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BETHSUR


Vulgate. Cette distance de « cinq stades » est, on n’en peut douter, une erreur de quelque copiste grec : le Codex A lexandrinus porte SXOINOTS I1ENTE, « cinq schènes ». Le schène égyptien étant de trente stades, les cinq schènes équivalent à cent cinquante stades (une vingtaine de milles ou un peu plus de vingt-cinq kilomètres) ; c’est à cette même distance qu’Eusèbe et saint Jérôme, le pèlerin de Bordeaux et d’autres indiquent Bethsur, comme nous le verrons plus loin, et c’est là que nous trouvons aujourd’hui le khirbet (ruine) appelé Beth-es-Sur ou Bordj-Sur, « la forteresse de Sur. » Il ne fout pas oublier

ans après, Lysias revint avec cent vingt mille hommes et de nombreux éléphants mettre le siège devant Bethsur. Longtemps la ville résista, et ses défenseurs firent des prodiges de valeur ; mais Judas ayant dû se retirer devant le nombre, Bethsur, manquant de vivres, fut obligé de capituler. I Mach., vi, 49 et 50 ; II Mach., xiii, 18-22. Il avait été convenu que la population emporterait tout ce qu’elle voudrait, mais les Grecs la dépouillèrent de tout. Josèphe, Ant. jud., XII, ix, 5, édit. Didot, t. i, p. 470. Après la mort de Judas, Bethsur devint le refuge des Juifs apostats. I Mach., x, 14. En 145, Simon Machabée

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532. — Aïn-Dirouéh. Fontaine do Saint -Philippe. D’après une photographie de M. L. Eoldet.

que Bethsur était sur les confins de l’Idumée, et qu’Hébron et Ador faisaient partie de l’Idumée à l’époque des Machabées.

I. Histoire. — Bethsur, d’après une interprétation de I Par., ii, 45, adoptée par de nombreux commentateurs, fut fondée par le peuple de Maon. Sous Josué, elle fut donnée, avec Halhul et Gédor, au milieu desquelles elle est nommée, à la tribu de Juda. Jos., xv, 58. Roboam la fit fortifier, et en fit ainsi l’une des principales villes fortes de Juda. II Par., xi, 7. Les Iduméens durent s’en emparer au temps de la captivité de Babylone, puisqu’elle fut considérée ensuite comme ville de l’Idumée. Au temps, des Machabées, elle fut témoin de glorieux combats, et paraît même, après Jérusalem, avoir été le principal boulevard des défenseurs du culte de Dieu contre l’hellénisme. C’est sous Bethsur qu’en 165 avant J.-C, Judas Machabée, avec dix mille hommes, défit Lysias, dont l’armée était forte de soixante mille fantassins et cinq mille cavaliers. I Mach., iv, 28-36 ; Il Mach., xi, 1-12. Cf. Josèphe, Ant. jud., XII, vii, 5. Judas fortifia alors Bethsur et y mitune garnison. 1 Mach, , IV, 61 ; vi, 7. Deux

l’assiégea longtemps, et les Grecs durent se rendre ; il les chassa, améliora les fortifications de la ville et y mit une garnison. I Mach., XI, 65 ; xiv, 7, 33.

Bethsur fut célèbre chez les chrétiens, parce que c’est à la fontaine qui coule dans son voisinage que, d’après la tradition, le diacre saint Philippe baptisa l’eunuque de la reine d’Ethiopie. Act., viii, 26-39. Le pèlerin de Bordeaux la visita en 333 : « De là (Bethléhem) à Bethsura, quatorze milles. Là est la fontaine où saint Philippe baptisa l’eunuque. De là au Térébinthe, huit milles. » Peregrinatio, dans les Jtinera hierosolymitana latina, édit. de l’Or. lat„ t. i, p. 19. Eusèbe et saint Jérôme, De situ et nom., t. xxiii, col. 882, attestent la même tradition : « Bethsur, dans la tribu de Juda ou de Benjamin ; c’est aujourd’hui un village appelé Bethsoron (By)6crrapa)), sur la route d’jïlia (Jérusalem) à Hébron, au vingtième mille. À côté est une fontaine sortant de la montagne en bouillonnant, dans laquelle on dit que fut baptisé l’eunuque de Candace par Philippe. » Sainte Paule y vint aussi (vers 404), et, « laissant Bethsur à droite, elle se rendit de là àEscol, puis à Hébron. « Peregr., dans Jtin. hier, fat.,