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1855

BORNES — BOSOR

1856

corroboraient la loi naturelle qui en prescrit le respect, Deut., xix, 14 ; xxvii, 17, et l’on estimait que Dieu lui-même prenait parti pour le possesseur lésé dans ses droits par un plus fort que lui. Prov., xv, 25. Mais parfois la tentation de déplacer les bornes pour s’agrandir aux dépens du voisin triomphait de toutes les lois, et la cupi-’dite se donnait satisfaction, non seulement chez les nomades qui entouraient la Palestine, Job, xxiv, 2, mais chez les Israélites eux-mêmes. Prov., xxii, 28 ; Os., v, 10.

Les païens faisaient de ces bornes des divinités, et leur rendaient un culte. C’étaient des personnifications d’Hermès, chez les Grecs ; du dieu Terme, chez les Romains. Un verset des Proverbes, xxvi, 8, dans l’interprétation des Talmudistes et dans la traduction de saint Jérôme, fait une allusion ironique à ces blocs de pierre élevés dans les champs ou au bord des chemins en l’honneur de Mercure, l’Hermès des Grecs. Le sens est tout autre dans l’hébreu et les plus anciennes versions. « Tel que celui qui jette une pierre dans un tas dé cailloux (ou la lie dans une fronde) est celui qui rend honneur à un insensé. »

H. Lesêtre.
    1. BORNITIUS Jean-Ernest##

BORNITIUS Jean-Ernest, hébraïsant allemand, né à Metssen le 17 avril 1622, mort le 14 novembre 1646. Il a laissé plusieurs ouvrages sur les coutumes des Hébreux, parmi lesquels nous devons mentionner : De suppliciis capitalibus Ebrœorum, in-4°, Wittenberg, 1643 ; DeSynedrio magno Ebrseorum, in-4°, Wittenberg, 1644 ; De cruce, rium Ebrseorum supplicium fuerit et qualisnam structura ejus oui Salvator mundi fuit affixus, « 1-4°, Wittenberg, 1644. Il publia également à Wittenberg, en 1643, in-4°, De characterum judaicorum antiquitate, et De

prima Sethitarum cognominatione.

B. Heurtebize.

1. BOS (Jean Pierre du), bénédictin, né à Besancourt, au diocèse de Beauvais, en 1680, mort à Rouen le 23 mars 1755. Il étudia à Saint -Germer, à l’époque où Simon Bonnet était prieur de ce monastère ; puis il entra dansla congrégation de Saint -Maur en 1696. On l’envoya, à Rouen, où il apprit le grec et l’hébreu sous la direction de dom Pierre Guarin. Assidu au travail, il fut associé par ses supérieurs à Etienne Hideux, avec qui il édita le Nécrologe de Port-Royal (Amsterdam [Rouen], 1723), le Traité historique et moral de l’abstinence de la viande, de Grégoire Berthelet, de la congrégation de Saint-Vanne (Rouen, 1731) ; les Préfaces de Mabillon (1732). Mais l’œuvre à laquelle ces deux travailleurs consacrèrent leur vie fut la continuation de la Biblia maxima Patrum. Ils recueillirent l’amas prodigieux de notes laissé par Simon Bonnet, et en augmentèrent le nombre, de façon à former, à l’aide de textes des Pères, des auteurs ecclésiastiques et des conciles, un commentaire perpétuel sur toute l’Écriture Sainte, destiné à mettre en lumière les quatre sens du texte sacré. En outre, ils donnent les variantes de la Vulgate et des différentes versions, et expliquent le tout par de savantes notes. Après que la mort lui eut enlevé son compagnon d’étude, du Bos travailla seul, pendant douze années, à l’achèvement de l’œuvre. Il avait préparé l’impression des premiers tomes, quand la maladie l’arrêta à son tour. Il mourut laissant trois volumes prêts à être imprimés, et les matériaux des volumes suivants. Le manuscrit fut envoyé à Saint-Germain-des-Prés. On ignore ce qu’il est devenu. La Biblia maxima Patrum ne figure pas, que nous sachions, dans l’Inventaire des manuscrits du fonds de Saint -Germain, non plus d’ailleurs que dans le Catalogue de la Bibliothèque de Rouen. — La Biblia maxima Patrum des Bénédictins est toute différente des Biblia magna et Biblia maxima, publiées en 1643 et 1669 par Jean de la Haye. J. Parisot.

