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BETHSAN


cette désignation un peuple rude, barbare, comme sont, de nos jours encore, les tribus nomades et sauvages qui habitent le Ghôr. L’explication la plus naturelle est celle qui est tirée d’une invasion des Scythes, mentionnée par Hérodote, i, 103-105, à l’époque du roi d’Egypte Psammétique, dont le régne correspond à celui de Josias, roi de Juda. La critique contemporaine admet comme authentique le fait de cette expédition, regardé un peu légèrement comme apocryphe par Reland. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 4e édit., Paris, 1886, p. 512-513. Rien ne s’oppose donc à ce que nous

portance de la vieille cité qu’il remplace. Il se trouve à l’extrémité orientale de la vallée qui, courant entre le massif montagneux du Djebel Dâhy ou Petit-Hermon au nord, et le Djebel Fpqou’a ou les monts de Gelboé au sud, n’est que le prolongement de la grande plaine d’Esdrelon. Il occupe un petit plateau qui domine la vallée du Jourdain d’une hauteur d’environ cent mètres. Les alentours sont merveilleusement arrosés par quatre cours d’eau principaux : au nord, le Nahr Djaloûd, qui prend sa source vers Zer’în et coule au pied de la colline appelée Tell el-Hosn, l’ancienne acropole de Bethsan ;

L.Thiullier.dsi ;

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529. — Plan des ruines de Bethsan.

considérions comme certain aussi l’établissement d’une colonie de Scythes à Bethsan, qui, à cause de cela, aurait pris, dans le langage des Grecs, le nom de Scytkopolis. Cependant le nom primitif persista toujours dans l’usage du peuple, à coté du nom imposé par la conquête. Au moment de l’invasion arabe, il reparut, effaçant l’antique dénomination grecque, comme ce fut le cas dans la plupart des lieux de Palestine. Cf. Aboulféda, Tabula SyrUe, édit. Kcehler, Leipzig, 1766, p. 84. L’hébreu Bêf Se’àn ou Bêf èân se retrouve, en effet, dans l’arabe actuel

/jLumaj, Beisân, en passant probablement par le talmu dique tw>3, Bîêan, ou ; d’3, Bîsan.

H. Description. — Beisân n’est plus aujourd’hui qu’un pauvre village de trois cents habitants ; mais, par sa position et par les ruines qui l’entourent, on comprend l’im audessous, un ruisseau vient le rejoindre dans la direction du nord-est et sépare la colline du village actuel ; enfin, au sud, deux autres ruisseaux descendent à travers le Ghôr dans le fleuve. De belles plantations de palmiers faisaient autrefois l’un des ornements, aussi bien que l’une des principales richesses de Scythopolis. Cf. Sozomène, H. E., viii, 13, t. lxvii, col. 1550. Elles ont presque complètement disparu : trois ou quatre de ces arbres, dont les eaux courantes et la chaleur du climat favorisaient la culture, sont lé"s seuls et tristes restes des magnifiques bois du temps passé. Le Talmud vante également les olives de Bethsan et le lin qui y croissait. Rabbi Meïr dit : « Un champ qui pouvait contenir la semence d’un sàah produisait à Beth-Schean soixante-dix kor. » Rabbi Simon ben Lakisch exprime d’une manière poétique la richesse et la beauté du sol, :