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BÉTHORON


une gorge assez étroite, où une poignée d’hommes bien déterminés pourrait arrêter une armée. « Et tandis qu’ils fuyaient devant les enfants d’Israël, et qu’ils étaient à la descente de Béthoron (-le -Haut), le Seigneur lança contre eux du ciel de grosses pierres jusqu’à Azéca ; et plus nombreux furent ceux qui moururent par les pierres de grêle que par l’épée des enfants d’Israël. » Jos., x, H. C’est donc après avoir franchi le sommet de Béthoron supérieur et en descendant à Béthoron inférieur que les Chananéens en déroute furent frappés par cette grêle miraculeuse. Josué se tenait au sommet du défilé, au village actuel de Beit’Our el-fôqà. Devant lui, vers l’ouest,

peuple se fût vengé de ses ennemis. » Jos., x, 12, 13. Tel fut le miracle dont furent témoins les hauteurs de Béthoron. Cf. Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, 1866, p. 208-211.

C’est par là aussi que les armées syriennes pénétraient dans l’intérieur du pays. L’an 166 avant J.-C, Sëron y conduisait des forces considérables, dans l’espoir de se couvrir de gloire par la défaite de Judas Machabée. Celuici marcha contre lui avec sa petite troupe, plein de confiance dans la justice de sa cause et dans le secours divin, et le défit complètement. « Et il le poursuivit à la descente de Béthoron jusqu’à la plaine, et huit cents hommes

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s’allongeaient les pentes profondes des vallées, s’élargissait comme une plaine le vallon verdoyant d’Aïalon ( Yâlo) ; au delà, l’immense nappe de la Méditerranée ; au-dessous de lui, les Amorrhéens en déroute ; autour de lui « tous ses gens de guerre, tous très vaillants, » Jos., x, 7 ; enfin, derrière, se dressaient les collines qui cachaient à son regard Gabaon, maintenant délivré. Le soleil était haut au-dessus de ces collines ; il était « au milieu du ciel », Jos., x, 13 ; vis-à-vis, au-dessus de la vallée occidentale d’Aïalon, se dessinait le pâle croissant de la lune. Le moment était solennel : l’ennemi allait-il s’échapper, ou bien Dieu allait-il, par une victoire signalée, récompenser les efforts de son serviteur et soumettre d’un seul coup à son peuple tout le sud de la Terre Promise ? Le bras étendu et la lance à la main, « Josué parla au Seigneur, en ce jour où il avait livré les Amorrhéens aux enfants d’Israël, et il dit en présence d’Israël :

Soleil, arrête-toi sur Gabaon ;

Et toi, lune, dans la vallée d’Aïalon.

Et le soleil et la lune s’arrêtèrent, jusqu’à ce que le

des ennemis furent tués ; le reste s’enfuit sur la terre des Philistins. » I Mach., iii, 13-24.— (La Vulgate, I Macb., iv, 28-34, place à Béthoron la défaite de Lysias par Judas Macchabée, mais il faut lire avec le texte grec et Josèphe Ant. jud., XII, vii, 5, h BatÔuoûpoK, Bethsur, au lieu de Béthoron. Voir Bethsur 1.) — Quelques années après la défaite de Séron, Nicanor ayant établi son camp à Béthoron, le héros asmonéen vint habilement se poster à Adarsa (Khirbet’Adaséh) et écrasa l’armée du général syrien, qui périt lui-même dans le combat. I Mach., vii, 3$1-$23. Voir Adarsa, col. 213, 214. — Enfin, après la glorieuse mort de Judas, Bacchide, envoyé en Judée par le roi Démétrius, étendit dans cette contrée l’empire de son maître, et entre autres villes dont il releva et augmenta les fortifications, l’histoire mentionne celle de Béthoron. I Mach., ix, 50. — Josèphe, Bell, jud., II, xix, 1, 2, nous apprend comment, l’an 65 de J.-C, le proconsul romain Cestius éprouva de la part des Juifs un cruel échec dans les gorges étroites qui mènent à Béthoron. — Cette ville « est souvent mentionnée dans les Talmuds comme ville natale de docteurs. On n’en dit