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ESDRELON — ESKUCHE


d’excellents postes d’observation et des forteresses naturelles. Dès la plus haute antiquité, des places fortes, échelonnées tout autour, en gardaient les différentes issues. Jéconam au pied du Carmel, Haroseth des Nations, probablement aujourd’hui El-Harthiyéh, sur les derniers prolongements des monts galiléens, défendaient à l’ouest l’étroit passage par lequel s’échappe le Cison. Mageddo (El-Ledjdjun) et Thanac ( Ta’annuk) commandaient la route qui débouche dans la plaine de Saron ; Engannim (Djénîn), celle qui monte vers Jérusalem. A l’est, Jezraël (Zer’în) et Bethsan (Bèisân) se tenaient comme deux forts protecteurs aux deux extrémités de la vallée qui descend vers le Jourdain. Enfin Casaloth (Iksâl) protégeait l’entrée des montagnes du nord.

C’est donc là que devaient s’entrechoquer les armées rivales de l’ancien monde. Un des premiers combats que nous rapporte l’histoire est celui de Thotmès III contre Mageddo. Rien de plus curieux que le récit de cette campagne qui nous a été conservé sur une muraille voisine du sanctuaire de granit, à Karnak. Voir Mageddo. Cf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1897, t. ii, p. 256-259. Il est à remarquer cependant qu’aucune des batailles qui assurèrent aux Israélites la conquête de la Palestine n’eut lieu dans cette vallée. C’est que les Hébreux avaient tout avantage à combattre dans les montagnes un ennemi qui, avec sa cavalerie, leur était bien supérieur dans la plaine. Il fallut une protection spéciale de Dieu pour que les soldats de Débora et de Barac pussent y défaire l’armée de Sisara. Jud., iv, v. Voir Cison, col. 784, où nous avons résumé le récit biblique ; pour les détails, cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iii, p. 111-123. — C’est là également que Gédéon, avec ses trois cents hommes, mit en déroute l’innombrable multitude des nomades qui avaient envahi cette riche contrée, et dont le camp s’étendait au nord du Gelboé jusqu’au mont Moréh ou Petit Hermon. Jud., vu, 1. Ils gardaient là l’entrée de l’ouadi qui conduisait aux gués du Jourdain et dans leur pays. Surpris par une attaque subite et saisis de frayeur, ils s’enfuirent naturellement vers Bethsan, par la vallée du Nahr Djaloud actuel, cherchant à gagner le fleuve. Jud., vii, 12, 23. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, t. iii, p. 131-146. — Néchao, roi d’Egypte, se dirigeait vers l’Euphrate, lorsque Josias, roi de Juda, voulut lui barrer le passage. Mais celui-ci fut mortellement blessé dans le combat qu’il lui livra au milieu de la plaine de Mageddo. II Par., xxxv, 22. Le deuil qu’occasionna la mort de ce prince est rappelé par le prophète Zacharie, xii, 11. Voir Adadremmon, t. i, col. 167. L’histoire de Judith nous transporte sur le même terrain et, en dehors de Béthulie, mentionne dans les environs de la plaine d’Esdrelon des villes comme Dothaïn (Tell Dothân), Belma (Khirbet Bel’amêh) et Chelmon (El-Yâmôn). Judith, i, 8 ; iii, 9 (texte grec) ; iv, 6 ; vii, $. — Osée, 1, 5, fait allusion à ce rôle que joua comme champ de bataille la plaine d’Esdrelon, qui vit plus tard passer les soldats de T’ryphon, I Mach., xii, 49 ; les armées romaines, Josèphe, Bell, jud., IV, i, 8 ; celles des croisés et de Bonaparte. — VoirE. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 315-330 ; t. iii, p. 113-119 ; C. Ritter, The comparative Geography of Palestine, trad. W. L. Gage, Edimbourg, 1866, t. iv, p. 343-351 ; Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1866, p. 335-357 ; Oscar Fraas, Aus dem Orient, Stuttgart, 1867, p. 3, 69, 197 ; C. R. Conder, dans Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1873, p. 3-10 ; Tent Work in Palestine, Londres, 1889, p. 58-70 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 36-50 ; Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans le Tour du monde, t. xli, p. 59-60 ; G. A.Smith, The historical Geography of the Holy Land, Londres, 1894,

p. 380-410.

A. Legendre.
    1. ESDRIN##

ESDRIN (Septante : "EtrSpiv), un des chefs de l’armée de Judas Machabée dans le combat contre Gorgias. II Mach., XII, 36. Il n’est pas connu par ailleurs, et plusieurs critiques pensent que le passage dans lequel il est nommé a été altéré.

