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BIANCHIN1 — BIBLES EN IMAGES

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Vulgatæ latinx editionis, in-f", Rome, 1740, p. 1-278, reproduit en caractères latins, et dans une colonne parallèle au texte de l’Italique, le grec des Septante non revisé, tel qu’il était répandu avant Origène.

Sous le titre que nous venons de citer, Bianchini, dans le dessein de répondre aux attaques dirigées par les protestants contre la Vulgate latine, avait conçu un vaste ouvrage, divisé en six parties. Elles devaient comprendre : 1° des fragments inédits des Hexaples d’Origène ; 2° les livres de l’Ancien Testament, traduits par saint Jérôme sur le texte hexaplaire des Septante ; 3° une « épaisse forêt » de variantes de la Vulgate hiéronymienne, extraites des meilleurs manuscrits ; 4° plusieurs livres de l’Ancien et du Nouveau Testament de l’Italique ; 5° les livres de l’Ancien Testament, traduits du chaldéen par saint Jérôme ; . 6° l’apologie du Canon des Écritures, dressé par le concile de Trente. Le tome premier, le seul paru, contient sans ordre, à la suite d’une préface générale où est retracée l’histoire du texte original et des versions grecques et latines de la Bible, des éléments des six parties de l’ouvrage complet. Les principaux sont des fragments des Hexaples, tirés du Chisianus, n » 88 ; les variantes de la Vulgate hiéronymienne, recueillies soit du Toletanus par Christophe Palomares, soit du Vallicellanus et du Paullinus par Bianchini lui-même ; des fragments de la même version empruntés à d’anciens manuscrits de la bibliothèque Vaticane ; des parties de l’Ancien Testament de l’Italique, Sagesse, viii, 14-x, 3, et Xi, 26-xii, 12 ; le début d’Esther, le livre de Baruch, Tobie, i-vi, 12, extraits de manuscrits de provenances diverses ; enfin la description de manuscrits des Évangiles que l’auteur se proposait de publier plus tard. Cf. Journal des savants, février 1743, p. 117-124. Ces derniers Codices étaient le Vercellensis, a, du IVe siècle ; le Veronensis, b, du y ou VIe siècle ; le Brkdanus, f, du vie siècle, et le Corbeiensis, n° 21, ff l, pour saint Matthieu. Leur texte, imprimé avec des variantes d’autres manuscrits, notamment du Vindobonensis, i, du VIe siècle, forme Y Evangeliariwm quadruplex latin » versionis antiques seu veteris Italicse, in-f°, en deux tomes, Rome, 1748, ouvrage magnifique pour l’exécution typographique, et le plus considérable, le mieux conçu et le mieux exécuté au point de vue critique sur les Évangiles de l’Italique. On y trouve encore des spécimens et la description de nombreux manuscrits grecs, latins (entre autres du Forojuliensis et du Perupinus), hébreux, syriaques et arabes de la Bible.

Lés papiers manuscrits de Bianchini contenaient trois écrits de critique biblique : Canticum canticorum latin » versionis antiques, seu veteris italicse ; quo egregium opus Bibliorum sacrorum ejusdem versionis a cl. P. Sabatier edilum suppletur et illustratur ; — Collatio libri Psalmorum antiquæ latinse versionis, seu veteris italien editionis dicti P. Sabatier et alterius editionis factœ per Josephum Blanchinum cum textu grœco, et cum epistola S. Hieronymi ad Sunniam et Fretelam, qua ostenditur cuinam prœlatio debeatur ; — Loca in Cassiodori Complexionibus et aliis Patribus a prœfato P. Sabatier omissa. Cf. Fabricy, Des titres primitifs de la révélation, 2e époque, dans le Cursus completus Sacrée Scriptural, t. xxvii, col. 606. — Voir Josephi Bianchini presbyt. Oratorii romani Elogium historicum, Rome, 1764 ; Villarosa, Meniorie degli Scrittori Filippini, Naples, 1837 ; Hurter, Nomenclator Htterarius, Inspruck, 1883, t. iii, p. 64-68 ; E. Mangenot, Joseph Bianchini et les anciennes versions latines de la Bible, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 7e série, t. v, p. 150-175, et tirage à part, Amiens, 1892. E. Mangenot.

