ABITAL (hébreu. : ʾAbîtâl, « mon père est la rosée ; » Septante : Ἀβιτάλ), sixième femme de David et mère de Saphatias, cinquième fils du roi-prophète. II Reg., iii, 4 ; I Par., iii, 3.
ABITOB (hébreu : ʾAbîtûb, « mon père est bon ; » Septante : Ἀβιτώλ), Benjamite, fils de Saharaïm et de Husim, l’une de ses femmes. I Par., viii, 8, 11. (La Vulgate porte, au verset 11, Mehusim ; mais, dans l’hébreu, mêḥušîm signifie de Ḥusim.)
ABIU (hébreu : ʾAbîhûʾ, « mon père est Jéhovah ; » Septante : Ἀβιούδ), fils d’Aaron et d’Elisabeth, Exod., VI, 23, frère de Nadab, d'Éléazar et d’Ithamar. Il fut admis, sur l’ordre de Dieu, à l’honneur de monter sur le Sinaï avec Moïse, Aaron son père, Nadab son frère, et les soixante-dix notables ou anciens. Exod., xxiv, 1, 9. Il participa avec ses frères aux cérémonies de l’institution du sacerdoce lévitique, et avec eux il assista Aaron dans l’oblation des premiers sacrifices, Lev., viii, ix : toutes choses qui eussent fait de cette fête un jour de joie parfaite, si la fin n’avait été attristée par la mort violente de deux de ces prêtres, Abiu lui-même et son frère Nadab. Par quelle faute encoururent-ils la colère de Dieu ? Après de longues et savantes discussions sur ce sujet, la lumière n’est pas encore faite. Le texte dit seulement qu’Abiu, avec son frère, offrit au Seigneur, dans la cassolette à encens, un feu étranger et prohibé. Lev., x, 1. L’archéologie biblique ne nous fournit aucune donnée pour préciser avec certitude cette expression vague. Suffirait-il, pour l’expliquer, de dire que l’encens jeté sur les charbons ardents avait été préparé d’une manière différente de celle que Dieu avait prescrite ? Exod., xxx, 34-38. Selon cette interprétation, les mots « feu étranger » ne devraient pas s’entendre dans le sens propre. Le feu désignerait un sacrifice, et l'épithète étranger signifierait que ce sacrifice aurait été offert d’une manière irrégulière. Keil, Commentar über die Bücher Moses, in h. l. D’autres cherchent la faute dans l’heure à laquelle cet encens était offert, Dieu ayant déterminé pour l’oblation des parfums deux moments de la journée, le matin et le soir. Exod., xxx, 7-8. Knobel, in h. l. Malheureusement cette supposition ne repose sur aucun fondement. Il faut en dire autant de celle qui voit le délit dans l'état d’impureté ou d’ivresse où se seraient alors trouvés Abiu et Nadab. D’après l’interprétation la plus généralement adoptée et la plus vraisemblable, Abiu et son frère, voulant sans doute rendre grâces à Dieu de leur élévation au sacerdoce, au lieu de prendre du feu sur l’autel des holocaustes, avaient été le chercher dans un foyer profane. À cette explication, qui est celle de tous les anciens commentateurs et de la plupart des modernes, on objecte que l’ordre de se servir d’un feu pris à l’autel des holocaustes n’avait pas encore été formulé, et que, même lorsqu’il le fut, il ne concerna que le sacrifice des parfums, offert dans le grand jour de l’expiation annuelle, où le grand prêtre entrait dans le Saint des saints. Lev., xvi, 12. Cette difficulté est facilement soluble, si l’on remarque que tous les sacrifices de même nature s’offraient d’après les mêmes rites, et que sans doute la mention spéciale exprimée à l’occasion de la grande expiation n’est que l’application d’une loi générale faite à un cas particulier.