    1. ÉSÉBAN##

ÉSÉBAN (hébreu : ’ÉSbân ; Septante : ’Aaêâv, ’Arc6(iv ; Codex Alexandrinus : ’Ea-eëctv), chef horréeh, un des fils de Dison, dans la descendance de Séir. Gen., xxxvi, 26 ; I Par., i, 41.

    1. ÉSÉBON##

ÉSÉBON (hébreu : ’Ésbôn ; Septante : ©acro6àv), le quatrième fils de Gad, parmi les descendants de Jacob qui descendirent avec lui en Egypte. Gen., xlvi, 16. Dans Num., xxvi, 16, il est appelé Ozni (hébreu : ’Oznî ; Septante : ’AÇevEi’), sans doute par corruption du texte. Voir Ozni.

ÉSEC (hébreu : ’Êséq ; Septante : "Aarfl. ; Codex Alexandrinus : ’EcrOix), Benjamite, descendant de Saûl. 11 était fils d’Élasa, frère d’Asel et père d’Ulam, de Jéhus et d’Éliphalet. I Par., viii, 37-39.

    1. ÉSÉLIAS##

ÉSÉLIAS (hébreu : ’Âsalyâhû ; Septante : EeXià), père de Saphan, le scribe, sous le règne de Josias. II Par., xxxiv, 8. Il est appelé Aslia par la Vulgate, dans IV Reg., xxil, 3 : nom qui se rapproche davantage du mot hébreu, le même dans les deux cas. Voir t. i, col. 1103.

ESEM (hébreu : ’Asém ; Septante : Codex Vaticanus, A<rôji ; Codex Alexandrinus, Auéji.), ville de la tribu de Juda, Jos., xv, 29, appelée ailleurs Asern, Jos., xix, 3 ; Asom. I Par., iv, 29. Voir Asem, t. i, col. 1078.

ÉSEQ (hébreu : ’Êséq ; Septante : ’A81xio ; Vulgate : Calumnia), nom hébreu d’un puits creusé dans la vallée de Gérare par les bergers d’Isaac, et dont ceux du pays leur disputèrent la possession. Gen., xxvi, 20. Ce fut précisément en raison de cette querelle (hit’asseqû, « ils se querellèrent » ) que le patriarche appela le puits’Eséq, c’est-à-dire « altercation, rixe ». Les Septante ont lu’ÊSéq, avec un schin au lieu d’un sin ; de là leur traduction : ’ASixfa, « injustice, » et rjSixria-av, « ils agirent injustement. » La Vulgate les a suivis en mettant Calumnia. Cependant la paraphrase chaldaïque et la version syriaque sont d’accord avec l’hébreu en traduisant par’êséq, « litige, » avec un samech. Telle est aussi la leçon adoptée par Josèphe, Ant. jud., i, xviii, 2, qui nomme le puits "Ea-xov, ajoutant cette explication : « comme qui dirait le puits du combat. » Pour l’emplacement, voir Gérare.

A. Legendre.

1. ÉSER (hébreu : ’Êsér ; Septante : Sâap), sixième fils de Séir l’Horréen. Il était chef de tribu dans le pays d’Édom et eut pour fils Balaan, Zavan et Acan. Gen., xxxvi, 21, 27, 30 ; I Par., i, 38, 42. Dans I Par., i, 38, les Septante ont’Ûvâv, et au ꝟ. 42, r Qcrap : dans ces deux endroits, le Codex Alexandrinus porte’Aodtp.

2. ÉSER, I Par., iv, 4, nom d’un descendant de Juda, écrit plus correctement, dans les bonnes éditions, Ézer. Voir Ézer.

    1. ESKUCHE Balthasar Ludwig##

ESKUCHE Balthasar Ludwig, théologien protestant allemand, né à Cassel le 12 mars 1710, mort à Rinteln le 16 mars 1755. Il fit ses études à Marbourg, et devint, en 1734, second prédicateur et professeur de grec à Rinteln, où son père exerçait les fonctions de premier prédicateur. Il a beaucoup écrit, bien que sa vie ait été courte ; parmi ses ouvrages, nous nous contenterons de citer : Erlâulerung der heiligen Schrift aus morgenlândischen Reisebeschreibungen, 2 in-8°, Lemgo, 1745, 1755 ; Observaliones philologico-criticse in Novum Testa-