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1763

BÉTHULIE — BÉTONIM

1764

Blblica, au mot Betulia, t. i, p. 225-230 ; G. Schulz, Mittheilungen ûber eine Reise durch Samaria und Galilàa, dans la Zeitschrift der deutschen morgenlàndischen Gesellschaft, 1819, t. iii, p. 48. L. Heidet.

    1. BETHZACHARA##

BETHZACHARA ( BaiOÇaxapta, correspondant à l’hébreu Bêf Zekaryâh, « maison de Zacharie » ), ville devant laquelle vint camper Judas Machabée pendant que l’armée d’Antiochus Eupator assiégeait Bethsur. I Mach., VI, 32, 33. Josèphe, Ant. jud., XII, ix, 4, la place à soixante-dix stades (à peu près treize kilomètres) de cette dernière. Le nom s’est fidèlement conservé jusqu’à nos jours dans le village de LîiLSj cw, Beit Zaqâria (d’après V. Guérin, Judée, t. iii, p. 316), ou Lylxw o^u,

Beit Skâria (d’après le Survey of Western Palestine, Name lists, Londres, 1881, p. 302), à dix kilomètres. au sud-ouest de Bethléhem, et à la même distance au nord de Beit Sour (Bethsur). Le chiffre de Josèphe dépasse un peu la réalité ; mais on sait, par beaucoup d’autres passages, qu’il ne faut pas demander à l’historien juif une précision mathématique ; son indication d’ailleurs est suffisamment exacte pour faire admettre par tous les auteurs une identification qui répond de tous points aux données de l’histoire.

Beit Skâria se trouve à l’ouest de la route qui va de Jérusalem à Hébron, sur une colline ou promontoire isolé s’élevant vers le nord-ouest entre deux profondes vallées, et se rattachant vers le sud. par une petite langue de terre, aux hauteurs environnantes. C’est donc comme une forteresse naturelle, du sommet de laquelle on domine au loin la grande plaine des Philistins, et au delà apparaît la Méditerranée. Le village est presque entièrement abandonné et consiste eh un amas confus de petites maisons fort mal bâties, et la plupart tombant en ruines ; quelques-unes seulement sont encore habitées par une dizaine de fellahs. On rencontre çà et là des citernes creusées dans le roc. Une petite mosquée renferme, dit-on, un tombeau enseveli sous des décombres, et passant pour contenir les restes vénérés d’Abou Zakaria. À l’entrée de ce sanctuaire, on remarque deux colonnes qui semblent provenir d’une église byzantine ; les chapiteaux, en effet, représentent des espèces de corbeilles de joncs entrelacés comme les mailles d’un filet. Cf. V. Guérin, Judée, t. iii, p. 316 ; Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 283 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. iii, p ; 108.

C’est dans la vallée connue aujourd’hui sous le nom de Ouadi Beit Zakâria et sur les montagnes qui la bordent que s’engagea la bataille racontée dans le premier livre des Machabées, VI, 31-47, et par Josèphe, Ant. jud., XII, jx, 4 ; Bell, jud., i, i, 5. Antiochus Eupator, ayant envahi la Judée avec une armée formidable, vint mettre le siège devant Bethsur. Judas Machabée, occupé en ce moment à ehasser de Jérusalem la garnison syrienne, apprenant la venue des troupes royales, se retira de devant la forteresse de Sion et vint camper dans les défilés de Bethzæharia, à un endroit « où le passage est étroit », sTevjjç oHari t% n « pô80vi, suivant le récit de Josèphe, qui connaissait bien les lieux. Le héros âsmonéen avait habilement choisi son camp. N’ayant qu’une poignée d’hommes à opposer aux forces considérables d’Antiochus, il chercha à attirer l’ennemi sur un champ de bataille où il ne put déployer librement sa cavalerie et ses éléphants, et d’où il put lui-même, en cas d’échec, se ménager une retraite vers Jérusalem. Le roi, averti de la présence des Juifs, quitta Bethsur dès la pointe du jour et se porta vers Bethzacharia. Mais comme le terrain ne permettait pas de déployer de front les éléphants excités au combat par le jus de raisin et de mûres, on les fit avancer en colonne. Chacun de ces puissants animaux était accompagné de mille fantassins couverts de cuirasses et de casques d’airain, et de cinq cents cavaliers d’élite. Sur chacun

