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BETHLÉHEM


Éphrata, Gen., xxxv, 16 ; XLVin, 7 ; Ps. cxxxi, 6, etc. (fig. 503)..Elle est mentionnée pour la première fois à propos de Rachel, l'épouse bien-aimée de Jacob, qui mourut sur la route d'Éphrata, en mettant au monde son fils Benjamin. L’auteur sacré observe qu'Éphrata et Bethléhem sont la même ville. Gen., xxxv, 19 ; xlviii, 7. Éphrata est le nom d’un de ses fondateurs. I Par., iv, 4. Il est nommé, de même que Salma et Hur, I Par., Il, 51, 54, comme « père de Bethléhem », c’est- à-dire fondateur ou restaurateur de la ville ou bien ancêtre des premières familles qui occupèrent Bethléhem. Les deux noms peuvent d’ailleurs indiquer la grande fertilité du pays, car Éphrata signifie « pleine de fruit », et Bethléhem « la maison du pain ». Aujourd’hui les Arabes l’ap Ce qui rendit Bethléhem célèbre parmi toutes les cités de la Terre Sainte, c’est qu'étant la patrie de David, elle devait l'être aussi de l’illustre rejeton promis à sa postérité, le Messie d’Israël. Peu après la conquête de Chanaan, les Livres Sacrés nous montrent les ancêtres du grand roi, Booz et Ruth, vivant patriarcalement dans les vallons d'Éphrata. Ruth, i, 1, 19 ; IV, 13-22. C’est à Bethléhem, dans la famille dlsaï ou Jessé, descendant de ce Booz, que le prophète Samuel, I Reg., xvi, 4, va sacrer roi le jeune pâtre David. On s’est étonné que le pasteur devenu roi n’ait pas choisi, comme avait fait Saùl, sa ville natale pour capitale ; car au point de vue stratégique, Bethléhem offrait d’aussi réels avantages qu’Hébron et Jérusalem. Nous voyons, en effet, II Reg., xxiii, 14, et I Par., xi, 16, que les Philistins s’y

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605. — Bethléhem. Intérieur de l'église de la Nativité.

pellent Beitlahm, « la maison de la viande, » en raison sans doute des nombreux troupeaux qu’on y élève, ou de la prospérité relative du district.

I. Histoire. — Bien que Bethléhem ne se trouve pas mentionnée dans le texte hébreu et dans la Vulgate parmi les villes qui, d’après le chapitre xv du livre de Josué, appartenaient à la tribu de Juda, la désignation Usitée, Bethléhem de Juda, Jud., xvii, 7 ; I Beg., xvii, 12 ; Matth., Il, 5, ne laisse pas de doute sur la tribu à laquelle il faut assigner cette localité célèbre, et les Septante la nommant entre @exw et « ÊaYosp, parmi les onze noms qu’ils intercalent dans leur verset 60, Jos., xi, ont probablement suivi un texte plus complet que le nôtre. Le fait que Jonathan, fils de Gersam, Jud., xviii, 30, ce jeune lévite qui devint prêtre des idoles de Michas, Jud., xvii, 7-9, et plus tard chef du culte idolâtrique parmi les Danites, Jud., xviii, 30, était de Bethléhem, porterait à croire que Bethléhem fut une citélévitique. C’est là que le lévite d'Éphraïm était allé prendre la jeune femme qui eut un si triste sort à Gabaa, Jud., xix, et dont la mort faillit amener la destruction complète de la tribu de Benjamin qui avait pris parti pour les coupables.

établirent quelque temps comme en une place forte. Peutêtre faut-il dire qu’au principe de sa royauté contestée, David s’y fût trouvé trop près des Benjamites, partisans déclarés de la famille de Saûl. Mieux valait pour lui résider alors à Hébron. Plus tard, au contraire, voulant avoir immédiatement sous la main ces hommes remuants dont il avait ruiné les espérances, mais qu’il fallait ménager et surveiller, il s’en rapprocha en se fixant à Jérusalem. L’histoire dit que Roboam fit fortifier Bethléhem, II Par., xi, 6 ; ce qui n’empêche pas de croire qu’elle était déjà entourée de remparts, puisque du temps de David et même de Booz, il est parlé des portes de la ville. Un fils de Berzellaï de Galaad, Chamaam, que David avait, en souvenir de la fidélité de son père, amené avec lui à Jérusalem, II Reg., xix, 37-40, après la défaite d’Absalom, fut mis en possession par le grand roi d’une partie des terres de Bethléhem. Pour abriter, sans doute, ses nombreux troupeaux, et aussi pour faire du bien au pays, Chamaam fit construire un vaste khan qui porta son nom et servit de station ordinaire aux caravanes allant en Egypte. Là se réunirent, après le meurtre de Godolias, Jer., xli, 17, les Israélites déterminés à s’enfuir vers les