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BÉTHULIE


fermée dans un bassin de forme circulaire ; ses eaux se déversent dans un second bassin rectangulaire, où les musulmans de la contrée viennent se baigner et pratiquer leurs ablutions. De Scheik - Schibel et de Haraïèq, on peut surveiller les défilés étroits de Kefr-Adan et de Burkîn, par où passent les anciens chemins venant d’Esdrelon, et où souvent deux cavaliers ne peuvent passer de front. Ces chemins passent à la base de la montagne et vont s’engager non loin, soit dans l’Ouadi-D’àèk, près d’Arrabéh, soit dans TOuadi-Selhab. C’est par l’une ou l’autre de ces deux dernières vallées que passaient, comme le montre l’exemple des Arabes qui achetèrent Joseph, les caravanes qui se

1er, » ne serait que la traduction faite par les Arabes du nom de Fajoua ou Falo, qui dériverait lui-même du chaldéen fallê, dont une des significations, d’après Ed. Castelli, Lexicon heptaglotton, Londres, 1669, col. 3001, serait exurere. Voir Intorno al vero sito di Betulia, dans la revue Terra. Santa, de Florence, 1887, n » ! 9 et 10 et tirage à part. On peut répondre qu’il n’est pas sûr que Casteïli donne au mot exurere le sens de « brûler, incendier »,

et l’on peut contester que le mot chaldéen felei (>is) ait

jamais eu cette signification ; on peut douter, d’autre part, qu’une ville d’Israël ait porté au temps de Judith un nom

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1. Scheli Schibel.

! . Haraïèq el-Mallah. — 3. El-’Asy..

une photographie de M. L. Heidet.

4. Blr El-Hasou.

dirigeaient vers le sud de la terre d’Israël et vers l’Egypte. Dans l’ensemble de cette situation, on retrouve, ce qui ne se peut dans les autres localités identifiées avec Béthulie, tous les détails topographiques signalés dans le récit du siège de cette ville, moins peut-être le canal de la Vulgate, que nous croyons une traduction inexacte de saint Jérôme. Il semble donc nécessaire de reconnaître la montagne de Béthulie dans le Scheik - Schibel, El-’Asy et la ville dans l’une des localités ou des ruines qui s’y trouvent. Mais parmi elles laquelle est Béthulie ?

M. Jean Khalîl Maria, professeur au séminaire patriarcal de Jérusalem, qui le premier a attiré l’attention sur ce point, pense que Béthulie doit être identifiée avec Haraîèqel-Mallalj. Selon lui, le nom vrai de Béthulie serait Beit-Faloua ou Falo des versions syriaques et de l’arabe, parce que ces versions reproduisent ordinairement les noms vrais des localités, laissant les noms conventionnels et les transcriptions que leur appliquent les versions grecques et latines. Or jjaraîèq, de la racine arabe baraq, « brû chaldéen, et que les Arabes aient pu ou voulu le traduire. Beit-Faloua peut n’être qu’une transcription de la forme grecque BexuXoûa, par la transformation du premier u en f, fait qui n’est pas sans exemple, et pour ce qui est des noms du livre de Judith, ceux de Belma’, Qadmoun et Qalimôn, dans l’arabe et le syriaque, paraissent provenir directement de la connaissance du pays, où l’on a dû toujours trouver Bal’amah avec l’y, et plutôt Qiamôn ou Kiamôn que ces autres formes.

Scheik -Schibel semble avoir plus de titres pour être identifié à Béthulie que Haraïèq. 1° Au lieu de Béthulie, le nom de Béthélion a quelquefois été employé. Béthélion correspond à l’hébreu Beit-’éliôn et n’est pas improbable. Dans la transcription de l’hébreu en grec, le’aïn peut être remplacé par quelque voyelle que ce soit : le Codex Vaticanus et d’autres, diverses fois, écrivent BocitouXoûoc. Cf. Eb. Nestlé, Supplem. Vet. Testam. gr. Tischendorf., IouS. 4, p. 76. Le Codex Sinaiticus garde l’i, Béthylia, comme la Vulgate de saint Jérôme le transcrit du chai-