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1787

BIBLIA PAUPERUM — BIBLIQUES (SOCIÉTÉS)

1788

Tiré à 150 exemplaires. (Bibl. nat. À 2149.) 4° Biblia

fauperum, Deutsche ausgabe von 1471, In-4°, Weimar, 906 (A 18200). — Voir aussi Heinecken, Idée générale d’unecollectioncomplèted’estampes, in-8<>, Leipzig, 1711 p. 292-333 (avec reproduction de fac-similés, entre autres, pi. 8, vis-â-vis la page 323, de l’Annonciation de YArmen-Bibel allemande. (Bibliothèque nationale, V 24434) ; Sam. Sotheby, Principia typographica. The Block-Books or xylographie delineations of Scripture History issued in Bolland, Flanders and Germany, 3 in-f », Londres, 1858, t. i, p. 43-68 d ; t. ii, p. 51-62, 185-186 ; t. iii, p. 24-27, 107, 162-166, 186 (Bibliothèque nationale, Q 58. Réserve) ; Th. H. Home, An Introduction to the lloly Scriptures, 3e édit., 1822, t. ii, p. 220-224 ; Camesina et Heider, Die Darslellungen der Biblia pauperum in einer Handschrift des 14. Jahrhunderts im Stift St. Ftorian, Vienne, 1863 ; Weigel et Zestermann, Anfànge der-Buchdruckerkunst, 2 in-4°, Leipzig, 1866 ; J. Heller, Geschichte der Hotzschneidekunst, in-8°, Bamberg, 1823, § 80-81, p. 339-350 (peu exact) ; J. Ch. Brunet, Manuel du libraire, 5e édit., 1862, t. iii, p. 227 ; K. Atz, Die christliche Kunst, 3 8 éd., Ratisbonne, 1899, p. 76-79.

F. VlGOUROUX.

2. BIBLIA PAUPERUM. Il existe aussi sous ce titre un ouvrage attribué à saint Bonaventure et complètement différent du précédent. Voici le titre d’une des éditions de la bibliothèque Nationale (D 6595 Réserve) : Biblia pauperum a Domino Bonavèntura édita, omnibus Christifidelibus perutilis. On lit à la fin : Explicit opus prœclarum Domini Bonaventurse Biblia pauperum nuncupatum Anno Dni MLLLL.XCI. In-4° de 48 ieuillets, plus la table. C’est une collection par ordre alphabétique des textes et des exemples de l’Écriture relatifs aux vertus qu’il laut pratiquer et aux vices qu’on doit éviter : De abstinentia, de accidia, de ambitiosis, etc. Cette édition est abrégée ; d’autres sont plus complètes. Le recueil est destiné aux prédicateurs, et il a dû être appelé « Bible des pauvres », parce qu’étant fort court, il pouvait être acheté même par les prédicateurs pauvres. Il en existe de nombreux manuscrits et plus de trente éditions imprimées. Cet ouvrage a été attribué à tort à saint Bonaventure ; il est d’un dominicain du couvent de Saint-Jacques de Paris, qui devint le dernier patriarche latin, de Jérusalem, Nicolas de Hannapes (mort le 18 mai 1291). Voir histoire littéraire de la France, t. xx, 1842, p. 64-76.

F. Vigourotjx.

    1. BIBLIOTHÈQUE##

BIBLIOTHÈQUE, collection de livres et local où ils sont réunis. La Vulgate emploie trois fois ce mot, I Esdr., V, 17 ; vi, 1, et II Mach., ii, 13. Dans le premier passage d’Esdras, le texte chaldéen porte bêf ginzayya’, qu’on traduit par « maison du trésor » ; dans le second passage, l’original a pê( sifrayyà’, a. la maison des livres, » c’est-à-dire la bibliothèque des rois de Babylone. Le roi Darius y fît faire des recherches pour retrouver l’édit par lequel Cyrus avait autorisé la reconstruction du temple de Jérusalem. I Esdr., vi, 1-3. Il n’est pas étonnant que les rois perses eussent une bibliothèque et des archives dans le palais royal de Babylone ; dès une haute antiquité, les rois de Babylone et d’Assyrie, ainsi que les principales villes de ces contrées, eurent des bibliothèques, dont quelques-unes ont été retrouvées par les explorateurs de nos jours. Voir La Bible et les découvertes modernes, 5\{\{e\}\} édit., t. i, p. 172-181. — Le texte grec de II Mach., n, 13, a le terme même d’où nous vient notre mot de « bibliothèque », ftigXioSïjXy). Les auteurs juifs de la lettre où on lit cette expression racontent que Néhémie avait construit une bibliothèque à Jérusalem, pour y recueillir les Livres Saints. — Voir J. Lomeier, De bibliothecis, in-12, Utrecht, 1580, p. 22-59. F. Vigouroux.

