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1791
1792
BIEL — BIGAMIE


    1. BIEL Jean Christian##

BIEL Jean Christian, prédicateur allemand protestant, né à Brunswick en 1687, mort en 1745. Il fut l’auteur de nombreuses dissertations théologiques. Son principal ouvrage a pour titre : Novus thésaurus philologicus sive Lexicon in LXX et alios interprètes et scriptores apocryphos Veteris Testamenti, 3 vol. in-8°, la Haye, 1779-1780. Cet ouvrage, qui ne parut qu’après la mort de son auteur, fut publié par les soins de E. H. Mutzenbecher. Citons encore de cet auteur : Dissertatio de purpura Lydia ad illustrationem loti Actorum, xii, 14, publiée dans Ugolini, Thésaurus antiquitatum sacrarum, t. xiii, col. cxxi ; t. xxix, col. cccclxvii. Anvmadversiones ad Altmannum de Lydia Thyatirensi, dans Ugolini, Thésaurus, t. xxix, col. cccclviïi. B. Hkurtebize.

    1. BIENFAISANT##

BIENFAISANT, BIENFAITEUR. Notre - Seigneur dit en saint Luc, xxii, 25 : « Les rois des nations exercent sur elles leur empire, et ceux qui ont l’autorité sur elles sont appelés Bienfaiteurs (EÙep-^tat). » Ce titre d’Évergète, cÙEpylTriç, qui, dans le Nouveau Testament, ne se lit que dans ce passage de saint Luc, était donné, en effet, aux rois, comme nous le voyons par l’exemple de Ptolémée Évergète, et équivalait à « sauveur ou père de la patrie ». Cf. Hérodote, viii, 55 ; Thucydide, i, 129 ; Xénophon, Anab., vii, 6, 38 ; Josèphe, Bell.jud., III, IX, 8 ; ûiodore de Sicile, xi, 26.

    1. BIERMANN Jean##

BIERMANN Jean, ministre coccéien hollandais, mort à Middlebourg en 1721. On a de lui plusieurs commentaires, dans lesquels les écrits inspirés sont expliqués d’après le système de Cox. Ce sont : De Prophétie van Zacharias, in-4°, Utrecht, 1699, 1716 ; De Prophétie van Hosea, in-4°, Utrecht, 1702 ; Clavis Apocalyptico-Prophetica, hoc est septem ecclesiarum, ac totidem sigillorum, tubiciniorum et phialarum Apocalypticarum analytica explicatio, earumdem cum prophetis Veteris Testamenti collatip, algue ad suas historias applicatio, in-4°, Utrecht, 1702 (Bibliothèque nationale, A, 3391), commentaire restreint aux objets désignés par le titre et rempli d’erreurs ; Verklaaringe des eersten briefs van Paullus aan die van Korinthus, in-4°, Utrecht, 1705, et Verklaaringe des tweeden briefs van Paullus aan die van Korinthus, 2 in-4°, Utrecht, 1708 ; De Prophétie van Habacuc, in-4°, Utrecht, 1713 ; Heilige mengelstoffen, in-4°, Utrecht, 1716, ouvrage renfermant, en appendice, des commentaires sur YVrim et le Thummim, et sur les amis de Job ; Moses en Christus, in-4°, Amsterdam, 1700, exposé, par demandes et par réponses, des choses, des lieux, des époques, des cérémonies et des personnes de la Bible. — Voir J. Abkoude, Naam Register van Boeken, in-4°, Leyde, 1743, p. 38 ; Wûsthoff, Bibliotheca theologîca-philologica, in-4°, Leipzig, 1705, p. 19 ; Walch, Bibliotheca theologica, in-8°, Iéna, 1757, t. iv, p. 231, ’571, 589, 594, 693, 775, 1159. O. Rey.

BIGAMIE. Elle est simultanée ou successive. La bigamie « simultanée » consiste en ce qu’un homme a en même temps deux femmes, ou une femme en même temps deux hommes ; la bigamie « successive » consiste en ce qu’une personne dont le premier mariage est dissous par la mort de son conjoint ou de toute autre manière légitime en contracte un second. Pour la bigamie « simultanée », voir Polygamie. Dans cet article, nous ne parlons que de la bigamie « successive ». L’Écriture donne sur ce sujet des prescriptions ou des recommandations importantes.

