Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/925

Cette page n’a pas encore été corrigée
1697
1698
BETH-MERKAH — BÉTHORON


bable que c’est un nom propre désignant un endroit près de Jérusalem, dans la vallée du Cédron. David, fuyant devant son fils révollé Absalom, s’y arrêta, après être Sorti de sa capitale et avant de faire l’ascension du mont des Oliviers, pour passer en revue ceux de ses serviteurs qui le suivaient et lui restaient fidèles. II Sam. (Reg.), xv, 16, 30. Beth-Merkah était donc situé entre les murs de la ville et le mont des Oliviers, mais il est impossible de déterminer sa position d’une manière plus précise. F. Vigouroux.

1. BETH-MILLO, nom hébreu d’une forteresse on d’une place forte que la Vulgate appelle Mello. Jud., ix, 20. "Voir Mello 1.

2. BETH-MILLO, maison fortifiée, située probablement dans Jérusalem, et où fut tué le roi Josias. La Vulgate traduit « maison de Mello ». II (IV) Reg. j xii, 20. Voir Mello 2.

    1. BETHNEMRA##

BETHNEMRA (hébreu : Bê( Nirnrâh, Num., xxxii, 36 ; Jos., xiii, 27, « maison de l’eau limpide et saine, » selon Gesenius, Thésaurus, p. 195 ; Nimrâh, Num., xxxii, 3 ; Septante : Na(ipà|i ; Codex Alexandrinus : ’A(j.6pâv, Num., XXXII, 36 ; Ba19ava6pix ; Codex Alexandrinus : Bri^aiM&, Jos., xiii, 36 ; Najipâ ; Codex Alexandrinus : ’Af16pâu., Num., xxxii, 3), une des « villes fortes », situées à l’est du Jourdain, prises et « rebâties » par la tribu de Gad. Num., xxxii, 36. Elle se trouvait « dans la vallée » (hébreu, bâ’êméq), c’est-à-dire dans le Ghôr actuel, et faisait autrefois partie du royaume de Séhon, roi amorrhéen d’Hésébon. Jos., xiii, 27. Voisine de Bétharan, avec laquelle elle est toujours citée, Num., xxxii, 36 ; Jos., xiii, 27, elle occupait « une région très fertile et propre à nourrir le bétail ». Num., xxxii, 4. C’est pour cela que les enfants de Gad, riches en troupeaux, la demandèrent avec les autres villes de la contrée. Num., xxxii, 1-5. Eusèbe et saint Jérôme, Onomaslica sacra, Gœttingue, 1870, p. 102, 103, 232, 234, la mentionnent sous les noms de Br)âva[ipâv, Brjôveixpâ, Bethamnaram, Bethnetnra, et signalent comme existant encore de leur temps un village appelé Bir|8va|Aapi’{ (dans certains exemplaires : Bridvaêpfç) ou Bethamnaris, à cinq milles (un peu plus de sept kilomètres) de Livias ou Bétharan (aujourd’hui Tell er-Ràméh). C’est la Beth-Nimrin du Talmud, la Beth-Namr de la Mischna, Péah, iv, 5. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 248. — On retrouve actuellement Bethnemra sous le nom à peine changé de Tell Nimrîn ; le mot Beth est tombé et a été remplacé par tell, « colline, » comme Bethsamès (hébreu : Bêt-SéméS) est devenu’Aïn Schems. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heuligen Palâstina und Syrien, dans la Zeilschrift des deutschen Palâstina -Vereins, t. xvi, 1893, p. 1, 23. Cette colline est située à l’est du Jourdain, dans la partie sud de la vallée, au pied des montagnes de Galaad, sur la rive gauche de Vouadi Nimrîn, qui n’est que l’extrémité de Vouadi Scha’îb.Vives et limpides, les eaux de ce torrent descendent des hauteurs orientales pour se jeter dans le Jourdain, un peu au-dessus de Jéricho, non loin d’un des gués bien connus. La route d’Erihâ à Es -Sait passe près des « ruines antiques de ^Nimrin, qui consistent en quelques débris de pierres taillées, un tronçon de colonne de petit module encore debout, et quelques autres fragments sans intérêt, le tout en matériaux calcaires ». Duc de Luynes, Voyage d’exploration autour de la mer Morte, Paris, t. i, p. 136. Au sommet de la colline, vaste calotte pierreuse, on distingue quelques tombes musulmanes. — On a voulu voir à Bethnemra l’endroit où saint Jean baptisait, où Notre-Seigneur reçut lui-même le baptême, et qui, dans certains manuscrits anciens, est appelé Béthabara au lieu de Béthanie. Joa., i, 28. Voir Béthabara. Faut-il y reconnaître les « eaux de Nemrim » (hébreu : mê Nirnrïm) dont parlent,

dans leurs prophéties contre Moab, Isaïe, xv, 6, et Jérémie,

xlvui, 34 ? Voir Nemrim.

