Asarhaddon, érigée par ce roi vers 670 avant J C. à Sendjirli, où elle a été trouvée en 1888, raconte cette seconde campagne contre Tharaca et représente le pharaon vaincu ; il se reconnaît à l’urœus placé sur son front ; à genoux devant le roi de Ninive, qui le tient attaché avec une corde aux lèvres, en même temps qu’un autre roi syrien, il rend hommage au vainqueur (fig. 620). Asarhaddon dit dans son inscription :

38. Tarqâ ( Tharaca)

39. roi d’Egypte "et de Kùs (Ethiopie)… depuis la ville

d’Ishupri

40. jusqu’à la ville de Memphis, sa capitale, pendant

une marche de quinze jours, je battis tous les jours

41. en nombre innombrable (dans la personne de) ses

soldats. Lui-même, je l’attaquai cinq fois avec la pointe de la lance

42. dans un combat mortel. Memphis, sa capitale, j’as siégeai pendant une demi-journée,

43. au moyen (d’instruments de siège), je la pris, je la

ravageai, je la détruisis,

44. je la brûlai par le feu…

45. La racine de KÙS j’extirpai de l’Egypte.