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BÉTHEL


destruction de la ville sainte, elle aurait reçu les baisers et îes pleurs des Juifs. Cf. Reland, Palœstina, t. ii, p : 638. II. Identification, description. — Aucune ville peut-être n’a sa position plus rigoureusement déterminée par l’Écriture que Béthel. Elle se trouvait dans la montagne d’Éphraïm, Jud., IV, 5, sur le cThemin de Sichem, Jud., xxi, 19 ; Gen., xii, 6-8, au sud de Silo, Jud., xxi, 19, à l’ouest de Haï, Jos., vii, 2 ; viii, 9 ; xil, 9, au nord de Rama, Jud., iv, 5. Eusèbe et saint Jérôme, Onomaslica sacra, p. 100, 230, la placent à douze milles (prés de dix-huit kilomètres) de Jérusalem, à droite de la routequand on va de cette dernière ville à Naplouse. Malgré des renseignements si précis, son emplacement exact a été ignoré

des maisons sont fort, délabrées et en partie détruites ; toutes sont grossièrement bâties avec des pierres frustes, au milieu desquelles s’en trouvent d’autres révélant un travail soigné et une haute antiquité. Sur le point culminant de la colline, on remarque les débris d’une tour, qui a dû être plusieurs fois renversée et reconstruite, et dont les assises inférieures seules sont antiques. Dans une autre partie du village, une seconde tour de défense, aux trois quarts ruinée, présente les mêmes caractères. Plus bas sont les restes d’une église chrétienne, orientée vers l’est ; l’abside seule en est debout ; elle n’avait qu’une nef, large d’environ huit mètres. Des fragments de colonnes et quelques chapiteaux sont encastrés dans les murs qui

Ruines de la tour carrée de Béthel. D’aprèa une photographie.

de plus d’un auteur. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 449, note 4. Il se retrouve cependant d’une manière incontestable dans le village actuel de Beitîn, à peu de distance au nordest A’El-Biréh. La permutation du lam en noun Bst fréquente parmi les Arabes, et bN-n’S, Bêt-’Êl, est devenu

/ » jùCju, Beitîn, comme Jezraël est devenu Zer’în.

Cf. Robinson, loc. cit., note 3 ; G. Kampffmeyer, Atte Namen itn heutigen Palàstina und Syrien, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t, xv, 1892, p. 32 ; t. xvi, 1893, p. 21.

L’ancienne Béthel n’est plus aujourd’hui qu’un village de quatre cents habitants à peine, qui s’élève en étage sur les pentes d’une colline rocheuse, contournée par deux vallées qui s’unissent à ses pieds (fig. 499). Quelques rares amandiers, rappelant le vieux nom de Luza, des figuiers et des grenadiers ombragent les jardins et les champs, séparés par des murs en pierres sèches. Le contraste est frappant entre la couleur grise des rochers, le rouge de la terre labourée et le vert foncé des figuiers. La plupart

bordent le chemin. Enfin,-au pied de la colline, l’eau d’une source excellente est recueillie dans un petit réservoir circulaire, situé au milieu d’un immense bassin aujourd’hui à moitié comblé. Ce birket mesure cent pas de long sur une largeur un peu moindre ; il a été transformé en une sorte de prairie où les enfants jouent et les animaux broutent ; pendant l’été il devient pour le village entier une aire à battre le grain. Les murs qui en délimitaient l’enceinte existent encore en partie ; c’est vers le midi qu’ils sont le mieux conservés ; ils avaient été bâtis avec des blocs de dimensions très considérables et peu réguliers.

Un sentier, bordé, à droite et à gauche, de jardins plantés de vignes et de figuiers, conduit, vers l’est-sud-est du village, à la distance de sept cents mètres environ, sur une colline dont les ruines sont connues sous le nom de Khirbet el-Bordj. Ces ruines « consistent en une enceinte aux trois quarts renversée, qui avait été construite avec de beaux blocs régulièrement taillés ; les assises inférieures sont en place sur plusieurs points ; les autres ont été dérangées de leur assiette première ou ont été enle-.