sont la reproduction des sujets et des légendes du manuscrit français.
III. Rappelons encore, comme ayant un rapport assôz étroit avec les œuvres précédentes, mais formant plutôt une histoire sainte qu’un commentaire allégorique et moral, ce qu’on a appelé les Images de la Bible et les Résumés d’histoire sainte en rouleaux. — Les Images de la Bible sont des tableaux de grande dimension, avec légende explicative en latin à la partie supérieure et à la partie inférieure de chaque page. Ces tableaux, qui représentent les principaux traits de l’histoire biblique, sont divisés en plusieurs compartiments. Il n’en reste plus que quatre pages, appartenant à la Bibliothèque nationale (Nouv. acq. lat. 2294) ; le dessin et le coloris sont très remarquables. On signale comme ayant la même disposition, le même style, un volume de 43 feuillets, qui fait partie de la bibliothèque de sir Thomas Phillips, à Cheltenham. — Le Résumé de l’histoire sainte en rouleaux est formé de bandes de parchemin assez étroites, sur lesquelles des médaillons représentant les principales scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament sont eneadrés d’une légende plus ou moins développée. Dans un manuscrit de cette composition datant de la seconde moitié du xme siècle et appartenant à M. Gélis-Didot, l’auteur donne la raison de son travail : « Facta est ut illi, qui ad plenam Testamenti doctrinam non possunt pertingere, noticiam saltem rerum gestarum per hystoricam successionem habeant. » L’usage de ces rouleaux fut très général à la fin du xrv « siècle et surtout au xv ?. Après l’invention de l’imprimerie, les libraires de Paris en firent imprimer plusieurs éditions du temps de François Ier, sous le titre : Cronica cronicorum, abbrege et mis par figures, descentes et rondeaulx (petits ronds où l’on a placé des noms). Cf. Brunet, Manuel du libraire (1860), t. i, col. 1861-1862.
Ce que l’on faisait pour la Bible entière, on le fit pour certains livres en particulier, comme le livre de Job, le Psautier, les Évangiles. et l’Apocalypse. Cependant les enluminures plus ou moins riches dont on les orna n’ont pas généralement le caractère de commentaire allégorique et moral, mais plutôt celui de décoration ou d’illustration historique. Voir Léopold Delisle, Livres d’images destinés à l’instruction religieuse, dans l’Histoire littéraire de la France, t. xxxi, p. 218-284. E. Levesque.
- BIBLIA MAGNA##
BIBLIA MAGNA, compilation de divers commentaires sur la Sainte Écriture faite par le P. Jean de La Haye. "Voir La Haye (de).
BIBLIA MAXIMA. Voir La Haye (de).
- BIBLIANDER##
BIBLIANDER, de son vrai nom Théodore Buchmann, orientaliste protestant suisse, né à Bischofzel (Thurgovie) en 1504, mort de la peste à Zurich le 24 septembre ou le 26 novembre 1564. En 1532, il professait l’Écriture Sainte à Zurich. Il a composé un très grand nombre d’ouvrages, dont nous citerons les suivants : Propheta Nahum, juxta veritatem hebraicam latine redditus, cunx exegesi, qua versionis ratio redditur et auctoris sententia explicalur, in - 8°, Zurich, 1534 ; Commentarius in Micham, in-8o, Zurich, 1534 ; Institutionum grarnmaticarum de lingua hebraica liber unus, in - 12, Bâle, 1535 ; Commentarius in utramque epistolam Pétri, in-8o, Bâle, 1536 ; Commentarius in Apocalypsim Johannis, in-8o, Bâle, 1549 ; Quomodo oporteat légère Sacras Scripturas, prxscriptiones apostolorum, prophetarum, in-8o, Bâle, 1550 ; De vita, doctrina, fide, operibus et Ecclesia Pétri, in-8o, Bâle, 1550 ; Amplior consideratio decreti synodalis Tridentini de authentica doctrina Ecclesise Dei, de latina veteri translatione Sanctorum Librorum, de catholica expositione Hanctas Scripturse, in-8o, Bâle, 1551 ; Sermo divinse majestatis voce pronuntiatus seu commentarius in Decalogum et sermonem Domini in
monte Sinai, in-f°, Bâle, 1552 ; De mysteriis salutiferst passionis et mortis Jesu Messise libri très, in-4o, Bâle, 1555 ; Protevangelion, sive de natalibus Jesu Christi et ipsius Matris Virginis Mariai sermo historiens divi Jacobi minoris ; Evangelica historia quam scripsit B. Marcus, vita Marci evangelistse collecta ex probatioribus auctoribus, in-8o, Bâle, 1552. En outre de ces divers écrits, Bibliander travailla à l’édition de la Bible qui parut à Zurich, en 1543, sous le titre de Bibliae sacra hebrseorum lingua grxcorumque fontibus, consultis simul orthodoxis interpretibus, religiosissime translata in sermonem latinum per theologos Tigurinos, in-f°. Il traduisit pour cette œuvre une partie d’Ézéchiel, Daniel, Job, les quarante-huit derniers psaumes, l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques. — Voir Lelong, Bïbliotheca sacra, t. i, p. 289 ; Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament (1685), p. 324 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs séparés du xvii* siècle (1719), t. i, p. 571.
