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BETHSAÏDE


latina, 1. 1, p. 72, 83, 354. Saint Willibald, deux siècles plus tard, suivant le même chemin, vient à Capharnaûm, puis va à Bethsaïde, et le lendemain se rend à « Corozaïn ( Gérésâ), où le Seigneur a guéri le démoniaque et envoyé les démons dans le troupeau de porcs ». Ibid., p. 269. Sœwulf, en 1102, place Tibériade d’un côté de la mer de Galilée, « Corozaïn et Bethsaïde, patrie d’André et de Pierre, de l’autre côté. » Peregrin., Mémoires de la Société de géographie, t. IV, année 1839, p. 851. Suivant les relations du xil" siècle, c’est entre Bethsaïde et Capharnaûm que commence la mer de Galilée, que le Jourdain entre dans cette mer ; Capharnaûm est du côté droit ; à quatre milles de Bethsaïde est Corozaïn, cinq milles

rieur ; le mille usité aux Ve et VIe siècles est le mille romain, équivalant à un kilomètre et demi, et le mille employé au moyen âge, on le constate par-les autres distances des mêmes relations, vaut environ deux kilomètres ou une demi-lieue. Toutes ces données nous montrent Bethsaïde à deux kilomètres environ à l’orient du Jourdain, c’est-à-dire là où il faut chercher la Bethsaïde de Josèphe : la tradition, cela paraît évident, ne connaît qu’une Bethsaïde, qui est à la fois la patrie des Apôtres et le village appelé Julias.

IV. Identification. — Les voyageurs et les géographes qui cherchent une Bethsaïde à l’occident du Jourdain la placent en divers endroits, le long du lac, depuis le Jour sis. — El’Aradj. D’après une photograpûle de M. L. Heldet.

plus loin Cédar (Gadara). Toutes se servent de termes équivalents. Cf. Anonyme, dans de Vogué, Les églises de la Terre Sainte, Appendice, p. 422 ; Théodoric, Libellas de Loch Sanctis, c. xlv et xlvi, édit. Tobler, p. 101 et 102 ; Fretellus, Patr. lat., t. clv, col. 1043, etc. Selon Jean de Wurzbourg, la distance entre Bethsaïde et Corozaïn, si le nombre n’est pas une erreur de copiste, serait de six milles. Ibid., t. clv, col. 1070. En 1217, Thietmar, 2e édit. Laurent, p. 6, reproduit en termes identiques les désignations des pèlerins du xiie siècle ; nous les retrouverons encore, au xiv « siècle, dans la relation du B. Odoric, de l’ordre de Saint-François. Laurent, Quatuor medii œvi peregrinat., 2e édit., p. 147. On avait cependant commencé déjà à s’écarter de la tradition, le récit du P. Burkard, 1283, ibid., p. 40, le prouve, pour chercher une Bethsaïde du côté occidental du Jourdain et du lac.

Ces indications concordent toutes à désigner un même lieu. Corozaïn, d’après elles, est évidemment la Kersa d’aujourd’hui, située sur la rive orientale du lac, à dix kilomètres environ de l’embouchure du Jourdain supé dain jusqu’à Tibériade. Ziegler, Patestina, 1532, carte iii, la marque entre Capharnaûm et le Jourdain, où se trouve le village d’Abou-Zeinéh, ou la petite ruine d’El-’OSeh. M. de Saulcy, pour qui elle est cependant unique, la voit dans Tell -Hum, la seule localité qui ait des ruines correspondant aux monuments que, selon lui, devait avoir Julias. Voyage autour de la mer Morte, t. ii, p. 506-512. Qua-Tesmius, loc. cit., la trouve au delà du Khân-Miniéh, en un lieu où il y a plusieurs moulins, c’est-à-dire à Tabagha (fig. 516), et le croit désigné par Boniface de Raguse. Robinson et plusieurs autres semblent avoir adopté le même site. Voir Armstrong, Wilson et Conder, Names and places in the New Testament, p. 5. Le P. Burkard, loc. cit., la reconnaît dans le Khirbet-Miniéh, ruine d’un grand village, près du Khân du même nom (fig. 517). Dans les siècles suivants, plusieurs pèlerins, à la suite de Burkard, considèrent cet endroit comme le lieu traditionr nel. M. V. Guérin l’accepte sur l’autorité de ces pèlerins et à cause de la convenance du site. Galilée, t. i, p. 213222. La ruine de la rotonde d’un ancien bain, longtemps