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1849
1850
BONSPORTS — BOOZ


de l’Apôtre. — Voir J. Smith, The voyage and shipwreck of St Paul, 3e édit., in-8°, Londres, 1866 ; J. Vars, L’art nautique dans l’antiquité, d’après A. Breusing, in-18, Paris, 1887 ; A. Trêve, Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles, au temps de saint Paul, dans La Controverse et le Contemporain, mai et juin 1887 ; Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 1890, p. 307. E. Jacquier.

    1. BOOKS OF ARMAGH##

BOOKS OF ARMAGH, OF DURROW, OF

KELLS, OF LINDISFARNE, OF MULLING. Voir

Manuscrits bibliques, t. iv, col. 695-696.

    1. BOOT Arnold##

BOOT Arnold, médecin et orientaliste hollandais, né à Gorkum en 1606, mort à Paris en 1650. Il étudia avec ardeur les langues orientales, puis la médecine, et se fit recevoir docteur ; mais il n’abandonna jamais ses premières études. En 1630, il passa en Angleterre, où il fut nommé médecin du comte de Leicester, vice-roi d’Irlande. Vers 1644, il vint se fixer à Paris. Voici ses principaux ouvrages, dans lesquels plusieurs passages de l’Écriture sont bien expliqués : Examen prœlectionis Johannis Morini ad Biblia grseca de texlus hebraici corruptione et grœci auctoritate, in-12, Leyde, 1636. François Taylor collabora à cet écrit. — Animadversiones sacres ad textum hebraicum Veteris Testamenti : in quibus loci multi difficiles, hactenus non satis intellecti vulgo, multœque phrases obscuriores, ac vocabula parum adhuc percepta explicantur verseque expositiones cum aliorum interpretamentis prsscipue grseci, syri, chaldsei, Hieronymi, ac rabbinorum conferuntur, atque istorum consensu aut confutatione confirmantur, in-4°, Londres, 1644. — Epistola de textus hebraici Veteris Testamenti certitudine et authentia contra Ludovici Capelli criticam sacram, in-4°, Paris, 1650. — Vindicte seu apodixis apologetica pro hebraica veritate contra duos novissimos et infensissimos ejus hostes Jo. Morinum et Lud. Capellum, in-4, Paris, 1653. — Voir Walch, Bibliotheca theologica

(1775), t. iv, p. 243, 244, 816.

B. Heurtebize.
    1. BOOTHROYD Benjamin##

BOOTHROYD Benjamin, ministre dissident anglais, né àWarley, près d’Halifax, le 10 octobre 1768, mort le 8. septembre 1836. Il fut ministre et libraire à Pontefract, dans, le Yorkshire, de 1794 à 1808, et desservit ensuite jusqu’à la fin de sa vie Highfield Chapel à Huddersfield. lia publié Biblia hebraica (sans points-voyelles, d’après le texte de Kennicott, avec les principales variantes et des notes critiques, philologiques et explicatives en anglais), 2 in-4°, Pontefract, 1810-1816 ; À new Family Bible and improved version (avec des notes critiques et explicatives), 3 in-4°, Pontefract, 1818.

. 1. BOOZ (hébreu : Bô’az, « vif, gai ; » Septante : Bo<5Ç), fils de Salmôn, delà tribu de Juda, Ruth, iv, 18-20 ; I Par., Il, 3-11. Il vivait du temps des Juges, Ruth, 1, 1, et au com4 mencement de cette période historique, si Rahab, sa mère, Matth., i, 5, est bien, comme on n’en peut guère douter (voir Maldonat, In Matth., i, 5), la Rahab de Jos., ii, 3-21, qui reçut chez elle, à. Jéricho, les espions de Josué et assura leur fuite. Quoiqu’il fut un des principaux habitants de Bethléhem, et des i plus riches, il épousa une femme pauvre et étrangère. Tout ce que l’Écriture nous apprend de lui a trait à la préparation et à la conclusion de ce mariage, dont l’histoire forme le sujet du livre de Ruth. Ce récit, sorte de petit drame en trois actes, se compose de trois épisodes ayant chacun son théâtre distinct : le champ de Booz, Ruth, H ; l’aire de Booz, m ; « ne des portes de Bethléhem, iv, 1-13..

