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BETYLE — BEURRE

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W. von Baudissin, Studien zur semitischen Religionsgeschichte, t. ii, 1878, p. 145, 219, 242, 247, 250, 266.

Mais l’exemple des peuples voisins fut funeste aux enfants de Jacoo, quand ils se furent établis dans la terre de Chanaan. La loi leur défendait en termes formels de représenter la divinité sous une forme sensible quelconque, Lev., xxvi, 1 ; Moïse leur avait ordonné de déruire toutes les idoles des Clionanéens, quand ils se seraient emparés de leur pays, Num., xxxtit, 52 ; mais le penchant au polythéisme fut trop souvent le plus fort. Isaïe, viii, 4-6, leur reproche, d’après une interprétation très répandue (voir Gesenius, Thésaurus, p. 484), d’avoir eux aussi adoré les pierres comme les Phéniciens :

N’êtes-vous pas des enfants de péché,

Une race de mensonge ?…

C’est dans les pierres polies des vallées qu’est ton partage ;

Oui, elles sont ton lot ;

C’est sur elles que tu verses des libations,

4 elles que tu fais des offrandes.

( La Vulgate a traduit : In partibus torrentis pars tua, pour conserver une paronomase du texte original ; 6ehalqê-nahal Iiélqèk, mais le sens de hâlâqim est celui de « pierres polies ».)..’Voir J. C. S. Hoelling, Dissertatio de bœlyliis veterum, Groningue, 1715 ; Leipzig, 1724 ; J. G. Biedermann, De lapidum cultu divino, in-4°, Freiberg, 1749 ; Jos. Joach. Bellermann, Ueber die aile Sitle Steine zu salbetl und deren Ursprung, Erfurt, 1793 ; Falconnet, Dissertation sur les Bsstyles, dans les Mémoires de l Académie des Inscriptions, t. vi, 1729, p. 513-532 ; Frd. Mùnter, Ueber die gef aliène Steine vom Rinieml, in-4°, Copenhague, 1805 ; Fr. von Dalberg, Ueber Meteor - Cultus der Allen, verzuglich in Bezug an Steine, die vom Hinimei gefallen, in-12, Heidelberg, 1811, p. 64 ; L. Bosigk, De Bsetyliis, Berlin, 1854 ; Overbeck, Ueber das Cultusobject bel den Griechen in seinen âltesten Gestaltungen, dans les Berichte ûber die Verhandlungen der sàchsischen Gesellschaft der Wissenschaften, t. lx, 1864, p. 152-163 ; W. W. Baudissin, Studien zur semitischen Religion, Heꝟ. 2, 1878, p. 145, 219-220, etc. ; J. Grimmel ; De lapidum cultu apud patriarchas quœsito, Marbourg, 1853 ; Dozy, Die Isræliten zu’Meccse, 1864, p. 18-32 ; H. Pierson, Heilige steenen in Israël, Rotterdam, 1864 ; Id., Bætyliendiens, Arnheim, 1866 ; Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités, aux mots Argoi Uthoi, BsstyKa, 1. 1, p. 413, 642 ; W. H. Roscher, Lexicon der Mythologie, t. l, 1884-1890, p. 746 ; Heuzey, La pierre sacrée d’Antipolis, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. xxxv, 1874, p. 99-119 ; Fr. Lenormant, Les Bétyles, dans la Revue de l’histoire des religions, 1881, t. iii, p. 31 -53. F. Vigourocx.

    1. BEURRE##

BEURRE (hébreu : héni’âh ; une fois, par contraction, hêmâh, Job, xxix, 6, de la racine hâmd’, « s’épaissir, » proprement lait épaissi, cf. assyrien : himêtu, même sens ; substance grasse, onctueuse, jaunâtre, qu’on retire du lait en-le battant.

