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2006
ÉTHAN — ËTHER


est suffisamment désigno. Le chatdéen a ainsi paraphrasé le dernier vers : « Tu as desséché le gué des rivières de l’Arnon, et le gué du Jabbok et du Jourdain, qui sont puissants. » A. Legexdre.

    1. ÉTHANIM##

ÉTHANIM (hébreu : ’ùtânim ; Septante : à6aviv, à9avsia ; Vulgate : elhanim), septième mois de l’année religieuse des Juifs, de trente jours, comprenant la fin de septembre et le commencement d’octobre. Ce nom, qui signifie « ruisseaux qui coulent, courants », convient à la saison des pluies. Il a été retrouvé dans une inscription phénicienne de l’île de Chypre, écrite en encre noire et rouge. C’est pourquoi M. Derembourg pense qu’il est plutôt phénicien qu’hébreu, et qu’il a été introduit en Israël par les ouvriers tyriens qui travaillèrent à la construction du Temple de Jérusalem. Il n’est, en effet, mentionné qu’une fois dans la Bible, précisément au sujet de la dédicace de ce Temple, III Reg., viii, 2, et il y est précédé de ijérah, nom phénicien du mois. Cf. Corpus inscript, semit. Phœnic., 1881, t. i, p. 94 ; Sayce, La lumière nouvelle, trad. Trochon, Paris, 1888, p. 95 et 98. Le mois d’ethanim fut appelé plus tard ti’sri, quand les Juifs commencèrent leur année civile au septième mois de l’année religieuse. C’est dans ce septième mois qu’avaient lieu les fêtes des Trompettes, de l’Expiation et des Tabernacles, Lev., xxiii, 24-43, et qu’on annonçait l’année jubilaire, Lev., xxv, 9 ; qu’on acheva de recueillir, par ordre d’Ézéchias, les revenus des prêtres, II Par., xxxi, 7 ; que Godolias fut tué, IV Reg., xxv, 25 ; Jer., xii, 1, et que mourut le prophète Hananie, Jer., xxviii, 1 ; qu’Aggée, h, 2, prédit la restauration du Temple de Jérusalem, et qu’Esdras rétablit le culte de Jéhovah, I Esdr., iii, 1 ; II Esdr., viii, 1-14 ; enfin que Jonathas fut investi du souverain pontificat. I Mach., x, 21. Cf. F. de Hummelauer, Commentarius in Exodum et Leviticum, Paris, 1897. p. 516-517. E. Mangenot.

    1. ETHBAAL##

ETHBAAL (hébreu : ’Étba’al ; Septante : ’UQnëâttl ; Codex Alexandrinus : ’IaëiaX), roi de Sidon, père de Jézabel, femme d’Achab, roi d’Israël. III Reg., xvi, 31. Ethbaal signifie libéralement « avec Baal », c’est-à-dire celui qui jouit de la faveur de Baal. Josèphe le nomme’I8û6a), o ; , Ant. jud., VIII, XIII, 1, et Ec6w6a).o ; , Cont. Apion., i, 18, « Baal [est] avec lui. » Le prisme de Sennachérib, dit de Taylor, col. ii, ligne 48, mentionne un roi.de Sidon appelé Tu-ba-’-lu, c’est-à-dire Ithobaal ou Ethbaal. Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 90. Josèphe parle aussi d’un autre roi phénicien du même nom, contemporain de Nabuchodonosor, Ant. jud., X, xi, 1 ; Cont. Apion., i, 21. Cf. Eusèbe, Chron. arm., I, xi, 6, t. xix, col. 131. — On s’accorde généralement à admettre que le père de Jézabel était un prêtre d’Astarthé dont il est question dans un précieux passage de Ménandre d’Éphèse, conservé par Josèphe, Cont. Apion., i, 18. « Ithobal, prêtre d’Astarté, dit-il, tua [l’usurpateur Phélés et lui succéda sur le trône de Tyr]. Il vécut 68 ans et en régna 42. » Tyr et Sidon étaient soumis à cette époque au même souverain. Ant. jud., VI11, xiii, 1. D’après la liste de succession royale donnée par Ménandre, Ethbaal a occupé le trône de Phénicie cinquante ans après la mort d’Hirain, contemporain de Salomon, et par conséquent les premières années du règne d’Achab ont coïncidé avec les dernières de celui du meurtrier de Phélés. Ce ? ! sans doute en sa qualité de prêtre d’Astarthé qu’Ethbau ! avait inspiré à sa fille Jézabel le zèle ardent qui la distingua en faveur de l’idolâtrie phénicienne.

