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BOITEUX — BONAVENTURE (SAINT)


iâla’, Gen., xxxii, 31, qui signifie particulièrement la claudication par le fait de la luxation de la hanche [séla’, « côté » ]. Boiteux se dit encore par une périphrase, nekêh raglaïm, « frappé, atteint des pieds. » II Reg., iv, 4). La claudication était un des défauts corporels excluant des fonctions sacerdotales dans la loi mosaïque. Lev., xxi, 18. Également les victimes qu’on pouvait offrir à Dieu ne devaient pas avoir ce défaut, Deut., xv, 21 ; à une époque de Telâchement, le prophète Malachie, I, 8, 13, reproche aux prêtres de sacrifier de semblables victimes, réprouvées >par la loi. — De sa lutte avec l’ange, Jacob resta boiteux, iâla’. Gen., xxxii, 31. Cf. Th. Bartholin, De morbis biblicis, dans Crenius, Fasciculus quintus opusculorum quse ad Mstoriam sacram spectant, in-21, Rotterdam, 1695, (p. 427. Parmi les signes de l’époque messianique, Isaïe annonce que les boiteux seront guéris : « Le boiteux bondira comme le cerf. » Is., xxxv, 6. Cette prophétie fut accomplie par JésusChrist, comme il le dit lui-même aux envoyés de Jean-Baptiste, et comme nous le voyons, Matth., xi, 5 ; Luc, vii, 22 ; Matth., xv, 30, 31 ; xxi, 14. Les Apôtres opérèrent des miracles semblables : saint Pierre guérit le iboiteux qui demandait l’aumône à la porte Belle, dans le temple, Act. iii, 2 ; le diacre Philippe à Samarie, Act., vm, 8, saint Paul à Lystre, Act., xiv, 7, guérirent également des hommes atteints de cette infirmité. Les boiteux paraissent avoir été nombreux en Palestine, comme les aveugles ; on les joint à ces derniers pour former une -expression proverbiale désignant souvent les gens faibles, impuissants. II Reg., v, 6, 8 ; Jer., xxxi, 8 ; cf. Is., xxxiii, 23 ; Luc, xiv, 13, 21. — Au figuré, « boiter » s’emploie

; pour « flotter entre deux partis ». III Reg., xviii, 21.

E. Levesque.

    1. BOKIM##

BOKIM (hébreu : Bôkîm, et avec l’article habbôkîm ; Septante : ô KXocu6[i(6v, KXav6[iûvsc ; Vulgate : locus flentium, « lieu des pleurants. » Saint Jérôme a traduit le sens du mot). Localité ainsi nommée, Jud., Il, 1, 5, à cause des larmes abondantes qu’y versèrent les Israélites lorsqu’un ange de Dieu leur reprocha en cet endroit leur alliance avec les Chananéens et leur annonça qu’ils en seraient punis. Les coupables offrirent un sacrifice au Seigneur pour l’apaiser. D’après le texte, Bokim devait être dans les environs de Galgala. Certains commentateurs supiposent qu’il était près de Silo, parce qu’ils croient que le tabernacle était alors dans cette ville, et que le sacrifice dont parle Jud., Il, 5, dut être offert au lieu où était le’tabernacle ; mais les Septante ajoutent, Jud., ii, 1, que sBokim était près de Béthel, èicl Boc16rjX, ce qui est plus vraisemblable. F. Vigouroux.

    1. BOLDUC Jacques##

BOLDUC Jacques, de Paris, mort à Paris le 8 septembre 1646 (et non pas 1650, comme d’autres l’ont dit). Il devint capucin de la province de Paris, conserva dans Ja religion son nom de famille, également orthographié Bolduc et Boulduc, d’où l’on a tiré le latin Bolduccius. Nous (présumons, sans trop affirmer, qu’il appartenait à la famille parisienne de ce nom qui fut illustrée, à la fin du XVIIe siècle, par Jean-Baptiste Boulduc, apothicaire du roi et membre de l’Académie des sciences : Jacques Bolduc prononça les vœux de religion le 18 août 1581, et montra de bonne heure assez de vertu et de talents pour que ses supérieurs lui confiassent une chaire de théologie, et pour que ses confrères l’élussent, dès 1590, à la dignité de définiteur. De 1610 à 1620, il fut successivement supérieur des couvents de Beauvais, d’Auxerre, d’Étampes, de Pontoise et de Montfort-1’Amaury. Après cette date, il ne s’occupa plus que de la préparation et de la publication de ses ouvrages. 1° Commentarïa in librum Job, 2 in-4°, Paris, 1619 ; autre édition, 2 in-f°, Paris, 1637. Dans cet -ouvrage, le P. Jacques donne d’abord une traduction <Iu texte hébreu, puis une paraphrase ; il collationne les <U verses éditions et traductions en les comparant avec la Vulgate, et discute avec soin les divers idiotismes. — ~Sp Expositio in Epistolam B. Judse Apostoli in qua

similia secundee B. Pétri Apostoli vevba pariter expovduntur, in-4°, Paris, 1630. P. Apollinaire.