2. BOS Lambert, philologue protestant hollandais, né à Workum (Frise), le 23 novembre 1670, mort Ie6janvierl717. Il professa, en 1697, le grec à l’université de Franeker, et,

en 1704, obtint la chaire de littérature grecque. Citons de cet auteur, aussi érudit que consciencieux : ÀIATPIBAI, sive Observationes miscellaness ad loca qusedam cum Novi Fœderis, tum exterorum scriptorum grsecorum. Accedit Hor. Vitringse animadversionum ad Joa. Vorstii philologiam sacram spécimen, in-8°, Franeker, 1707. — Vêtus Testamentum grsecum ex versione LXX interpretum secundum exemplar Vaticanum Romm editurn, accuratissime denuo editurn una cum scholiis, necnon fragnientis versionum Aquilæ, Symmachi et Theodotionis, in-4°, Franeker, 1709. — Exercitationes philologicse in quibus Novi Fœderis loca nonmilla ex auctoribus grsecis illustrantur, in-8°, Franeker, 1700. Une seconde édition, cum dissertatione de etytnologia grseca, a été publiée en 1713, in-8°, Franeker. Jacques Breitinger, ayant publié à Zurich (1730-1732) une édition des Septante, la fit précéder d’une préface empruntée à Lambert Bos, et d’Animadversiones ad loca qusedam Octateuchi, du même auteur. — Voir Walch, Bibliotheca theologica (1775), t. IV, p. 141, 280, 325, 828 ; W. Orme, Bibliotheca biblica, 1824,

p. 55.

B. Heurtebize.
    1. BOSÈS##

BOSÈS (hébreu : Basés, « brillant, » selon Gesenius, Thésaurus, p. 229 ; Septante : Baiéç), un des deux « rochers abrupts en forme de dents », qui se trouvaient « au milieu des montées par lesquelles Jonathas s’efforçait de passer jusqu’au camp des Philistins ». I Reg., xiv, 4. « L’un de ces rochers s’élevait du côté de l’aquilon, visà-vis de Machmas » (aujourd’hui Moukhmas, au nord-est de Jérusalem), où étaient établis les ennemis ; « et l’autre, du côté du sud, contre Gabaa » (actuellement Djéba’, au sud-ouest de Màchmas, où se tenait l’armée des Israélites. I Reg., xiv, 5. Bosès, nommé le premier, ꝟ. 4, doit représenter celui du nord ; celui du sud s’appelait Séné. Pour aller d’un camp à l’autre, Jonathas devait franchir Vouadi Soueinit, qui sépare les deux localités, et dont les rives « sont effectivement très profondes et très abruptes ; dans quelques endroits même, notamment vers l’est, elles sont presque verticales. En outre, de l’un et de l’autre côté de cet oued, se dressent deux collines rocheuses, qui se répondent, l’une au nord, l’autre au sud, ce qui s’accorde très bien avec la description de la Bible ». V. Guérin, Judée, t. iii, p. 64. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. I, p. 441 ; t. iii, p. 289, mentionne également dans cette vallée si profondément encaissée deux collines de forme conique, isolées par de petits ouadis, l’une du côté de Djéba’, l’autre du côté de Moukhmas ; elles lui semblent bien répondre aux deux rochers dont nous parlons. Conder, Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1881, p. 252, identifie Bosès avec El-Hosn, masse rocheuse qui se trouve sur le bord septentrional de Vouadi Soueinit. Le même auteur, Tent Work in Palestine, in-8°, Londres, 1889, p. 256, cherche à expliquer l’étymologie hébraïque, « brillant, » par la couleur éclatante de cette roche sous les rayons du soleil, surtout en face des tons obscurs de la rive opposée. Voir la carte de

Benjamin.

A. Legendre.

BOSOR. Nom, dans la Vulgate. de trois villes situées à l’est du Jourdain. Il est également employé plusieurs fois en grec pour désigner, Bosra ; ce qui fait de la distinction de ces différentes villes un véritable problème.

1. BOSOR (hébreu : Bésér ; Septante : Boadp), ville de refuge, assignée aux Lévites, fils de Mérari, et appartenant à la tribu de Ruben ; elle était située à l’orient du Jourdain y « dans la solitude ou le désert (hébreu : bammidbâr ; Septante : êv-ri) èpï)|i.û), dans la plaine » (hammUôr). Deut., iv, 43 ; Jos., xx, 8 ; xxi, 36 ; I Par., vi, 78. Les deux derniers passages ne font pas mention de « la plaine » ou miSôr ; cependant les versions grecque et latine, Jos., xxi, 36, révèlent la présence de ce détail