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BETHSAÏDE


des deux Bethsaïde. i » La Galilée, telle qu’elle est entendue dans le Nouveau Testament, était tout entière en deçà <lu Jourdain ; la Gaulanitide, comme la Pérée, était de l’autre côté, â l’opposé de la Galilée. Luc, viii, 26. En attribuant Bethsaïde à la Galilée, Joa., xii, 21, les évangélistes la placent par conséquent à l’ouest du Jourdain ; saint Marc, vi, 45, 53, semble même dire qu’elle était dans la plaine de Génésareth, au nord-ouest du lac ; Bethsaïde -Julias, qui appartenait à la Gaulanitide et était à l’orient du lac, près du Jourdain, était donc une ville différente. — 2° La Bethsaïde mentionnée par Josèphe « tait, au temps de Notre-Seigneur et des Apôtres, appelée Julias ; les évangélistes auraient dû par conséquent em mentateurs, saint Luc, ix, 10, parle de Bethsaïde-Jiilias : or, si Bethsaïde, patrie des apôtres, était différente de Julias, saint Luc, en ce passage, et x, 13 ; saint Marc, vi, 45, et viii, 22 ; saint Matthieu, xi, 21, n’eussent pas pu, ce semble, se dispenser, bien moins que pour Cana et Gésarée, de déterminer par un terme de distinction, de laquelle de ces deux villes ils parlent. S’ils ne le font pas, c’est qu’il n’y avait pas lieu, Bethsaïde étant unique. Josèphe parle de même, Ant. jud., XVIII, ii, 1, d’une manière absolue, du village de Bethsaïde. — 2° Les partisans de la Bethsaïde unique s’efforcent de résoudre les difficultés qu’on leur oppose de la manière suivante : a) D’abord aucun texte positif ne fixe la limite orien 516. — Aïn-Tabagha on les Sept - Fontaines. D’après une photographie de M. h. Heldet

ployer ce nom : lorsqu’ils nomment Bethsaïde, ils parlent d’une localité qui n’est point Julias. Il y avait donc, outre Bethsaïde -Julias, une autre Bethsaïde ou lieu de pêche, et l’on comprend sans peine que près du lac plusieurs endroits portassent le nom de « maison de pêche ». — 3° D’après la narration de saint Luc, rx, 10, et les récits parallèles des autres évangélistes, on constate que la multiplication des cinq pains eut lieu près de BethsaïdeJulias, sur la rive orientale du lac ; saint Marc, vi, 45, nous montre, de cette même rive, le Seigneur ordonnant à ses disciples d’aller l’attendre au côté opposé, à Bethsaïde : il désigne donc par là une seconde Bethsaïde, du côté occidental du lac. Cf. Quarosmius, Reland, V. Guérin, aux endroits cités.

L’unité de Bethsaïde est défendue par les raisons suivantes : 1° Les Juifs et les peuples de la Terre Sainte n’ont pas adopté, en général, les noms grecs et latins attribués par les dominateurs étrangers à des localités anciennes ayant déjà un nom en leur langue, c’est un fait reconnu ; il faut l’admettre pour Bethsaïde en particulier, si, comme en conviennent presque tous les com tale de la Galilée supérieure au Jourdain. Isaïe, IX, 1 (hébreu, viii, 23), semble la porter au delà. Les Talmuds nomment plusieurs localités du territoire à l’est du Jourdain et du lac, comme Panéas, Césarée de Philippe, Gamala, Sousitha, villes de la Galilée. Cf. Neubauer, Géographie du Talmud, p. 236 et suiv. Josèphe, Bell, jud., III, iii, 1, ne dit-il pas implicitement la même chose, lorsqu’il désigne « Thella, ville voisine du Jourdain » (©eXXS xw|uic 'lopSàvou Yeitovoç), comme limite de la Galilée supérieure dans sa largeur '? Si le fleuve eût été la limite, il était plus naturel de le désigner lui-même ; ensuite, comme on ne peut songer à chercher cette limite en deçà du fleuve, il faut la mettre à l’est, avec le village de Thella, dont le nom, selon toute vraisemblance, se retrouve aujourd’hui dans celui de Thell, attribué à un village réellement voisin du Jourdain et à l’est. L’historien juif place, il est vrai, Julias dans la basse Gaulanitide ; il constate sans doute par là qu’elle a été annexée politiquement à ce canton, lors du partage du royaume d’Hérode l’ancien, pour faire partie de la tétrarchie de Philippe, — les mots èv-ri) xixtu r<xuXavmôt ne disent rien de plus ; -^ mais