Le mot fyém’âh, qui se rencontre neuf fois dans la Sainte Écriture, Gen., xviii, 8 ; Deut., xxxii, 14 ; Jud., v, 25 ; Job, xx, 17 ; xxix, 6 ; Prov., xxx, 33 ; Is., vii, 15, 22, est toujours traduit par Boùtupov dans les Septante, Aquila, Symmaque et Théodotiou, par butyrum dans la Vulgate. Il s’applique cependant à divers autres produits, antres que le beurre, comme la crème, et selon bon nombre d’exégètes, le lait caillé ou lében des Arabes. Cf. Jud., v, 25. Voir Lait. Mais dans Prov., xxx, 33, . il paraît ne pouvoir exprimer autre chose que le beurre : « En pressant le lait, on produit le hém’âh. » C’est en effet, en agitant, en battant le lait, et par là en exprimant (mit), la partie aqueuse qu’on fait le beurre. Ce passage des Proverbes renferme une allusion à la fabrication du beurre telle qu’elle se pratique en Palestine. Le fromage ne se fait

pas ainsi ; il faut une fermentation. Aussi le Jiém’âh Prov., xxx, 33, ne peut être le fromage, comme le croit G senius, Thésaurus, p. 86. D’autre part, la crème se fora toute seule à la surface du lait en repos. Il s’agit doi ici du beurre. On sait que les Grecs et les Romains î connurent le beurre que très tardivement et ne l’en ployèrent d’abord que comme médicament, Pline, H. i xi, 41, 96, et xxviii, 9, 35 ; mais en Orient il fut conr dès une époque fort ancienne. — Les voyageurs qui o vécu en Syrie, en Palestine et en Arabie, au milieu d< Bédouins, nous apprennent qu’on y emploie aujourd’hi deux sortes de beurre, le beurre solide et le beuri liquide ou fondu. Cf. Niebuhr, Description de l’Arabù 2 in-4°, Paris, 1779, t. i, p. 75 ; J.-L. Burckhardt, Trave in Syria and the holy Land, 111-4°, Londres, 1882 p. 293 ; Notes on the Bédouins, 2 in-8°, Londres, 183 t. i, p. 59, 60, 61, 62 r 238, 239, 241 ; Robinson, Bibl cal Researches, in-8°, Boston, 1841, t. ii, p. 427. Ile : probable qu’il en a été de même de toute antiquité.

1° Pour fabriquer le beurre solide, on procède actuel lement en Palestine et en Arabie de la manière suivante

539. — Fabrication du beurre en Palestine. D’après nue photographie de M. L. Heidet.

On met de la crème ou du lait avec sa crème dans uni outre en peau, sans la remplir entièrement. Après l’avoii bien fermée, on suspend cette outre à trois pieux dressé ; en faisceau, et on la balance, oh l’agite jusqu’à ce qu< la crème se prenne en une masse un peu plus consis tante et devienne du beurre (fig. 539). Robinson, Biblica Researches, t. ii, p. 180 ; t. iii, p. 315 ; E. F. K. Rosenmûller, Handbuch der Biblischen Alterthumskunde t. iv, 2° partie, p. 67-68 ; J.-L. Burckhardt, Notes on thi Bédouins, t. i, p. 239-240. C’est ainsi que devait égale ment se faire autrefois le barattage au temps de l’auteui des Proverbes, xxx, 33, car dans l’immobile Orient les usages ne changent guère.

2° Le beurre ainsi préparé est jaunâtre, plus ou moins solide, et ne vaut pas en général le beurre de nos pays occidentaux. De plus, l’extrême chaleur ne permet pas de le conserver ; en peu de temps il devient rance. Aussi très souvent, dès que le beurre a été fabriqué, on le fail fondre sur le feu en l’écumant et on le passe dans ur linge. Le beurre fondu tombe seul dans le vase placé au-dessous ; et les autres matières, comme les parties caséeuses, qui rendent le beurre putrescible, sont ainsi séparées et rejetées. Burckhardt, Notes on the Bédouins,