1. BIBLIA PAUPERUM. On appelle ainsi une collection d’images représentant les principaux mystères de la vie de Notre -Seigneur avec les figures prophétiques qui les annonçaient dans l’Ancien Testament. On croit communément qu’elle reçut le nom de « Bible des pauvres » parce qu’elle fut surtout destinée aux pauvres gens, lorsqu’on eut découvert l’art de reproduire la gravure sur bois. Avant l’invention de l’imprimerie, les livres, écrits à la main, étaient naturellement d’un prix élevé et au-dessus des ressources de la plupart des fidèles. La xylographie permit de multiplier en très grande quantité et à peu de frais les exemplaires de cette Bible, et de la mettre ainsi entre les mains des moins fortunés. Le mot « pauvres » peut également avoir été appliqué aux ignorants et aux illettrés qui pouvaient comprendre les imagés, quoiqu’ils ne sussent pas lire. Quelques bibliographes l’appliquent aussi aux religieux des ordres mendiants. Streber, dans Wetzer et "Welte, Kirchenlexicon, 2o édit., t. ii, col. 776. — La Bible des pauvres a existé en manuscrit, avant d’être reproduite par la xylographie. Les dessins en sont attribués à l’école de Jean Van Eyck (1366-1456). La première xylographie doit avoir été faite entre 1410 et 1420. L’origine précise et l’auteur en sont d’ailleurs inconnus, les éditions originales ne nous fourv nissant à ce sujet aucun renseignement.
Certains bibliographes nient que la Biblia pauperum xylographique ait eu plus de deux éditions. Ceux qui eh admettent davantage ne sont pas d’accord sur leur nombre. Quelques-uns, comme Sotheby, Principia typographica, t. ra, p. 162-166, 186, en comptent plus de sept. La Bibliothèque nationale possède cinq exemplaires, exposés dans la galerie Mazarine (armoire ix). Quatre ont quarante planches ; l’un d’eux (n"l) est colorié à la main ; le n°5a cinquante planches (5e édition de Heinecken). L’examen attentif de ces exemplaires prouve qu’il y a eu certainement plus de deux éditions ; car, en dehors des variations de lettres servant à classer les planches, on remarque que ces dessins ont été plus ou moins légèrement modifiés et retouchés. Il est vrai, que certaines planches ont pu être remplacées au fur et à mesure qu’elles étaient usées. Les premières Biblia pauperum ont des légendes latines. On publia aussi plus tard cette œuvre en langue vulgaire. Elle fut imprimée à Paris, par Antoine Vérard ( sans date), en français, sous le titre Les Figures du Vieil Testament et du Nouvel. La Bibliothèque nationale en possède un exemplaire in-4° (A 1399). On croit qu’il a été imprimé en 1503. Il reproduit la xylographie. Les légendes latines y sont conservées, mais chaque série de figures est précédée de plusieurs pages d’explications en français, résumées à la fin par quelques vers. Une édition allemande, Armen-Bibel, avait été publiée par Friedrich Walther et Hans Hûrnin, en 1470. Etc. (Pour les Mitions latines, voir Berjeau, Biblia pauperum, p. 17, et plus loin pour l’édition allemande’de Pfister.)