d’eux était placée une tour en bois, du haut de laquelle tiraient constamment des archers. Quant au reste de l’armée, on lui fit gravir à droite et à gauche les hauteurs qui dominaient le défilé. Le soleil étincelant faisait resplendir les boucliers d’or et d’airain, dont l’éclat se reflétait sur les montagnes. L’armée, marchant avec assurance (ào-çaXiôç, suivant le grec ; caiite et ordinale, a. avec précaution et avec ordre, » selon la Vulgate), jeta son cri de guerre, qui porta au loin l’épouvante. Les Syriens avaient compté sur la terreur que leur seule présence jetterait parmi les Juifs ; ils s’étaient trompés. Judas s’avança avec sa petite troupe contre la colonne d’attaque, et six cents soldats d’Antiochus tombèrent sous ses coups. Éléazar, frère de Judas, apercevant un éléphant couvert des harnais royaux et soupçonnant qu’il était monté par le roi, se fraya un chemin à travers les phalanges ennemies, se glissa sous le ventre de l’animal, et, en le perçant de son glaive, trouva lui-même une mort héroïque. Malgré ces prodiges de valeur, les Juifs furent contraints de céder au nombre et de battre en retraite vers Jérusalem. — Quel fut le Zacharie qui donna son nom à Bethzacharia ? Plus de vingt personnages sont désignés par ce nom dans les Livres Saints ; le champ est ouvert à des hypothèses dans lesquelles nous ne pouvons entrer. A. Leuendre,

    1. BETHZÉCHA##

BETHZÉCHA (hrfcéH ; dans certaines éditions : Bt]8-Ça £6), endroit où Bacchide vint camper en quittant Jérusalem. I Mach., vii, 19. Josèphe, Ant. jud., XII, x, 2, l’appelle Brfâ-rfitû), et ajoute que c’était un village, *.ûy.r. Il y avait là un grand puits, tô <ppé « p tô {îiya, dans lequel le général syrien fit jeter un certain nombre de Juifs qui l’avaient abandonné après s’être ralliés à lui. L’emplacement n’est pas facile à connaître. Prenant le nom tel qu’il est dans Josèphe et dans certains manuscrits grecs, Br$ ; r)6<i, BrieÇaie, quelques auteurs l’appliquent à la montagne des Oliviers, que la version syriaque du Nouveau Testament nomme, en plus d’un passage, Bêt zait. D’autres pensent qu’il s’agit de la colline de Bézétha, près de Jérusalem, à laquelle elle fut plus tard annexée comme ville neuve. H. Ewald, Geschichte des Volkep Israël, Gœttingue, 1864, t. iv, p. 418. Mais Josèphe, Bell. jud., Y, iv, 2, appelle cette partie de la cité sainte BeÇeôb, nom qu’il interprète en grec par x.ouvt| tcôXiç, « ville neuve, » et cette étymologie ne peut guère s’appliquer à Bethzétha. On a proposé aussi Beit Za’ta, lieu ruiné sur la route de Jérusalem à Hébron, au nord-est de Beit-Oummar, et autrefois alimenté d’eau par une grande citerne, en partie seulement conservée aujourd’hui. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1875, p. 69 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. m T p. 312. Hitzig, combinant le texte des Machabées avec un passage de Jérémie, xli, 6-9, cherche cet endroit dans le voisinage de Masphath, au nord de Jérusalem. Cf. Keil, Commentar ûber die Bûcher der Makkabâer, Leipzig, 1875, p. 130. D’autres enfin, remontant plus haut, voudraient le placer â Bir ez-zeit, au nord-ouest de Beitin (Béthel). Nous restons dans le champ des hypothèses. Inutile surtout de penser à Bethsetta, qui est beaucoup

trop loin de Jérusalem.

A. Legendre.
    1. BÉTONIM##

BÉTONIM (hébreu : Betônîm, « pistaches, » selon Gesenius, Thésaurus, p. 202 ; Septante : Borocvet ; Codex Alexandrinus : Boraviv), ville de la tribu de Gad. Jos., xm, 26. Le mot se retrouve, avec une ponctuation différente, Botnîm, dans la Genèse, xlhi, 11, et indique un des présents, « les pistaches, » que les enfants de Jacob portèrent à Joseph, en Egypte. Cette localité existait encore sous le même nom, Bothnin, Botvi*, au temps d’Eusèbe et de saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 103, 234. On la reconnaît généralement aujourd’hui dans Batânah ou Batnéh, à quelque distance au sud-ouest d’Es-Salt, à l’est du Jourdain. Cf. Yan de, Velde, Memoir to accompany the Map of the Boly Land,