BIBLE. C’est le nom par lequel on désigne l’ensemble des Livres Saints. Chez les Hébreux, le motsé/ër, « livre, » était employé soit avec un déterminatif, soit même seul, Ps. xli, 8 ; Is., xxix, 18, dans le sens d’écrit sacré. Dans Daniel, ix, 2, le pluriel hassefârim, « les livres, » sert à

désigner une collection d’écrits sacrés. En grec, les mots fiiêloç, qui dérive de fiiëloç, « papyrus, » et (JiëXîov, sont les équivalents de l’hébreu sêfér, et le traduisent habituellement dans les parties hébraïques de l’Ancien Testament. Dans les livres des Machabées, composés en grec, la Sainte Écriture est nommée Toi ptëXta xà â-yia, « les saints livres, » I Mach., xii, 9, et t) Upà ftiëXoç, « le livre sacré, » II Mach., viii, 23. Dès l’âge apostolique, saint Clément de Rome renvoie « aux livres sacrés », Iv Taîç iepoî ; fH’ëXoiç, I Cor., 43, t. i, col. 296, et appelle le premier la collection des écrits inspirés-uà (kêûa, « les livres. » Plus tard, saint Jean Chrysostome conseille à ses fidèles de « se procurer le remède de l’âme, les Livres (Bt6X£a), ou au moins le Nouveau Testament ». In Ep. ad Col. hom. ix, i, t. lxii, col. 361. Ce nom de B^Ju’a, devenu usuel dans la langue grecque, qui était la langue de la primitive Église, et désormais consacré pour désigner tout l’ensemble des Saintes Écritures, fut conservé en latin, comme beaucoup d’autres mots grecs dont le sens était familier aux premiers chrétiens. On finit donc par dire Biblia, pour indiquer « les Livres » par excellence, comme on avait dit, en donnant une forme latine à des mots grecs, ecclesia, « église ; » diœcesis, « diocèse ; » parochia, « paroisse ; » episcopus, « évêque ; » presbyter, « prêtre ; » monachus, « moine ; » synodus, « synode, » etc. Seulement avec le temps et conformément à la tendance générale de la basse latinité, qui transformait souvent les neutres pluriels en féminins singuliers, on cessa de traiter le mot biblia comme un pluriel neutre, et on en fit un féminin singulier latin. C’est ainsi que l’emploient les écrivains du moyen âge, et l’auteur de V Imitation, I, i, 3. Du latin, le mot passa dans toutes les langues modernes, avec le sens de livre sacré contenant tous les écrits inspires. En français, le mot « Bible » se trouve déjà dans Joinville, Histoire de saint Louis, édit. Didot, 1874, p. 569.

On appelle Bible hébraïque la collection des textes sacrés écrits en hébreu ; Bible des Septante ou Bible grecque, la traduction grecque qui a été faite par les Septante pour le Pentateuque, et d’autres auteurs inconnus pour le reste de l’Ancien Testament. Voir Septante. Les Bibles polyglottes sont celles qui contiennent le texte sacré en plusieurs langues, à l’exemple des Hexaples d’Origène. Voir Polyglottes. Les Bibles rabbiniques sont celles qu’ont éditées les rabbins juifs. La Bible de Sixte -Quint est l’édition de la Vulgate imprimée à Rome par ce pape, en 1590, en 3 vol. in-f°, sur la demande des Pères du concile de Trente, et la Bible de Clément VIII est une édition corrigée de la précédente, parue en 1592, et réimprimée en 1593 et 1598. Les Bibles en langue vulgaire sont les traductions du livre sacré dans les différentes langues parlées dans le monde ; Elles sont catholiques et éditées sous le contrôle des évêques, ou protestantes et ne relevant alors que de la critique individuelle ou de l’autorité d’une secte séparée de l’Église. Pour les autres questions concernant la Bible, voir Écriture Sainte, Canon, Inspiration, Testament Ancien et Nouveau, etc.

H. Lesêtre.

BIBLES EN IMAGES au moyen âge. Il ne s’agit pas ici des Bibles contenant des images simplement intercalées dans le texte pour lui servir d’illustration, mais de ces Bibles dont les dessins ou peintures forment une partie essentielle, et sont disposés en regard d’explications allégoriques et morales pour les rendre plus saisissantes. La peinture est le langage des yeux ; on pensait rendre plus faciles à comprendre et graver plus profondément dans la mémoire les enseignements bibliques, si au commentaire par la parole écrite on joignait le commentaire plus populaire par la peinture. « Pïcturae sunt libri laicorum, » disait Albert le Grand, Sermones de lempore, iv, Opéra, Lyon, 1651, t. xii, p. 9. Ces Bibles en images, qui furent plus ou moins en vog « ependant le moyen âge, sont donc de véritables commet ! -