Quoi qu’il en soit, Abiu reçut, ainsi que son frère, le châtiment de sa transgression. Un feu sortit « du Seigneur », c’est-à-dire probablement du Saint des saints, et foudroya les coupables, sans consumer ni leurs corps, ni même leurs vêtements ; ils tombèrent à l’endroit même où ils offraient l’encens étranger, sans doute à l’entrée du tabernacle. Lev., x, 2. En présence de cette mort foudroyante, Aaron se tut, révérant dans sa douleur l’inexorable justice de Jéhovah, tandis que Moïse, sur l’ordre de Dieu, expliquait ce terrible châtiment, et justifiait la colère du Dieu trois fois saint. Misaël et Élisaphan, parents d’Abiu et de Nadab, prirent les cadavres dans l'état où la mort les avait frappés, encore vêtus de leurs tuniques de lin, et les jetèrent hors du lieu saint. Il fut permis aux Israélites de pleurer sur eux et de leur faire des funérailles. Pour les prêtres, que leurs fonctions attachaient plus étroitement â la cause de Dieu, il leur fut interdit et de porter le deuil et d’assister à la sépulture des victimes, ce qui aurait paru une sorte de désapprobation de la conduite de Dieu. Abiu et son frère ont été souvent présentés, par les auteurs spirituels, comme des exemples capables d’inspirer aux prêtres de la loi nouvelle un grand respect de leurs fonctions et une crainte salutaire dans l’exercice du culte divin.
ABIUD, hébreu : ʾAbîhûd, « mon père est honneur ou gloire ; » Septante : Ἀβιούδ.
1. ABIUD, fils de Balé et petit-fils de Benjamin. I Par., viii, 3.
2. ABIUD (Nouveau Testament : Ἀβιούδ), fils de Zorobabel, dans la généalogie de Notre-Seigneur par saint Matthieu, i, 13.
ABLUTION. Voir Purification.
ABNER, hébreu : ʾAbnêr et ʾAbbînêr, « mon père est la lumière, ou père de la lumière ; » on lit ʾAbînêr I Sam. (I Reg.), xiv, 50, dans le texte original ; partout ailleurs ʾAbnêr ; Septante : Ἀβεννήρ.
1. ABNER, fils de Ner, de la tribu de Benjamin, général en chef de l’armée de Saül. Il est le premier à qui ce titre ait été donné dans la monarchie juive, parce qu’il n’y eut pas d’armée proprement dite chez les Israélites avant Saül. Voir ARMÉE. Ce prince, qui fut un roi soldat, organisa une armée régulière permanente de trois mille hommes, I Reg., xiii, 2 ; elle servit de noyau au reste de ses troupes, et lui permit d’entreprendre désormais des guerres offensives. Il en confia le commandement à son cousin Abner, le plus brave parmi les guerriers qu’il s'était choisis pour lutter avec succès contre les Philistins. I Reg., xiv, 50, 52 ; xvii, 55 ; xxvi, 15. Cependant il resta lui-même le véritable chef de son armée dans toutes les guerres qu’il soutint ou entreprit ; nous ne voyons jamais Abner conduire une expédition en l’absence du roi, comme plus tard Joab le fit plusieurs fois sous David.
Le rôle du général fut donc assez effacé tant que vécut Saül ; l’historien sacré ne raconte de lui, pendant cette période, aucun fait important. Il nous apprend seulement qu’il était, en sa qualité de général en chef, le commensal de Saül avec Jonathas et David, et il nous le montre à côté du roi dans deux circonstances : d’abord le jour du combat de David contre Goliath, dans la vallée du Térébinthe, I Reg., xvii, 55-57 ; ensuite lorsque, au désert de Ziph, il s’endormit aussi profondément que les autres, et ne s’aperçut pas que David, accompagné d’Abisaï, enlevait à Saül sa coupe, avec la lance qu’il avait plantée en terre tout près de sa tête. I Reg., xxvi.
Après la mort de Saül et de son fils Jonathas à la bataille de Gelboé, I Reg., xxxi, 6, Abner exerça effectivement ses fonctions de général et devint le véritable chef, non seulement de l’année, mais encore de l'État. Tandis que David recevait pour la seconde fois l’onction sainte à Hébron et y était proclamé roi par la tribu de Juda, Abner emmenait Isboseth, quatrième fils de Saül, à Mahanaïm, II Reg., ii, 8, selon l’hébreu, ville située au delà du Jourdain, non loin du gué du Jaboc. Voir Mahanaïm. Là, à l’abri des attaques des Philistins, il fit reconnaître la royauté de ce prince d’abord dans tout le pays à l’est du Jourdain, et ensuite, successivement, dans les diverses contrées à l’ouest du fleuve, sauf le territoire de la tribu de Juda.