    1. BIBLIQUES##

BIBLIQUES (SOCIÉTÉS). Ce nom désigne des associations protestantes qui se sont donné la mission de traduire la Sainte Écriture dans toutes les langues du

monde, et d’en distribuer partout des exemplaires. Les associations de ce genre ont pris naissance dès le milieu du xviie siècle. En 1849 s’établit la « Société pour la propagation de l’Écriture dans la Nouvelle-Angleterre », ayant pour but la diffusion des Livres Saints traduits dans les principaux idiomes des sauvages d’Amérique. L’Angleterre vit se fonder, en 1698, une « Société pour la propagation des connaissances chrétiennes », au moyen de distribution de Bibles, et, en 1780, une « Société biblique », pour fournir des Livres Saints aux armées de terre et de mer. En France, vers 1719, le janséniste de Barneville avait institué une « Société biblique catholique ». éditant le Nouveau Testament sans notes ni commentaires, à la manière protestante, mais cependant avec des préfaces. A partir de 1792, la « Société biblique française de Londres » se chargea de traduire les Écritures à l’usage des protestants français. Toutes ces associations durent s’effacer devant la puissante « Société biblique britannique et étrangère », fondée à Londres, le 7 mars 1804, à l’instigation de Charles, pasteur de Bala, dans le pays de Galles. D’autres Sociétés bibliques se constituèrent, à l’imitation de celle de Londres, à Berlin, en 1814, et à New-York, en 1817. Ces deux sociétés restèrent indépendantes de la première. Mais, sous les auspices de la grande association anglaise et avec son concours, s’établirent à Saint-Pétersbourg une Société biblique russe, autorisée par Alexandre I er, en 1813, et prohibée par Nicolas I er, en 1826, et à Paris une Société biblique protestante, en 1818. Toutefois il se produisit de bonne heure un double schisme dans la Société britannique. Les Écossais, mécontents de voir qu’elle publiait les « apocryphes », c’est-à-dire les livres deutérocanoniques, que les protestants rejettent du canon, fondèrent la Société biblique d’Ecosse. D’autres accusèrent la Société de socinianisme, firent scission et créèrent une Société biblique trinitaire. Des difficultés analogues se produisirent en France. En 1826, la Société britannique commence elle-même à refuser son concours aux associations qui publiaient les livres « apocryphes ». Pour ne pas se priver de ce puissant patronage, la « Société biblique protestante de Paris » se mit à publier des Bibles sans « apocryphes » et d’autres Bibles avec « apocryphes », au choix de ceux qui les demandaient La Société de Londres ne s’accommoda pas volontiers de cette manière de faire, et, en 1833, elle provoqua l’établissement de la « Société biblique française et étrangère », qui s’inspira de ses vues. Cependant on réclamait de toutes parts des traductions plus modernes. Une troisième association française, la « Société biblique de France », se fonda, en 1864, dans le but d’imprimer et de distribuer des traductions nouvelles, mais avec exclusion des deutérocanoniques. Devant cette institution, qui répondait pleinement à ses vues, la « Société biblique française et étrangère » s’éclipsa en 1865. La Société britannique se contenta dès lors d’avoir des dépôts de ses traductions à Paris et dans le reste de la France.

I. Organisation et résultats matériels. — La Société britannique, la plus importante et la plus en vue de toutes les associations analogues, est dirigée par un comité de trente-six membres, tous laïques, dont quinze sont choisis dans l’Église anglicane, quinze dans les autres Églises protestantes de la Grande-Bretagne, et six parmi les étrangers résidant à Londres. Des sociétés locales établies soit en Angleterre, soit sur le continent, secondent l’œuvre du comité central. En mars 1890, la Société biblique comptait cinq mille deux cent quatre-vingt-dix-sept sociétés auxiliaires, tant dans le royaume que dans les colonies. Les recettes, qui ont commencé par produire dix-sept mille francs, en 1805, dépassent maintenant le chiffre de cinq millions. Elles proviennent pour une moitié environ de dons, de legs et de souscriptions, et pour l’autre moitié de la vente des Bibles. La France n’est représentée que par quatre cents francs dans ce budget de recettes. La Société consacre ces ressources à imprimer les Livres