    1. BOMBERG Daniel##

BOMBERG Daniel, imprimeur célèbre, né à Anvers dans la seconde moitié du xv » siècle, alla s’établir à Venise, où il mourut en 1549. Ce fut dans cette ville qu’il apprit l’hébreu, sous la conduite du juif Félix de Prato. Les ouvrages en langue hébraïque qu’il publia sont remarquables par la beauté des caractères et par la pureté du texte. Parmi les livres sortis de ses presses, nous devons mentionner : Biblia hebraica cum Masora et Targum, 4 in-f°, Venise, 1518. Cette Bible, dédiée à Léon X, fut éditée par les soins de Félix de Prato, converti au christianisme. En 1526, parut une autre Biblia hebraica rabbinica cum utraque Masora, Targum, studio R. Jacob F. Haiim, 4 in-f°, Venise. Il publia également de nombreuses éditions in-4° de la Bible hébraïque, le Talmud babylonicum integrum, qui avec ses commentaires forme 12 in-f°, 1520-1522 ; le Talmud hierosolymitanum, in-f°, / 1524 ; enfin la concordance connue sous le titre de Liber illuminans viam seu concordantise hebraicse, auctore Mardochœo Nathan, cum prsefatione R. Isaaci Nathan, in-f », 1523. — Voir Lelong, Bibliotheca sacra (1723), p. 17, 63-65, 454 ; Biographie nationale, publiée par l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1868, t. ii, p. 666.

B. Heurtebize.
    1. BONAERT##

BONAERT, Bonartius, Olivier, né à Ypres le 17 août 1570, mort dans cette ville le 22 octobre 1654. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 28 mars 1590. Il enseigna les humanités, la rhétorique et la théologie morale. On a de lui : In Ecclesiasticum commentarius, in-f°, Anvers, 1634 ; In Estherem commentarius littérale etmoralis, in-f », Cologne, 1647 ; les dix dernières pages renferment : Liber Esther secundum Septuaginta, editionis sixtinas, in quo lacinise, quse in translatione Vulgata latina sub finem ponuntur, suis locis intextx sunt, additis Nobilii notis. C. Sommervogel.

    1. BONAVENTURE##

BONAVENTURE (Saint), appelé aussi Eustachius par bien des auteurs, auxquels Sbaraglia reproche d’avoir fait usage de ce nom, qui signifie « bien constant », ou « bien stable », au lieu A’Eutychius, qui veut dire « bien fortuné », s’appelait dans le siècle Jean Fidanza. Il naquit en 1221, à Bagnorea. À l’âge de dix-sept ans, et non de vingtdeux, comme certains l’ont prétendu, il entra dans l’ordre de Saint -François. Envoyé à Paris pour y suivre les cours de l’Université, Bonaventure entendit les leçons d’Alexandre de Ilalès, qui bientôt devint aussi frère mineur. L’élève mérita l’admiration de son maître, et fut à son tour un des docteurs les plus illustres, non seulement de son siècle, mais de tous les temps ; le titre de Docteur séraphique le distingua spécialement au milieu dé la pléiade des sommistes. Il avait à peine trente-cinq ans lorsque, vers la fin de 1256 ou au commencement de 1257, il fut élu général de son ordre, qu’il gouverna sagement. Grégoire X, en 1272, le créa cardinal et’évêque d’Albano. Il le convoqua au second concile général de Lyon, où Bonaventure rendit à l’Église d’éminents services ; mais il mourut après la première session, le 15 juillet 1274. Il fut canonisé par Sixte IV, en 1482, et déclaré docteur de l’Église par Sixte V, en 1588. Ceux de ses ouvrages qui intéressent l’exégèse sont les suivants : Dans l’édition vaticane de ses œuvres, 8 in-f°, Rome, 1588-1596 : 1° Principium Sacrée Scripturx ; 2° Illuminationes Ecclesix, seu Expositio in Rexæmeron ; 3° Expositio in Psalterium ; 4° Expositio in Psalmum cxrm ; 5° Expositio in Ecclesiasten ; 6° Expositio in Sapientiam ; 7° Expositio in Lamentationes Hieremise prophète ; 8° Expositio in cap. visancti Matthsei ; 9° Expositio in Evangelium Lucie ; 10° Expositio in Evangelium Joannis ; 11° Collatiories in Joannem. — Supplément du P. Benoît Bonelli ; 12° In Genesis caput u. Commentariolum de plantaUone paradisi ;