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BETHULIE


citernes. Tell-Kheibar n’est qu’à cinq cents mètres au nord-est de Métheiloûn, nom qui rappelle Béthélion, et qui peut avoir été transporté de la forteresse voisine après sa destruction, ainsi qu’il est arrivé pour d’autres localités. Au sud et à peu de distance, les chemins de la Judée s’engagent dans des gorges resserrées. Un chef d’armée voulant y passer ne pouvait laisser derrière lui une forteresse dont les gardiens auraient inquiété l’arrière de son armée. Ce sont les raisons que l’on peut invoquer en faveur de Tell-Kheibar.

3° Sanour, gros village entouré d’un mur flanqué de tours, s’élève sur une colline raide et rocheuse qui s’avance en promontoire des monts formant à l’ouest le Merdj-el-Gharouq (fig. 534). II est à une lieue et demie au sud de Dothaîn, à trois lieues de Djénin et de la plaine

d’ailleurs aux environs de Beth-Ilfa. Zéraïn, l’antique Jezraël, n’en est distant que de deux lieues et peut être aperçu des hauteurs voisines. Non loin, vers le sud, est la vieille route qui, venant de Beisân, traverse par des passages étroits les monts de Gelboé, pour conduire par Beth-Kad à Djénin et aux montagnes de la Samarie et de la Judée. Ces monts de Gelboé, se dressant comme un mur devant Beisân et la large vallée du Nahr Djaloud, où campaient Holopherne et son armée, étaient le premier obstacle que l’on ne devait pas manquer d’opposer à l’armée envahissante. Ces diverses conditions conviennent évidemment à Béthulie ; mais il en est d’autres, et d’essentielles, qui manquent à Beth-Ilfa. D’abord Béthulie était sur une montagne, et Beth-Ilfa est au pied de la montagne de Fakoua, dans la vallée du Nahr Djaloud, à 75 mètres au-dessous du

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534. — Sanour. D’après une photographie.

d’Esdrelon, tout voisin des passages étroits par où pénètrent les chemins de Sichem et de Samarie. Raumer, de Saulcy, Mislin, Victor Guérin et la plupart des pèlerins de nos jours regardent Sanour comme Béthulie. « Aucun autre site jie paraît lui convenir mieux que Sanour, » dit M. Guérin, Samarie, t. i, p. 346.

Aucune de ces trois localités ne peut être Béthulie. Messiliéh et Tell-Kheibar ont, il est vrai, quelque analogie de nom avec Béthulie, et, de même que Sanour, elles ne sont pas très éloignées de Dothaîn et de Zéraïn, l’antique Jezraël, de sorte qu’elles peuvent défendre au besoin les passages qui mènent à la Judée, mais ces trois localités ne sont pas en face de Jezraël et de sa plaine ; elles en sont séparées par deux lieues de montagnes plus élevées ; on ne trouve pas non plus sous leurs murs ces sources multiples où les habitants de Béthulie pouvaient aller se désaltérer.

4° L’identification de Beth-Ilfa avec Béthulie a été proposée et soutenue par le consul prussien de Jérusalem, M. Schulz, et par Karl Ritter, Erdkunde von Asien, t. xv, p. 433. Le i, vav, se prononçant souvent v chez les Juifs, et f chez les Arabes, — comme, par exemple, la particule fa, « et, » qui n’était primitivement que Vu conjonction, Beth-Ilfa peut être considéré comme absolument identique à BrfoXoûa ou Bê}-Ilva. Les eaux ne manquent pas

niveau de la Méditerranée. Si l’on suppose que le nom de Beth-Ilfa a été transporté des hauteurs voisines, il manque à ces hauteurs mêmes la condition fondamentale, qui manque également à Messiliéh, Tell-Kheibar, Sanour et toutes les localités proposées, d’être situées entre Dothaîn et Belma, d’une part, et Cyamon, d’autre part.

Le Dothaîn ou Dothân du livre de Judith est, selon toute vraisemblance, le Dothaîn de la Genèse, xxxvii, 17, écrit Dothàn au IVe livre des Rois, vi, 13, que le Liber de situ et nominibus, t. xxiii, col. 890, nous montre à douze milles au nord de Sébaste ; il est incontestablement, dit M. Victor Guérin, exprimant le sentiment universel, identique à Tell -Dothân, petite colline avec les restes d’un village antique, à l’extrémité sud du Sahel ou « plaine » de’Arrabéh. (Voir Dothaîn.) Belma ou Belthem, qu’il faut chercher à une des extrémités de la plaine de Dothaîn, c’est-à-dire de’Arrabéh, est non moins évidemment le Bal’amah moderne, ruine à une heure et demie au nordest de Dothàn. Cyamon ou Chelmon, selon toute probabilité, est identique à "Yamôn, grand village à une heure et demie au nord de Dothàn, et à une heure et demie également au nord-ouest de Bél’amah, qui regarde le Merdj-Ibn-’Amer, la plaine d’Esdrelon. (Voir la carte, n° 535, )

5° Sur un des côtés du triangle formé par ces trois points, Berameh, "ïamôn et TellDothân, entre ces deux