I. Bigamie successive permise, mais inférieure à la viduité. — Sous l’ancienne loi, la bigamie successive était permise ; quelquefois même elle était commandée, par exemple, dans le cas du lévirat. Nous ne voyons pas que les secondes noces aient été frappées de la moindre défaveur, quoique les écrivains sacrés signalent avec honneur les veuves qui préferaient leur état à un nouvel

engagement. Judith, viii, 1, 4, 8 ; cf. Luc, ii, 36-37. — Sous le Nouveau Testament, les secondes noces restent permises, Rom., vii, 2-3 ; 1 Cor. vii, 39 ; dans certains cas spéciaux, elles sont conseillées, et pourraient même être commandées. I Tim, v, 14. Mais en général saint Paul conseille la viduité, et il affirme avec solennité et au nom du Saint-Esprit la supériorité morale de cet état sur un second mariage. I Cor., vii, 40. Aussi, sous la loi nouvelle, les secondes noces sontelles frappées d’une certaine défaveur ; l’homme ou la femme qui convole à de secondes noces paraît moins fidèle à son premier engagement, et provoque le soupçon d’une vertu peu affermie. L’appréciation défavorable des secondes noces par saint Paul a eu un grand retentissement dans l’Église des premiers siècles ; beaucoup de Pères, tout en déclarant permises les secondes noces, en détournent énergiquement les fidèles. Cf. Hermas, Mand., IV, iv, 1-3, édit. Funk, Tubingue, 1881, p. 399-400 ; Tertullien, Ad uxorem, i, 7, t. i, col. 1285-1287 ; De Exhortatione casti~ tatis, 1-13 ; De Monogamia, 1-17, t. ii, col. 914-930, 930-954 ; S. Jérôme, Epist. Lir, ad Furiarn, 1-18 ; Epist. lxxix, ad Salvinam, 7-11 ; Epist. cxxiii, ad Ageruchiam, 1-14, t. xii, col. 550-560, 728, 731, 1046-1056 ; Contra Jovinianum, i, 14-15, t. xxiii, col. 232-234 ; S. Ambroise, De Officiis, i, 50, 247, t. xvi, col. 97 ; S. Augustin, De Bono viduitatis, 1-15, t. xl, col. 431-442. Les Pères grecs surtout se sont fait remarquer par leur véhémence, quelquefois exagérée, contre les secondes noces. Cf. Athénagore, Légat., 33, t. vi, col. 965-968 ; Const. apost., iii, 2, Patr. gr., t. i, col. 761-764 ; Clément d’Alexandrie, Strom., iii, 12, t. viii, col. 1184 ; Origène, In Lucam, Hom. xvii, t. XII, col. 1846-1847 ; et In Jeremiam, Hom. xix, t. xii, col. 508-509 ; S. Basile, Epist. clx, ad Diodorum, 4, t. xxxii, col. 628. Des pénalités et même la privation de la communion ont été portées contre les bigames ; concile de Néocésarée (vers 320), can. m et vii, dans Mansi, Concilia, Florence, 1759, t. ii, col. 539-542 ; concile de Laodicée, can. i, ibid., col. 563. Du reste, au moins à l’époque de saint Paul, cette défaveur des secondes noces se retrouvait chez un grand nombre de nations païennes, surtout chez les Grecs et les Romains. Tertullien, De Exhort. castit., 13, t. ii, col. 928 ; De Monogamia, 17, t. ii, col. 952-953 ; S. Jérôme, Contra Jovinianum, i, 43-46, t. xxiii, col. 273-276 ; E. Feithius, Antiq. Homer., ii, 15, dans Gronovius, Thésaurus grsecarum antiquitatum, Venise, 1732-1737, t. vi, p. 3770-3771 ; Marquardt, Vie privée des Romains, Paris, 1892, t. i, p. 50, note 8.

II. La bigamie successive et le sacerdoce. — Tertullien a cru que, dans la loi mosaïque, la bigamie successive était défendue aux prêtres. De Exhort. castit., vii, t. ii, col. 922 ; De Monogamia, vii, t. ii, col. 938- Les papes saint Sirice et saint Innocent lui ont emprunté cette erreur ; S. Sirice, Epistola i, ad Himerium, viii, t. xiii, col. 1141-1142 ; S. Innocent, Epistola ii, ad Victricium, vi, t. xx, col. 474. Non seulement on ne trouve rien de semblable dans la loi de Moïse ; mais, comme le remarque saint Jérôme, Epist. lxix, ad Oceanum, 5, t. xxii, col. 657, la bigamie « même simultanée » était permise aux prêtres ; elle était même à la rigueur, et d’après les termes ou plutôt le silence de la loi, permise au grand prêtre, et, si cette bigamie « simultanée » fut défendue plus tard à celui-ci, ce ne fut que par un usage que nous trouvons consigné dans la Ghemara de Babylone, Yoma’, c. i, et Yebamôth, c. vi, dans Selden, Vxor hebraica, Francfort-sur-1’Oder, 1673, p. 40, et Krumbholtz, Sacerdotium hebraicum, I, 16 (dans Ugolini, Thésaurus antiq. sacr., Venise, 1744-1769, t. xii, col. xciv). À plus forte raison, la bigamie « successive » ne fut jamais interdite ni aux prêtres ni au grand prêtre. — Il n’en est pas de même sous la loi évangélique. Saint Paul, parlant de l’évêque, dit qu’il doit être unius uxoris vir, I Tim., m, 2 ; Tit., i, 6 ; il dit la même chose du diacre, I Tim.,