.’I. Le champ de Booz. — Dans cette première partie du livre, Booz nous apparaît comme un homme d’une bonté pleine de délicatesse, animé d’une grande piété. Ruth, II, 12. Un jour qu’il allait visiter ses moissonneurs, il aperçut dans son champ une inconnue qui glanait ; le

chef des ouvriers lui apprit que c’était « la Moabite [récemment ] arrivée du pays de Moab avec Noémi ». Ruth, H, 6. Cette Noémi était la veuve d’un Bethléhémite, Élimélech, contraint autrefois d’émigrer, en temps de famine, au pays de Moab avec sa femme et ses deux fils, Mahalon et Chélion. Élimélech étant mort dans ce pays, ainsi que ses fils, qui s’y étaient mariés, Noémi revenait, après dix ans d’absence, à Bethléhem avec Ruth, la veuve de Mahalon. Ruth n’avait pas voulu se séparer d’elle et avait quitté parents et patrie pour être sa consolation et son soutien. Ruth, i, 1-19. L’arrivée des deux femmes avait excité l’intérêt et la compassion des. habitants de Bethléhem ; leur histoire fut bientôt connue de tous, Ruth, i, 19-21, et de Booz comme des autres. Ruth, ii, 11. La loi de Moïse ordonnait d’abandonner aux pauvres et aux étrangers les épis échappés à la main des moissonneurs. Lev., xxiii, 22 ; Deut., xxiv, 19. Non content d’observer cette loi en permettant à Ruth de continuer en toute liberté de glaner, Booz voulut qu’elle n’allât pas recueillir des épis dans d’autres champs que le. sien, et qu’elle se tînt, pour être plus à l’aise, tout près des femmes qui liaient les gerbes ; il défendit expressément qu’aucun des ouvriers ne la molestât, comme cela arrivait quelquefois, Ruth, ii, 9, 22, alors même qu’elle vien<drait ramasser les épis au milieu des gerbes, Ruth, ii, 15 (hébreu), au lieu de se tenir à distance derrière eux. Il leur recommanda en outre de jeter à dessein des épis de leurs javelles, de telle sorte qu’elle pût les recueillir sans aucune honte, comme s’ils avaient été laissés sans intention. Ruth, ii, 16. Booz voulut encore que Ruth allât boire à discrétion de l’eau destinée aux moissonneurs, Ruth, ii, 9, et qu’elle mangeât ensuite avec eux ; il lui servit lui-même, d’après l’hébreu, Ruth, ii, 14, du qâli, c’est-à-dire non de la bouillie, comme a traduit la Vulgate, mais plutôt du blé grillé, dont Ruth put ainsi facilement emporter les restes pour Noémi. Ruth, ii, 14. Enfin il déclara à Ruth qu’il entendait continuer à la traiter de la même manière jusqu’à la fin de la moisson de l’orge et du blé. Ruth, n, 21.

II. L’aire de Booz. — Après la moisson de l’orge et du blé, et quand le dépiquage des gerbes eut commencé, Booz se mit’à faire vanner l’orge sur son aire. Nous le trouvons encore ici prenant son repas avec ses travailleurs ; mais un trait nouveau, c’est qu’il couche ensuite sur son aire, peut-être pour garder le grain : cet usage, de même d’ailleurs que plusieurs autres qu’on trouve dans le livre de Ruth relativement aux travaux de la moisson, existe encore de nos jours dans tous les pays où le battage des gerbes se fait sur des aires ouvertes, comme, par exemple, dans les régions méridionales de la France. Le repas mentionné ici paraît se rattacher à une sorte de fête par laquelle on célébrait la fin des moissons. Booz en sortit plein de gaieté, Ruth, iii, 7 ; c’était une heureuse disposition, qui devait l’incliner plus que de coutume encore à la bienveillance. La sage Noémi l’avait prévu ; par ses conseils, Ruth remarqua de loin l’endroit où Booz alla s’étendre sur la terre ou sur la paille, pour y prendre son repos, près d’un tas de gerbes ; puis, à la nuit close, et quand elle jugea que Booz était endormi, elle se glissa jusqu’à lui et se coucha là, après lui avoir découvert les pieds, afin que la fraîcheur de la nuit le réveillât avant l’aurore. Voir F. de Hummelauer, Commentarius in Judices et Ruth, Paris, 1888, p. 388.

Booz, en effet, se réveilla au milieu de la nuit, et éprouva quelque effroi à la vue de cette masse confuse gisant à ses pieds ; il se pencha en avant, Ruth, iii, 8 (hébreu), et reconnut que c’était une femme. « Qui êtes - vous ? » lui ditil." Et elle répondit : « Je suis Ruth, votre servante ; étendez votre couverture (hébreu : votre aile) sur votre servante, parce que vous êtes mon proche parent, » en hébreu : « mon gô’êl, » c’est-à-dire mon protecteur, mon vengeur. Ruth, iii, 9. La suite du récit montre que, par ces paroles, Ruth voulait demander à Booz non seulement