A. Legendre.
    1. BÉTHOMESTHAÏM##

BÉTHOMESTHAÏM (Septante : BtTojieffOaîpL, Ba ! T o|xao6aî[i, BaiTou.ai<jôa(iA, BaiTou.a<r9év, BaiTopLOnMv, Judith, IV, 6 ; xv, 4 ; syriaque : Betmaslim ; Italique : Estemo), ville dont le nom, omis par la Vulgate, n’est mentionné que dans les Septante et dans les versions qui en dérivent. « Le grand prêtre Joakim, qui vivait alors à Jérusalem, écrivit aux habitants de Bétyloua et de Béthomesthaïm, situé devant Esdrelon, en face (xa-rà npô™jtov ) de la plaine voisine de Dothaïn, pour leur dire de s’emparer des passages des montagnes par lesquels on pouvait pénétrer dans la Judée. » Judith, iv, 6-7. Ozias, un des chefs de Béthulie, à la mort d’Holopherne, s’empressa de communiquer labonne nouvelle aux enfants d’Israël, et avant tous aux habitants de Béthomesthaïm. xv, 4.

Calmet, dans son commentaire sur le livre de Judith, confond Béthomesthaïm avec Bethsamès ; dans son Dictionnaire de l’Écriture Sainte, au contraire^ il l’identifie avec Esthémo, ville sacerdotale de la tribu de Juda ; Jos., xxi, 14 ; I Par., vi, 58. M. l’abbé Raboisson, En Orient, récits et notes d’un voyage en Palestine, Paris, 1887, t. ii, p. 338, qui place Béthulie en pleine Galilée, sur la montagne de Kouroun Haltin, contrairement à l’opinion de tous les palestinologues modernes, identifie aussi Béthomesthaïm avec Schefa Oumm Zeït, située à quinze kilomètres environ au sud-ouest de Tibériade, D’autres proposent de l’identifier avec Khirbet Massîn, située sur une colline escarpée, à l’ouest de Râméh, à huit milles au sud-ouest de Dothaïn (Tell Dothân). Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Naines and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 36, et Trochon, Introduction générale, t. ii, p. 210. Mais la situation de Massîn, malgré la grande ressemblance de son nom avec celui de la deuxième partie de Bel - Mastin, est en désaccord avec les données bibliques ; car Béthomesthaïm, d’après les textes du livre de Judith que nous venons de citer, devait être située sur la frontière de la Samarie, vis-à-vis d’Esdrelon, non loin de Dothaïn et de Béthulie, dans une position d’où l’on pouvait surveiller la route conduisant en Judée à travers la Samarie. Un site réunissant ces conditions se trouve dans Khirbet Oumm el-Bothméh, à trois kilomètres environ au sud de Djénin, vers l’extrémité méridionale de la plaine de Dothaïn, à un mille de l’ancienne route conduisant de la plaine d’Esdrelon à Dothaïn, Sébaste et Sichem, entre les deux chemins qui de Djénin conduisent à Naplouse par Kabathiéh et par Zababdéh ; le nom même de Bolhméh, reproduit exactement la première partie de celui de Béthomesthaïm. « Nous parvenons, dit M. Guériii, sur un plateau à plusieurs étages successifs et en partie livré à la culture. Il est couvert de ruines appelées Kharbet

Oumm el-Bouthméh, jl t Vt.j| £) *j, i ». (ruine de la

mère du térébinthe), à cause de deux vieux arbres de cette espèce qui y croissent, et dont l’un surtout est très remarquable. Ces ruines sont celles d’un ancien village dont les maisons avaient été construites avec des pierres irrégulièrement taillées et de dimension moyenne, qui aujourd’hui sont amoncelées en une foule de tas circulaires autour des citernes ou des caveaux creusés dans le roc que ces habitations renfermaient. Au centre à peu près de ce khirbet s’élève un oualy musulman, que couronne une terrasse du haut de laquelle on a une vue très étendue sur tous les environs. Vers l’extrémité méridiov nale du plateau, j’observe un antique birket, long de dix-sept pas sur quatorze de large. Creusé dans le roc, il est aujourd’hui à moitié comblé et planté de divers légumes. » Samarie, t. i, p. 342. J. Marta.

BÉTHORON. Nom de deux villes de Palestine et (dans la Vulgate) d’un endroit inconnu, situé à l’est du Jourdain.

I. — 56