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BŒUF


xxvi, 10. La grande préoccupation du fermier portait sur leur travail et sur leur multiplication. « Celui qui tient la charrue est fier d’agiter l’aiguillon. Il mène les bœufs au bâton, s’occupe de leurs travaux et ne parle que des petits des taureaux. » Eccli., xxxviii, 26. Aussi, quand on avait acheté quelques paires de bœufs, on sacrifiait tout parfois pour aller les essayer. Luc, xiv, 19. Élie trouva Elisée au labour, « avec douze paires de bœufs devant lui, et conduisant la douzième paire. » III Reg., xix, 19. Le travail fini, le laboureur revenait à la maison, comme

fit enlever les premiers, IV Reg., xvi, 17, et par la suite Nabuchodonosor emporta le tout à Babylone. Jer., iii, 20. VIII. Les figures de bœufs dans le culte idolatrique. — La première idole que les Hébreux se firent au désert, Exod., xxxii, 4-35, et celles que Jéroboam érigea plus tard à Béthel et à Dan, III Reg., xii, 28, empruntaient leur forme à la race bovine. Voir Apis et Veau d’or. Le dieu Moloch, auquel les Israélites immolèrent parfois leurs enfants, Jer., xix, 5 ; xxxil, 35, était représenté avec une tête de taureau. Voir Moloch. À Ba S61. — Bœufs traînant des fardeaux. xviie dynastie. Maâsara. Lepslus, Denkmtiler, Abth. iii, Bl. 3.

Saûl, derrière ses bœufs. 1 Reg., xi, 5. On donnait aux bœufs une nourriture mélangée de grain et de paille, comme on le fait encore aujourd’hui en Palestine. Is., xxx, 24. L’abondance de la récolte se reconnaissait à la vigueur des animaux. Prov., xiv, 4. Mais les herbages faisaient-ils défaut, les étables se vidaient. Cf. Hab., iii, 17. VI. Remarques sur les caractères de la race bovine.

— Le bœuf est assujetti à l’homme, Ps. viii, 8, et il suit

bylone, les Juifs captifs admirèrent les grands taureaux ailés qui décoraient les palais royaux. Voir Chérubins et fig. 69, col. 313. Souvent, au cours des invasions, ils avaient pu voir l’étendard assyrien, formé d’un disque soutenu par deux têtes de taureaux, et renfermant lui-même deux taureaux complets et une figure d’Assur décochant une flèche (fig. 564).

IX. Les bœufs au point de vue symbolique. — Dans

Combat de taureaux. Bas-relief d’un tombeau de Beni-Hassan. D’après Champollion, monuments de V

: , pi. 3C0.

docilement, même quand on l’emmène à l’immolation. rrov., vii, 22. Il est très fort, et c’est à ce titre que Moïse compare Éphraïm à un taureau. Deut., xxxiii, 17. Cette force dégénère parfois en férocité. Ps. xxi, 13 ; lxyii, 31. Le bœuf devient alors le type de la force arrogante et stupide. Eccli., vi, 2 ; Jer., L, 11. Néanmoins beaucoup de ces animaux ont le caractère assez doux ; ils savent reconnaître leur propriétaire et s’attacher à lui. Is., i, 3. Au pâturage, le bœuf coupe l’herbe jusqu’à la racine avec ses incisives, au lieu de l’arracher comme fait le mouton. Cf. Num., xxii, 4.

VII. Les bœufs sculptés dans le temple. — Douze bœufs de métal, symboles de force, soutenaient au temple la mer d’airain, et d’autres figuraient dans les dix bases des bassins d’airain. III Reg., vii, 25, 29. Le roi Açhaz

les descriptions de l’âge d’or à venir, c’est-à-dire des temps messianiques, le veau et le bœuf paissent en compagnie de l’ours et du lion, Is., xi, 7 ; lxv, 25, ce qui symbolise l’union des Juifs et des païens dans le même bercail de Jésus-Christ. Dans la vision d’Ézéchiel, i, 10, rappelée par saint Jean dans l’Apocalypse, IV, 6, 7, les quatre figures d’animaux représentent les quatre évangér listes, d’après l’interprétation d’un bon nombre de Pères latins. « La troisième figure, celle du bœuf, dit saint Jérôme, est la représentation anticipée de l’évangéliste Luc, qui débute en parlant du prêtre Zacharie. » In Ezech., i, 7 ; In Matth. prolog, , t. xxv, col. 21 ; t. xxvi, col. 19. Or le prêtre Zacharie offrait des victimes au temple. Le bœuf rappelle donc le premier récit de l’évangéliste. Les Pères ne sont pas toujours d’accord dans l’attribution de chaque