F. Vigouroux.

    1. ÉTHÉCA##

ÉTHÉCA, mot hébreu (’attiq), employé par Ezéchiel dans la description du Temple et conservé sous cette forme par saint Jérôme, dans la Vulgate, Ezech., xli, 15, 16. Le même mot a été employé par le prophète, Ezech., xiii, 3, 5, mais dans ces deux derniers endroits le traducteur l’a rendu par porticus, « por tique, » c’est-à-dire galerie couverte et soutenue par des colonnes. Ce sens est adopté par bon nombre de commentateurs ; toutefois il n’est pas certain. Saint Jérôme lui-même en a adopté un autre dans son commentaire de ce passage, In Ezech., xii, 15, t. xxv, col. 403, où il lit ecthete (kv.bé-aç), et explique ce terme par salaria, toit en forme de terrasse des maisons orientales. « En Palestine, écrit-il à Sunnia et Frétella, Epist. cri, 63, t. xxii, col. 859, on n’a pas des toits inclinés, mais des Z’Jiaazoï, qu’on appelle à Rome solaria, c’est-à-dire des toits plats, soutenus par des poutres transversales. » Cette seconde signification est moins probable que celle de « portique », parce que le toit du Temple de Jérusalem n’était pas plat, tandis qu’autour des parvis il y avait des portiques. Joa., x, 23 ; Act., iii, 11 ; v, 12.

    1. ÉTHÉEL##

ÉTHÉEL (hébreu : ’Itî’êl ; Septante : A’QiiqX ; Codex Sinaiticus : 2s61r, X), Benjamite, fils d’Isaia, dans la liste des ancêtres de Sellum. II Esdr., xi, 7.

    1. ÉTHÉI##

ÉTHÉI (hébreu : ’Alfây ; Septante : ’E09 :  !  ; Codex Alexandrinus : *IeG8£), fils de Jéraa, esclave égyptien, et de la fille de Sésan ; il eut pour fils Nathan. I Par., Il, 35, 36.

    1. ÉTHER##

ÉTHER (hébreu : ’Étér ; Septante : Codex Vaticanus, "I6ax, Jos., xv, 42 ; ’UMp, Jos., xix, 7 ; Codex Alexandrinus, ’A6sp, Jos., xv, 42 ; Ik8ép, Jos., xix, 7 ; Vulgate : Ether, Jos., xv, 42 ; Athar, Jos., xix, 7), ville primitivement attribuée à Juda, Jos., xv, 42 ; donnée ensuite à Siméon. Jos., xix, 7. Elle fait partie du troisième groupe de la « plaine » ou Séphélah, et elle est mentionnée entre Labana et Asan. Jos., xv, 42. Dans la liste parallèle de I Par., iv, 32, on trouve à sa place Thochen (hébreu : J’ôkén ; Septante : ©ov.xà). Quel texte faut-il préférer ? Y a-t-il faute de copiste ou deux noms pour une même localité ? Nous ne savons. On a cru à tort que, dans ce dernier passage, Éther était remplacé par Étam. Voir Étam. Cf. Keil, Chronik, Leipzig, 1870, p. 70-71. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 119, 255, disent qu’Éther de Siméon était encore, de leur temps, « un très gros bourg, nommé Iethira, ’kfteipà, dans l’intérieur du Daroma, près de Malatha. » Mais ils confondent avec Jéther, aujourd’hui Khirbet’Attir, au sud-ouest d’Es-Semu’a, Esthamo. Cf. Onomastica, p. 133, 2C6. — Les explorateurs anglais ont proposé d’identifier l’antique cité dont nous parlons avec Khirbet el’Atr, village ruiné, dont il ne reste plus que quelques arasements, et situé à peu de distance au nordouest de Beit-Djibrîn, l’ancienne Éleuthéropolis. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 18811883, t. iii, p. 261, 279 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Naines and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 63. Il est certain qu’à prendre le groupe dont fait partie Éther dans Jos., xv, 42, il y a correspondance exacte tant au point de vue philologique qu’au point de vue topographique. D’un côté, en effet, l’arabe -XaH, El-’Air, ou, sans l’article, ’Atr, reproduit parfaitement l’hébreu inv, ’Étér, avec aïn initial.

De l’autre, les villes de ce groupe semblent rayonner autour de Beit-Djibrin ; citons seulement : Nésib (Beit-Xousib), Céila (Khirbet Qïla) et Slarésa (Khirbet Mer’asch). Voir Juda, tribu et carte. Si maintenant l’on examine les localités qui accompagnent Athar dans la liste concernant Siméon, Jos., xix, 7, on est contraint de la chercher plus bas, dans un cercle déterminé principalement par Remmon (Oumm er-Roumâmîm), à trois heures au nord de Bersatée. Il est probable d’ailleurs que la tribu de Siméon ne remontait pas si haut que Beit Djibrîn. — Dans ces conditions, ne pourrait-on pas distinguer Éther de Juda, identique à El-’Atr, d’Éther de Siméon, dont le vrai nom serait Thochen ou peut-être